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HP ELIAM #1

Rainbow D.Ashe


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« La nuit certainement pas, mais le après si. », car soyons honnête, pour être celui des deux qui se rappelait encore de celle que nous avions passé, je sais parfaitement que l’acte en lui-même était loin d’être regrettable, ni même oubliable, en revanche ce qui avait suivi, les mots, les déclarations, tout ça n’avait rien eu de très sain. Ça démontrait juste une nouvelle fois combien l’on pouvait-être dépendant l’un à l’autre et combien cela pouvait nous couter cher. Quoi qu’il en soit il m’assura que ce verre ne lui ferait pas perdre le sens des réalités, si il venait à ne plus se tenir, ça serait uniquement de son fait. Justement, si naturellement il pouvait en avoir envie, qu’en serait-il quand il aurait prit un verre de plus, quand il serait un peu plus saoule et moins conscient de ses actes ? Il ferait de son mieux, mais je connaissais déjà la finalité. Soupirant alors que de toute évidence ma demande n’aboutirait jamais, il finit par dire qu’encore aujourd’hui, il était désolé de ne pas avoir tenu sa promesse. En fait il allait même plus loin en affirmant qu’il aurait sans doute agit de la même façon que moi si les rôles avaient été inversées. J’avais eu raison, il avait eu tort, mais l’entendre à nouveau n’avait rien de plaisant, vraiment rien, au contraire même, ça faisait un peu mal.

Gardant le silence, je ne savais quoi penser de tout ça jusqu’à ce qu’il ne veulent garder que le meilleur de nous, avant qu’il ne me donne l’occasion de vider mon sac, « Je garde un bon souvenir de nous, ces années à Poudlard resteront les meilleurs que j’ai vécu. » commençais-je tant il me donnait l’impression d’en douter, enfin pas pour lui, mais en douter pour moi. Quand au reste, le problème était que je n’avais pas envie de revivre la même discussion avec les mêmes arguments, j’avais juste envie de passer à autre chose, de prier pour que la situation finisse par s’arranger et le retrouver vraiment. « J’ai suffisamment vidé mon sac déjà Will, je crois que je suis fatigué de t’en vouloir et de vivre dans ce monde », il prendrait ça sans doute pour la conversation qu’on avait eu avant et ça serait pour le mieux, « Je vais pas passer ma vie à te dire que je t’en veux d’avoir eu peur. Ca changerait plus rien de toute façon. » d’autant qu’il s’en voulait non ? Alors inutile de se battre à nouveau.

« On pourrait pas plutôt parler normalement ? Genre tu pourrais me dire ce qu’un adulte fait toujours chez son grand père ! » demandais-je avec le sourire. Un sourire faux tant je savais parfaitement qu’il ne vivait pas ici et qu’il s’agissait sans doute d’un choix de convenance qui l’arrangeait pas mal, mais je n’étais pas censé le savoir. « J’aurais cru qu’il aurait préféré en savoir le moins possible. » ajoutais-je en référence à ce que je savais. Ce n’était sans doute pas bien glorieux, voir clairement inutile de penser autrement, mais je préférais éloigner au plus loin les sujets sensibles et compliqué. « Comment on s’occupe dans un manoir aussi grand et aussi vide ? » lui demandais-je alors, toujours dans l’idée de faire illusion le plus longtemps possible.
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— Le coeur de Will s’emballe brièvement alors qu’Elias admet que les quelques années qu’ils ont partagé restent les meilleures de sa vie. Il a du mal à croire qu’après tout ce temps, ses sentiments pour Elias peuvent être encore intacts, mais l’évidence est là et elle ne trompe pas. C’est tout aussi perturbant et rageant que plaisant. Il aime cet homme comme jamais il n’a aimé, comme jamais il ne pourra, devine-t-il aussi et malheureusement… Malheureusement, la petite bulle de bonheur qui berce Will éclate aussi vite qu’elle est née. Car finalement, Elias ne lui dit pas tellement s’il veut bien lui pardonner ou non, seulement qu’il ne veut plus parler de ça. Il est froid, brusque surtout, il est… différent et distant. Sûr de lui, au moins concernant sa ferme intention de ne pas retomber dans les bras de Will quoi qu’il arrive. Ça fait bien plus mal qu’il ne l’aurait imaginé, mais le jeune homme garde sa fierté et avec elle, son sourire d’apparence. Il avale quand même une autre gorgée d’alcool pour cacher brièvement son visage dans son verre et s’assurer qu’Elias ne voit rien d’autre que son air impassible vaguement joyeux.

“J’aime bien vivre ici.” souffle-t-il quand il repose son verre sur la table basse, à portée de main au cas où l’homme qui lui fait face aurait le malheur de dire autre chose de douloureux à entendre. “Mon grand-père est souvent absent, mais je ne sais pas… C’est chez moi depuis si longtemps.” explique-t-il, un peu ailleurs. Peut-être que c’est étrange en effet, mais il ne se pose jamais vraiment ce genre de question ou il évite en tout cas. “J’ai un appartement à Londres pour… les moments où j’ai besoin d’intimité.” nuance-t-il tout de même, en évitant soigneusement le regard d’Elias. “J’y reste parfois quand j’ai envie d’être seul, mais je suis ici assez souvent.” Son célibat étonne généralement plus que le fait qu’il vive encore dans le manoir familial, mais Elias semble tellement… moldu, quelques fois. Ce n’est pas un mal, Will en tout cas n’y voit rien à redire, il est seulement un peu perdu parfois. Comme lorsque l’homme lui a fait la remarque qu’il s’est donné beaucoup de mal pour que ce dîner ressemble à un rendez-vous galant alors que tout ce qu’il a fait est de demander à un elfe de monter des assiettes… Il y a un gouffre culturel certain entre eux qui a toujours un peu fasciné Will, mais dont il avait fini par oublier l’existence au fil des années. “Quant à mes occupations, je suppose qu’elles n’ont pas tellement changé. Je passe surtout mon temps à lire, quand mon grand-père n’est pas là pour me tenir compagnie en tout cas.” Il ne voit pas trop ce qu’il pourrait faire d’autre, à vrai dire, mais c’est probablement encore une histoire de culture très opposée.

Il n’y a rien de plus simple que de retourner des questions de ce genre à Elias, lui demander où il vit, ce qu’il fait de son temps libre… L’homme veut une conversation normale et c’est ce dont on parle quand on est normal, suppose Will. Seulement, il ne l’est pas. Il n’a jamais vraiment supporté les banalités qu’il trouve sans intérêt, il préfère accorder son temps à des conversations qui ont de l’intérêt. Et ce soir, il n’arrive pas à faire l’effort de se forcer, quand chaque fois que son regard se pose sur Elias, il est pris d’une soudaine douleur à la poitrine qui l’agace peu à peu. “On devrait manger avant que ce soit complètement froid.” propose-t-il avant de se pencher sur le sac ramené par Elias pour en sortir les plats qu’il dispose sur la table sans trop s’intéresser à ce qu’ils contiennent. Il n’a pas tellement faim de toute façon, mais il se force à faire le service quand même et se retrouve finalement le regard perdu sur son assiette, une fourchette pendant dans sa main. “Pourquoi est-ce que tu te donnes tant de mal pour m’échapper ?” demande-t-il au bout d’un moment, alors que le silence ne fait que le rendre un peu plus nerveux. “Depuis cet après-midi, tu n’arrêtes pas de me repousser et pourtant, j’ai l’impression que tu dois te forcer à le faire. Et si tu as tourné la page sur notre rupture, alors quoi ? Je n’arrive pas trop à comprendre pourquoi tu te comportes comme ça. C’est censé être moi, le connard, dans cette histoire.” Il devrait être celui qui repousse l’autre, il serait même très doué à cela, devine-t-il. Faire semblant qu’il n’a plus de sentiments pour Elias, lui offrir son air le plus hautain et condescendant et l’insulter subtilement mais méchamment à la fois. Pourtant, il se sent plutôt comme un désespéré qui espère et prie pour qu’Elias lui fasse l’honneur d’un regard. Il secoue la tête, chasse ces pensées ridicules au loin. Il n’en a jamais été très capable, pas avec Elias.
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Il aimait bien vivre ici, d’autant que son grand-père n’était pas souvent là. Je n’allais pas lui reprocher de juger l’endroit comme étant chez lui, j’aimais bien être là jusqu’à ce que je ne sois contraint de lui faire tout oublier pour son bien. Je n’aimais plus être ici et cette pensée suffit à ne pas me faire tiquer quand il était question d’avoir besoin d’intimité, j’en savais déjà assez, je n’avais pas besoin de repenser à ce qu’il m’avait dit la première fois. Quoi qu’il en soit il habitait ici, ce qui me faisait m’inquiéter pour son chat qui ne devait pas avoir beaucoup de visite. Pas étonnant qu’il ait fugué jusqu’à moi lors de notre première rencontre. Pour le reste rien n’avait changé, rien n’était différent, c’était si… Convenu. Silencieux, conscient que jouer à ce jeu ne servirait pas à grand chose à terme, ca m’étonnait d’ailleurs qu’il n’ai toujours pas perdu patience pour mettre fin à tout ça. A la place il s’installa pour commencer à manger, nous servant avant de m’imiter en jouant presque avec sa nourriture.

Le silence était pesant, mais lorsqu’il le brisa, j’en viens à regretter qu’il ne se soit pas encore éternisé. Pourquoi je lui échappais ? Pourquoi depuis cet après midi je n’arrêtais pas de le repousser ? Il ne comprenait pas, je ne pouvais pas lui en vouloir. Ce qui m’arracha un léger sourire en effet fut qu’il jugeait que c’était censé être lui le connard de l’histoire, pas moi. Alors qu’y avait-il d’amusant à ça ? C’était peut-être le fait qu’il était à l’origine de ce plan et que si j’agissais comme ça c’était uniquement à sa demande. Quoi que je pouvais agir différemment, mais j’avais aucune idée de comment faire, de comment y arriver sans craquer. « J’ai tourné la page uniquement sur ma colère pour toi. Ta fuite je l’ai pardonné, mais... » relevant les yeux vers lui, je pris une grande inspiration avant de dire, « Il y a une différence entre tourner la page sur une colère et tourner la page sur ton premier amour. » et ça j’en avais la preuve, c’était compliqué, impossible même, « Ca doit être un truc de moldus sans doute. » repris-je avec un rire douloureux avant de baisser les yeux sur cette assiette avec laquelle je jouais plus qu’autre chose, « L’idée c’est pas de te blesser Will, mais je t’aime encore et ça fait mal de t’aimer maintenant que je suis adulte et qu’une guerre est déclaré. » avouais-je alors.

« C’est pour ça que je me donne autant de mal pour t’échapper ou te repousser. Je me connais, il suffit que tu me souris ou que tu me regardes comme tu le faisais avant pour me donner envie d’envoyer balader mes résolutions. », ca et le fait que je l’avais déjà fait, que je connaissais la suite. Je devais résister, ne pas compliquer les choses, ne pas lui faire plus mal. « Sois raisonnable du coup, si y’avait pas toute cette merde, retomber dans tes bras en boucle ne me dérangerait pas, mais là… C’est pas le moment pour un sang pure de se taper un Sang-de-bourbe, qui plus est du même sexe, y’a un mec susceptible qui pourrait faire de nous des Roméo et Juliette des temps moderne et entre nous, j’aimerais avoir une fin différente. », repoussait n’était pas utile, mais faire appel à sa raison ? Au climat actuel ?
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— Elias n’a jamais été le parfait exemple de la logique à l’état pur, mais c’est visiblement une autre de ces choses que Will a toujours su et pourtant parfaitement réussi à oublier avec le temps. Heureusement que l’ancien Poufsouffle est bien décidé à le lui rappeler. Enfi, “heureusement”... Voilà qui est bien vite dit. Toujours est-il que Will ne comprend vraiment rien au raisonnement délirant de l’homme assis face à lui. Il l’observe, perplexe et déjà désabusé, ne trouvant malheureusement rien à rétorquer pour obtenir le dernier mot, si ce n’est… “Tout ça n’a aucun sens, tu sais ?” Et c’est vrai, non ? S’il l’aime vraiment, pourquoi se forcer à le repousser ? La guerre est un très joli prétexte, à deux doigts d’être vraiment crédible, mais à deux doigts seulement. Elias se donne tant de mal pour se montrer convaincant que la meilleure chose à faire serait sans doute de le laisser tranquille. Le seul problème là-dedans, c’est que Will déteste ne pas avoir le dernier mot. Quand sa logique est si diamétralement opposée à celle de son interlocuteur, il ne peut s’en empêcher, il doit s’exprimer jusqu’à ce tout son auditoire admette sa victoire. Quand le sujet du débat lui tient à ce point à coeur, aucune chance de le faire taire jusqu’à ce qu’il l’ait décidé et Elias ne va pas échapper à ce traitement.

“Premièrement, tu n’es pas un moldu.” déclare-t-il fermement. Oubliant pour de bon l’idée d’avaler quoi que ce soit, il repose sa fourchette sur la table basse et se redresse sur les genoux. “Et même si tu l’étais, franchement, c’est l’explication la plus ridicule que tu aies jamais donné pour me refuser quelque chose.” Le regard qu’il lance à l’homme en disant cela ne manque pas de sympathie, au contraire. “Ensuite…” Est-ce qu’au fond, Will n’est pas un peu cruel ? Il y a de quoi se poser la question et il ne s’en prive pas, quoiqu’il n’abandonne pas pour autant l’idée de démonter tout cet argumentaire ridicule qui ne lui convient pas du tout. Il avance légèrement vers Elias, toujours sur les genoux et pousse la table basse d’une main. “C’est vrai que ce serait assez mal vu si on apprenait qu’il y a quelque chose entre nous, mais… En ce qui me concerne, je n’ai pas l’intention d’en parler à qui que ce soit.” Il faudrait être bien stupide et un peu suicidaire aussi, pour se comporter avec aussi peu de considération. C’est injuste, sans nul doute, Will n’a pas l’intention d’argumenter contre ça. Mais c’est le monde dans lequel ils vivent et ils doivent s’en accommoder. Ou, comme le propose Elias, se priver de ce qu’ils veulent réellement. Will Burbank obtient toujours ce qu’il veut, cela dit.

“Je sais que tu veux plus qu’une aventure secrète et tragique.” souffle Will alors qu’il approche encore. Quand il se retrouve aux côtés d’Elias, il pose une main sur son bras qu’il presse doucement et avant que l’ex-Auror n’ait le temps de lui échapper, il s’installe sur ses jambes pour lui faire face. “J’en veux plus moi aussi, tu peux me croire.” Ses deux mains se posent sur les épaules d’Elias, dont il évite le regard malgré sa proximité. Il a promis de ne rien essayer, mais maintenant qu’il y pense, c’était un peu naïf de la part de son ex de croire à cette promesse. S’il n’avait pas eu l’intention de tenter quoi que ce soit, pourquoi l’aurait-il invité ici ? Sur le moment, Will pensait pourtant à sa propre sincérité. Il comprend maintenant qu’il est juste très doué pour se mentir à lui-même autant qu’aux autres. “Mais je préfère t’avoir en secret que de ne pas t’avoir du tout.” Il a essayé. Douze ans, il s’est forcé à garder ses distances, à regarder ailleurs, trouver l’amour dans les bras d’un autre. Douze ans et rien n’a changé. D’ici quelques semaines, mois, ils ne seront peut-être même plus de ce monde alors… à bien y réfléchir, non, Will n’a pas envie de se priver d’un peu de bonheur pour douze années de plus.
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Si ça avait du sens, simplement… Je devais le repousser, je devais le garder à distance et c’était un échec complet. Je n’étais pas un moldu, certes, mais j’y étais né, j’y avais grandis. Le regardant se redresser, je savais qu’il ne lacherait plus, que quoi que je dise cela serait inutile et j’avais raison. Sa voix, sa posture, le fait de repousser la table, de s’avancer en parlant de cette façon, en soulignant qu’il n’en parlerait à personne… Sa promesse ne tiendrait jamais, même si il voulait plus qu’une aventure secrète lui aussi, il était trop prêt pour que j’y crois et ce fut encore pire lorsqu’il s'assit sur mes jambes, lorsque mon coeur se mit à battre tellement fort que ça en était douloureux. Je n’avais pas le droit, pourtant il était là, ses mains sur moi me brûlaient même à travers le tissu. J’étais plus vraiment capable de penser, du moins jusqu’à ce qu’il n’avoue préférer m’avoir en secret que de ne plus m’avoir du tout. J’étais presque sûr que mon égo aurait dû y prendre un coup, j’étais presque sûr que j’aurais dû me vexer d’une telle déclaration, d’un tel manque de respect envers ce que moi je voulais, mais j’en étais incapable en cet instant. Comme à chaque instant de notre relation, je lui cédais tout, j’étais incapable de dire non. « Will... », soufflais-je alors que mes mains s’était naturellement posé sur ses cuisses pour remonter jusqu’à ses hanches. J’avais trop d’habitude avec lui, la simple odeur de sa peau suffisait à me rendre fou. A me faire oublier ce pourquoi j’étais là.

J’avais supporté adolescent ce petit jeu, mais maintenant… Avec ce que je savais, avec la douleur que ça pouvait être… Comment je pouvais continuer ? « On devrait vraiment pas... » soufflais-je sur le même ton, avec la même douleur, on en devrait pas et pourtant, l’envie de l’embrasser ne serait-ce qu’une fois traversa mon esprit et avant que je la refuse, mes lèvres avaient déjà retrouvé les siennes. Cela ne faisait pas douze ans, mais quelques jours à peine et pourtant le manque était toujours bien présent, comme le goût de l’alcool qui avait imprégné ses lèvres. L’alcool… Il n’était pas saoul, mais ce goût me rappela immédiatement cette première nuit depuis longtemps et avec elle la douleur qu’il y avait eu derrière. Reculant la tête, j’essayais de me reprendre, d’éloigner le manque de lui pour raisonner. « Will, tu peux pas me faire ça. », pour quelle raison ? Si ni lui, ni moi n’étions prêt à en parler ? Il n’y avait aucun danger immédiat pour lui, sauf que moi je savais, je connaissais les risques. Je devais essayer de le raisonner. « Tu ne vas pas en parler, moi non plus, mais… Si des mangesmorts me tombent dessus demain ? Si ils s’en prennent à ma grand mère ? Si le hasard fait que je me retrouve face à un danger et que je sais pas… Je meurs ? », si le fait que je sois dans l’ordre venait à me retomber dessus, qu’en serait-il ? « Tu préfère vraiment m’avoir en secret et rallumer tout ça ? Revivre les même chose, mais avec le risque qu’on meurt… Je sais déjà que si je te perds, si tu meurs je pourrais user de sortilèges particulièrement douloureux pour te venger, mais après ça… Après que la colère ait disparu j’aurais plus rien, si ce n’est le souvenir d’une histoire tragique avec l’homme que j’aimais uniquement car je.... », il ne devait pas savoir quel danger je représentais, je ne devais rien dire, alors quoi, je devais abdiquer ?

Posant une main sur ton visage, j’usais d’une vérité qui m’ébranlait toujours, « Je survivrais pas à une nouvelle séparation avec toi Will, quel qu’elle soit. Alors si tu veux vraiment m’avoir en secret… » j’allais lui demander de promettre, mais je connaissais la valeur d’une de ses promesses. Je ne disais pas qu’il était sans foi, mais simplement incapable de renier ses envies profondes. « J’ai envie de te faire promettre de ne plus jamais m’abandonner, même par facilité, mais tu.... » il avait déjà brisé ça une fois, rester dans l’ombre il le pourrait, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce qui pourrait se passer, aux imprévus qui nous briseraient. « T’es sûr d’y arriver ? Parce que je pourrais pas, si tu me tournes le dos, ca sera la dernière fois... », ca n’avait aucun sens, vraiment aucun, si ce n’est la douleure qui accompagné chaque battement de mon coeur. J’avais échoué, j’avais merdé..
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— Lorsque les mains d’Elias se soulève, le jeune homme craint vaguement d’être encore une fois repoussé. Il se jure que si c’est vraiment ce qui arrive, il n’insistera pas davantage. Ce n’est pas ce qu’il veut, mais rien ne l’oblige à obtenir satisfaction ce soir après tout. Il pourra toujours revenir à la charge plus tard, prouver à l’homme que c’est vraiment ce qu’il veut ou bien attendre sagement que ça lui passe. Il n’a pas besoin de se poser la question, cependant, car loin de le repousser, Elias pose seulement ses mains sur lui et arrache un sourire victorieux à Will au passage. Il se persuade un instant qu’il a gagné et que c’est une excellente chose, mais la voix d’Elias fait naître une étrange culpabilité. Il semble tellement malheureux. Il ne fait rien pour mettre fin à ce petit jeu, rien de très convaincant en tout cas, mais son visage, sa voix, même son regard… Tout ce qu’il renvoie est bien loin de ce que Will espérait. Il ne demande pas une explosion de joie, des promesses d’amour éternel, mais la tête d’enterrement, c’est vraiment nécessaire ?

Doucement, ses mains pressent les épaules d’Elias dans l’espoir de lui faire passer un message, sans trop savoir lequel, de le détendre peut-être. Il ne sait pas ce qu’il cherche, mais ce qu’il trouve est… Au-delà de ses espérances. Si, à force d’absence, il a oublié ce que c’était d’embrasser Elias, son corps s’en souvient comme si c’était arrivé la veille. Ses mains glissent dans la nuque de l’homme, s’accrochent à lui en essayant tant bien que mal de ne pas s’imposer non plus. Il fait de son mieux pour répondre au baiser sans s’emballer, mais c’est impossible et quand Elias s’éloigne aussi rapidement qu’il s’est approché, un vide assez effrayant se fait sentir. Légèrement sonné, Will rouvre les yeux et s’éloigne aussi, juste assez pour voir le visage de l’homme correctement. Il reprend assez vite ses esprits quand Elias se lance dans une vaine tentative de… lui faire peur ? C’est l’impression qu’il donne et ce serait mentir que de dire que rien de tout ça ne parvient à calmer les ardeurs de Will, mais ce n’est pas assez. Il ne sait plus s’il s’agit d’une question d’orgueil, d’un jeu ou d’un véritable désir. Tout ce dont il est certain, c’est qu’Elias vient de l’embrasser pour la première fois depuis douze ans et il ne peut pas en rester là, plus maintenant. Sa main recouvre celle d’Elias contre sa joue alors que de l’autre, il effleure son front puis sa tempe. “S’il devait t’arriver quelque chose, je serais… dévasté.” souffle-t-il. C’est sans doute une possibilité, mais que ce soit par lâcheté ou naïveté, il n’a pas envie de l’envisager trop sérieusement. “Je serais incapable de rester loin de toi, maintenant.”

Ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose, après tout. “J’ai passé les douze dernières années à attendre que le monde change, devienne meilleur et plus ouvert, ou au moins juste assez indifférent pour me permettre de te retrouver…” Et ça a été une vraie torture, toutes ces années à savoir qu’Elias était juste là, à portée de main et pourtant inaccessible. Même pas de son fait, mais de celui des autres. “Je commence à me dire que ça ne s’arrangera peut-être jamais. T’as vraiment envie de passer les douze, vingt, trente prochaines années à attendre que le monde évolue ? C’est trop long, j’en ai assez de rester seul et malheureux alors que tout ce que j’ai fait de mal, c’est d’aimer un homme. Je suis resté loin de toi tout ce temps parce que je croyais que c’était ce que tu voulais, mais si ce n’est plus le cas, si tu veux être avec moi en sachant qu’on doit encore se cacher, alors…” Il ne termine pas sa phrase, mais la conclusion semble plutôt évidente. Il a passé toute sa vie d’adulte persuadé qu’Elias ne voudrait plus jamais de ça, de ce secret qu’ils ont déjà gardé une fois. Ce n’est pas le discours que lui tient l’ancien Poufsouffle ce soir, tout le contraire. Alors pourquoi continuer à se punir ?
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Dévasté, le mot était faible, tout comme les mots qui auraient pu décrire ce que cela faisait lorsqu’il me touchait. Nous étions condamné à souffrir en restant loin l’un de l’autre, mais aussi en étant ensemble, alors quoi faire ? Où aller ? Quoi dire ? Il était vrai que laisser à notre histoire une chance de renaître serait dangereux, mais si justement on y prenait garde, si… Je n’aurais sans doute pas dû laisser autant de chance à mon coeur de se faire des films, car à présent que l’idée de retrouver un peu de bonheur à ses côtés était ancré dans mon esprit, je ne savais plus m’en défaire. J’avais comme envie d’essayer, malgré l’évidente violence de la fin. Alors voulais-je encore de lui ? Avais-je encore envie de subir cette histoire ? Cette souffrance ? Ce n’était pas tant une souffrance, en fait l’idée de pouvoir grappiller un peu de temps avec lui, c’était déjà ça de gagner, c’était déjà plus que rien. Pourtant la dernière fois rien n’avait marché, mais uniquement à cause de moi, à cause de ce que j’avais dit, de mon incapacité à lui cacher quoi que ce soit. C’était fou comme le même homme pouvait présenter deux arguments différents et opposés pour une même situation. Mais les deux n’avaient pas les même informations non ? Si en ignorant ce que je faisais réellement il pouvait être heureux, alors je devais en profiter. C’était de nouveau égoïste, mais il suffisait d’une rechute pour ne plus réussir à ignorer le manque. L’erreur était venu de cette soirée, de ce bar, le reste… Le reste aurait pu être évité de là.

« Faudra faire attention, faudra comprendre que ça sera encore moins facile qu’avant, qu’on pourra passer des semaines sans ce voir si y’a un risque.... » soufflais-je douloureusement. Si je partais en mission, il ne devait pas interférer. Il ne devait pas apparaître dans le paysage comme la dernière fois. « Je... », baissant les yeux je repris, « Ca sera plus douloureux quoi qu’on y fasse, mais si ça permets de te rendre heureux... » comme m’oublier. Si c’était sur que ça irait, qu’il serait enfin libéré, alors la question ne se posait pas. Que je lutte pour rester loin de lui ou avec lui, ça ne changeait rien, la seule différence ici c’était que j’aurais une chance d’être heureux quelques heures. C’était maigre, mais au moins je pourrais réellement le maintenir hors de ça non ? « Personne ne devra jamais savoir… Même les gens de confiance. », comme son grand père. Je respectais l’homme, mais je savais très bien que j’étais une donné sacrifiable qu’il pourrait jeter aux loups pour sauver Will. J’avais jamais voulu rester loin de lui, mais je ne voulais pas souffrir à l’époque, sauf que maintenant… Quels étaient mes choix ? Il n’y en avait plus aucun, si ce n’est son bonheur.

J’avais tout sacrifié pour ça.

Relevant finalement les yeux sur lui, j’eus un sourire triste, mais un peu plus franc, « Même douze ans après c’est toujours impossible de te dire non. », et il n’avait aucune idée de combien c’était vrai. Je n’avais pas su dire non quant à l’Oubliette qu’il m’avait demandé de lancé, alors dire non maintenant… J’étais faible, faible face à lui, face à mes sentiments pour lui et j’en payerais sans doute le prix fort un jour, mais c’était au coeur de cette guerre, je connaissais nos forces et je croyais en la justice. Quoi qu’il arriverait, lui et moi finirions par avoir le droit de s’aimer.
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— L’heure d’un verdict inattendu approche à grands pas et c’est tout juste si Will arrive à respirer. C’est la première fois depuis longtemps qu’il s’autorise à prononcer des mots qu’il pense pourtant en secret depuis douze longues années. Années au cours desquelles il s’est tantôt pris à imaginer le jour où, enfin, la société évoluerait assez pour lui permettre de venir ramper aux pieds d’Elias en le suppliant de lui accorder une nouvelle chance; tantôt efforcé de ne surtout pas croire que ce serait un jour possible. Son coeur est aux pieds d’Elias désormais et il se sent un peu trop vulnérable, tout comme il ne peut empêcher une certaine déception de s’imposer devant l’air si défaitiste de l’homme. Est-ce qu’il comprend encore tout de travers ? Elias vient à peine de lui dire qu’il l’aime encore, de l’embrasser même et pourtant, il ne perd pas de cette attitude pessimiste quand Will lui offre de se retrouver. L’ex-Auror a de nombreuses mises en garde à faire et si elles ne manquent pas de bon sens, elles gâchent légèrement l’ambiance. “Je ne dirais rien à personne.” assure Will, une fois de plus. Il n’a que sa parole pour convaincre Elias et ça lui déplaît, mais il a bien conscience que ça ne suffit pas. Ses promesses, il n’a fait que les trahir sans arrêt, pas vrai ? Même ce soir, alors qu’il a assuré qu’il se tiendrait bien, voilà où ils en sont.

Même d’entendre l’homme baisser les armes, admettre qu’il ne peut toujours pas lui dire non n’est qu’une faible compensation. Will ne sourit pas, l’observe seulement sans rien dire, en essayant de cacher la tristesse qui commence à l’envahir lui aussi. Il glisse doucement ses doigts sur le visage d’Elias jusqu’à l'emprisonner dans ses mains et l’embrasse avec plus de précautions encore. Il est bien loin d’en avoir perdu le souffle quand il s’éloigne et libère l’homme au passage. Ses mains retrouvent leur place sur les épaules du Poufsouffle. “Je serais heureux pour chaque seconde que tu voudras bien m’accorder.” admet-il, sa tentative d’étirer un sourire se soldant par un affreux échec. C’est pourtant vrai. Même s’il ne doit pas y avoir grand chose, même s’il doit mentir à son grand-père qui n’aurait sans doute aucun mal à accepter Elias dans leur vie. L’avoir à ses côtés, même juste une fois de temps en temps, c’est mieux que de ne pas l’avoir du tout. Il ne pense pas à l’optique de devoir se tenir loin pendant des jours, des semaines. Il ne pense pas à tous les tracas d’ordre logistique pour l’instant. À la guerre, aux interdits. Personne n’a besoin de savoir, personne n’a même besoin de se douter de ce qui se passe. Will pense être assez intelligent pour se tenir loin des problèmes et arriver à être heureux quand même.

Il n’y a qu’un seul obstacle à son bonheur et il se trouve dans ses bras en ce moment même. C’est fou comme ce qui arrive à le rendre le plus heureux au monde et aussi ce qui le rend le plus triste et comme il y parvient à la même seconde exactement. “Est-ce que ça ne va pas te rendre un tout petit peu heureux, toi aussi ?” demande-t-il, nerveux au point qu’il ne peut rester totalement immobile et que de nouveau, il se surprend à presser les épaules d’Elias sans réel but. Ça ressemble presque à un massage, mais c’est clairement un tic nerveux, une agitation qui n’a rien de très positive. “Je sais que c’est effrayant et je veux bien croire que ce ne sera pas toujours facile,” reprend-t-il, car il a vraiment peur de ce qu’Elias peut lui répondre et qu’il ne veut pas entendre de non pour le moment, “mais… j’en sais rien, je crois que j’espérais que tu en aies envie, toi aussi. Que ça te fasse plaisir. J’ai l’impression d’être en train de faire un caprice et que tu te laisses faire juste pour que je me taise, c’est…” D’une certaine façon, il ne devrait pas être si surpris que ça. Ils ne peuvent pas régler tous leurs problèmes en un claquement de doigts et il est évident que le temps n’a rien arrangé pour eux. Il est évident aussi que, malgré ce qu’il dit, Elias ressent toujours quelque chose de très intense au sujet de leur rupture. “Je t’en prie, dis-moi que c’est ce que tu veux toi aussi.”
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Il serait heureux pour chaque moment qu’on passerait ensemble, c’était déjà ça, mais après un silence pesant, l’homme finit par poser une question. Est-ce que je serais un peu heureux de tout ça ? J’avouais que je craignais tellement pour tous, que je craignais tellement pour la suite, qu’il puisse m’en vouloir ou que mon égoïsme lui coute la vie que je restais sur mes réserves au point qu’il en arrivait à la conclusion que je lui cédais juste un caprice. Souriant donc doucement, je posais une main sur sa joue, la caressant, le regardant droit dans les yeux dans l’espoir d’y voir quelque chose. « Je vis caché, j’ai peur pour à peut près tout. », expliquais-je sans vraiment rentrée dans les détailles, mais pour expliquer pourquoi je n’étais pas aussi jouasse que lui. « Mais je suis heureux, tu me manquais. » murmurais-je avant de me pencher sur lui pour l’embrasser chastement, pour éviter de déraper trop rapidement, de vraiment me condamner.

Libérant ses lèvres, je posais ma tête dans son cou avant de glisser mes mains de chaque côté de ses hanches pour le garder contre moi. C’était peut-être un caprice, mais c’était davantage le mien que le sien. J’étais celui qui avait été trop loin, j’étais celui qui avait provoqué la situation et qui aujourd’hui venait de céder uniquement car il était en manque, accros à l’autre. « Ce que je voudrais vraiment sera de toute façon impossible. », nous ne pourrions pas vivre ensemble, pas vivre heureux. L’on serait forcément obligé de se cacher, de se contenter de peu, mais quand cette guerre prendrait fin, on pourrait au moins se libérer et ne pas avoir perdu toutes ces années. Il fallait juste faire attention, que l’Ordre ne le trouve pas, que le ministère ne me trouve pas. Il fallait être plus prudent que jamais à défaut d’avoir su lui résister, « Mais ça veux pas dire que je suis assez fou pour croire y arriver sans toi. » ajoutais-je en levant les yeux vers lui. Je ne pouvais pas y arriver sans lui, j’avais besoin de lui, besoin de souffler. « On notera juste que tu sais toujours pas accepter un non… Mais je vais pas m’en plaindre. », sauf le jour ou la réalité me rattraperais.

Alors j’avais toujours la même retenu, le même sérieux dans la voix, mais je ne mentais pas, j’essayais juste de ne pas trop… De ne pas trop oublier les risques de cette décision, « Je t’aime. », soufflais-je finalement en tendant le cou pour retrouver ses lèvres. Il avait joué avec le feu, mais j’avais cédé en premier non ? Inutile de lutter, pas ce soir. Will n’aurait qu’à m’excuser de ma faiblesse, enfin le Will du passé. Mais ça restait impossible pour moi d’ignorer sa présence, ce que l’on pouvait avoir, même moindre. On y arriverait.
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— C’est une épreuve étonnante de trouver le bon équilibre entre les paroles rassurantes d’Elias et son air inévitablement triste. S’il s’était attendu un jour à retrouver Elias, Will aurait voulu que ce soit autrement. Un moment heureux, intense. La peur ne faisait pas partie de son rêve, bien loin de là. Il ne peut pas l’empêcher pourtant, elle est partie prenante de leur quotidien à tous désormais. Will arrive pourtant à mener une vie presque normale la plupart du temps et il ne parvient pas encore à s’imaginer que les choses seront plus difficiles avec Elias dans le paysage. “Tu m’as manqué aussi.” souffle-t-il quand, après une vaine tentative d’assurer son bonheur et un baiser plus vain encore, Elias se cache contre son épaule. Les mains de Will abandonnent ses épaules pour glisser dans son dos et il laisse sa tête reposer contre celle de l’homme, essayant tant bien que mal de ne pas s’offusquer d’une telle gravité dans cet instant dont ils devraient plutôt profiter tant qu’ils le peuvent. Il faut un peu de temps, mais un vrai sourire étire finalement les lèvres de Will quand l’homme fait remarquer qu’il ne sait toujours pas accepter un non. Il secoue la tête vaguement et lève les yeux au ciel comme il ne l’a pas fait depuis bien longtemps. “Je sais accepter un non,” nie-t-il, amusé, “mais pas quand c’est évident que ce n’est pas ce que tu veux me répondre.”

Cette brève hilarité est presque violemment chassée par une déclaration d’Elias pour le moins surprenante. Pourtant, une part de Will sait que les mots sont sincères et qu’ils l’étaient déjà quand l’homme essayait tant bien que mal de le repousser. Il n’a simplement plus entendu personne lui dire ça depuis très longtemps et c’est… étrange. Tellement que Will ne sait pas vraiment quoi répondre. Est-ce qu’il aime Elias ? Bien sûr. Mais le dire si naturellement après douze ans sans s’adresser la parole ? Ca lui semble précipité, sans qu’il ne sache trop comment se l’expliquer. Il veut d’Elias dans sa vie, mais a peur d’aller trop vite. Déjà adolescent, Will n’était pas le plus expressif et il a mis un temps fou avant de dire à Elias qu’il l’aimait pour la première fois. Plus d’une décennie plus tard, il n’est toujours pas le genre à lancer ces mots à la légère. Il a peur du silence qui s’étire, en plus de tout le reste, et le chasse donc d’un nouveau baiser. Quand il s’éloigne, il parvient le miracle de sourire de nouveau et de souffler enfin quelques mots, peut-être pas aussi intense que ceux d’Elias, mais auxquels il croit tout autant. “Un jour ou l’autre, ce sera possible.” Ils ne savent simplement pas encore quand, ni comment. “Et d’ici là, je compte bien faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te prouver que ça vaut le coup de se montrer patient.”

Il se sent plus léger maintenant et même s’il y a encore de quoi se faire du soucis, même si Elias ne partage pas encore complètement son optimisme, il n’arrive pas à se forcer à voir les choses autrement. “Et puis… Les rendez-vous secrets, les regards en coin, les baisers volés… C’était plutôt excitant, à l’époque, non ? Ce sera comme une seconde jeunesse, on commence à se faire vieux.” Cette fois, pourtant, Will pressent qu’il ne voudra pas se cacher très longtemps, lui non plus. Il n’est plus un enfant maintenant et voudrait seulement mener sa vie sans avoir à rendre de comptes à qui que ce soit. “J’aimerais pouvoir t’inviter à un vrai rendez-vous, mais tous les endroits que je connais où personne ne nous regardera de travers sont bourrés de sorciers…” déplore-t-il. “Mais peut-être qu’on pourrait partir quelques jours ? Prendre du temps loin d’ici pour… Se retrouver sans avoir besoin de se cacher, juste une fois ?” Il doit bien y avoir un endroit sur cette Terre où on leur laissera ne serait-ce que deux jours pour vivre leur vie sans essayer de les tuer pour ça. En fait, plus il y pense, plus le plan s’esquisse aisément dans l’esprit de Will. C’est sûrement une mauvaise idée, quelque chose d’un peu cruel même si ce n’est pas ce qu’il veut. “Un week-end à Paris ?” C’est facile depuis Londres, loin du monde sans l’être vraiment. Et un minuscule morceau de leur rêve d’enfants prêt à devenir réalité.
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Durant quelques secondes, la portée de nos mots, de cette crainte n’était pas aussi douloureuse. Il était Will, j’étais Elias et face à l’évidence, il levait les yeux au ciel, il se moqua de ce que je pouvais dire. Pourtant il nuançait, il pouvait accepter si moi je croyais en ma réponse. Là, c’était évident que non, mais comment m’en vouloir ? Il m’avait lui-même demandé ça et en plus d’avoir été à nouveau faible, il l’était lui aussi. Je l’aimais, je lui dis et comme à l’époque il répondit avec ses lèvres, pas un baiser, un déclaration silencieuse qui valait tous les mots qu’il avait été si craintif de dire à une époque. Pour lui ça serait possible, il n’y avait pas d’autre choix, je ne pourrais pas tenir. Il fallait simplement espérer que je ne meurs pas entre deux, que la guerre ne prenne pas une telle ampleur qu’en ressortir entier serait complètement impossible. C’était sans doute déjà le cas, mais nier cette réalité était trop facile, trop rassurant. Quoi qu’il en soit sa déclaration m’arracha un sourire plus franc, plus large. Il était vrai qu’à une époque les rendez-vous secrets, les regards en coin, les baisers volés étaient loin d’être sans effet sur l’adolescent que j’étais, j’étais même certain que cela fonctionnerait sans grande difficulté. Mais combien de temps ? Le manque était déjà si important que j’avais basculé dans ses bras avec facilité aujourd’hui, alors de quoi serait fait demain. Il proposa alors un vrai rendez-vous, non un voyage, quelques jours sans avoir besoin de se cacher comme un week-end. Dieu que cette proposition me plaisait, mais soyons honnête, ça serait dangereux et difficile. Rien que pour l’Ordre, comment justifier que je ne sois plus là quelques jours ?

« Moi j’en connais des endroits sympas, à commencer par les archives de la bibliothèque. » soufflais-je en continuant à réfléchir au bien fondé de tout ça, de ce voyage si dangereux. « Pour Paris… Tu sais qu’il faudrait prendre un Transport en Commun Moldus pour prendre aucun risque ?. » ajoutais-je avec une pointe d’humour qui se voulait moins lourde que l’idée de partir d’ici. Pourtant fuir, ça serait la meilleure solution, mais j’en étais incapable, il y avait trop de chose, trop de risque, trop de crainte. « T’as pas peur de jamais avoir envie de revenir ? » lui demandais-je alors plus sérieusement. Autant j’avais besoin de savoir ou il pouvait m’emmener, autant j’avais besoin de connaître les risques. En soit ca serait qu’une bonne chose pour moi, mais c’était si… Toucher un rêve du bout des doigts pouvait comporter plus de risque.

« Une réserve sombre ou une aventure d’un weekend comme un moldus ? » demandais-je alors. C’était stupide sans doute, ma crainte n’avait aucun sens si ce n’est retomber bien plus dans la douleure de cette relation. Après, si je voulais être ne serait-ce qu’un peu heureux, j’allais devoir prendre sur moi pour devenir quelqu’un ayant le droit à ce bonheur, même éphémère avec lui.

Cette contradiction dans cette situation était bien trop complexe pour ne pouvoir faire aucune erreur, mais nous n’avions guère le choix, pour le reste… Je laissais glisser mes mains sous sa chemise, dans son dos pour sentir de nouveau la chaleur de sa peau contre la mienne. « Ton grand père est absent combien de temps ? » demandais-je dans un sourire définitivement trop faible pour lutter contre l’envie de gagner une vrai nuit avec lui.
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— Si Elias ne refuse pas tout à fait l’offre, il est, une fois encore, beaucoup moins enjoué que Will. C’est très mal venu de la part du Sang-Pur de lui en vouloir, mais il ne peut empêcher une partie de lui d’être encore un peu blessé par toutes les précautions qu’Elias prend à garder les pieds sur Terre. Ce n’est pas ce que veut Will pour le moment. La réalité, il la vit dans toute son intensité depuis des années et ça ne lui a jamais rien apporté de bon, si ce n’est un pesant sentiment de solitude. Il n’a rien contre l’idée de quelques rendez-vous secrets aux archives de la bibliothèque où travaille Elias, mais il veut aussi un petit aperçu de ce que signifie être vraiment heureux, même s’il sait que le retour à la vie réelle sera d’autant plus douloureux. “Je n’ai pas peur des moldus.” souffle-t-il, ignorant les piètres tentatives d’Elias de lui faire peur. “Et je ne sais peut-être pas comment on peut aller jusque là-bas sans transplanner, mais je suis sûr que toi, tu as une idée !” Il sait une chose, en tout cas : s’il y tient vraiment, il n’aura pas tellement de mal à convaincre Elias de le suivre. Et la tentation est forte, mais le fait que l’homme se montre si frileux ne lui donne pas tellement envie de lui forcer la main.

Ça le rassure presque de savoir qu’Elias semble partager la même crainte que lui; devoir replonger dans la vie quotidienne même après une minuscule petite pause, c’est une idée loin d’enchanter Will. Son sourire disparaît quand l’homme lui en parle, il baisse les yeux sans regarder ailleurs que dans le vide et réfléchit sérieusement à cette possibilité. “J’imagine que j’aurais du mal à revenir, effectivement.” admet-il en se forçant à relever les yeux sur Elias. “J’ai déjà du mal à me faire à l’idée que tu vas devoir partir d’ici un jour ou l’autre.” Mais s’ils doivent s’empêcher de vivre par peur d’être blessé… C’est déjà ce qu’a fait Will par le passé, n’est-ce pas ? Pour cette raison qu’ils en sont là aujourd’hui. Il a déjà donné et déjà découvert que de tout faire pour l’éviter n’empêche en rien de souffrir, au contraire. Il ne sait pas tellement quelle décision prendre ce soir, perdu entre son état d’euphorie actuel d’avoir enfin retrouvé Elias et la peur, toujours présente, de ne jamais l’avoir vraiment.

Un moment, il ne dit plus rien et observe simplement l’homme avec attention, alors que ce dernier parle encore, sans que Will ne sache où il veut en venir. Finalement, quand il lui demande combien de temps son grand-père sera absent, il sait ce qu’il veut. “Il ne doit pas rentrer avant quatre ou cinq jours.” souffle-t-il, plus par réflexe, son air absent impossible à cacher. Quatre ou cinq jours… C’est mieux que deux jours seulement, mieux que tout ce qu’il pouvait espérer hier encore. “Et si tu restais avec moi jusqu’à ce qu’il rentre ?” propose-t-il, beaucoup plus hésitant cette fois. Un autre refus serait probablement de trop, mais il s’y prépare quand même dans l’espoir d’atténuer le choc quand Elias refusera une fois de plus. “On ne sera pas vraiment seuls, mais je doute que mes elfes de maison aillent nous dénoncer à qui que ce soit.” Et s’il fallait qu’ils le fassent, ils n’auraient pas besoin d’attendre plusieurs jours pour ça. Elias est là ce soir et toutes les créatures qui travaillent ici le savent déjà. “Je sais que ça fait beaucoup pour une seule soirée, mais… On a perdu tellement de temps. Je peux pas te laisser partir ce soir avec seulement la promesse de se revoir.” C’est un bon compromis, non ? Ils ne s’éloignent pas, continuent de vivre leur vie presque normalement.
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« Bateau et train. » soufflais-je en guise de réponse. Il y avait des moyens d’aller en France, des moyens sans doute inconnu par les sorciers, enfin du moins peu pratiqué. Mais tout ça ce n’était qu’une illusion pour détourner mon esprit du vrai problème. Passer du temps avec lui et ne pas en souffrir d’une quelconque façon. Revenir à la réalité me semblait bel et bien impossible, tout comme partir. Mais ce fut sans doute pire quand après avoir demandé quand son grand père devait revenir, il me répondit quelque chose d’aussi important que quatre à cinq jours. Moi qui voulait voler une nuit, je me retrouvais avec la perspective d’une semaine presque complète avec lui et des elfes de maison ne devant normalement rien dire. Ca donnait étonnemment le vertige, mais surtout… C’était impressionnant de ce dire qu’entre cet homme qui me proposait de passer plusieurs jours avec lui et celui qui m’avait supplié de m’effacer de sa mémoire il n’y avait qu’une seule vérité… Celle de qui j’étais vraiment. Le Will a qui je mentais été plus heureux, plus joyeux peut-être en ma présence alors que celui qui avait tout su… Il avait été détruit par moi… J’étais qui dans le fond pour lui refuser un peu de bonheur ? Quelqu’un qui refusait sans doute de trop lui mentir, quoi qu’ici, je ne pouvais guère lui souhaiter mieux sans devoir sacrifier mon honnêteté.

Alors si je devais dire non, si je devais penser à lui, j’en fus incapable et puis un premier compromis ne pouvait-être un problème. « Je travaille, je ne pourrais pas m’absenter comme ça… » soufflais-je en glissant ma main sur son visage, « On peut commencer par cette nuit et demain on verra si tu veux que je revienne au soir. » ne pas tout accepter d’un bloc me semblait être une première étape, comme si je pouvais vraiment faire de la résistance à tout ça, comme si je pouvais réellement réussir cette entreprise. J’étais faible, mais au moins j’étais conscience de ces volontés oubliées. « Et me laisser partir demain matin ca sera déjà mieux que ce soir non ? » soufflais-je dans un sourire doux, une de mes mains quittant son dos pour caresser sa joue, « C’est déjà se réveiller dans les bras de l’autre… C’est déjà quelque chose de plus qu’avant non ? » mentir… Je n’aimais pas ça, je savais ce que ça pouvait faire, mais il ne devait pas savoir, il ne devrait plus jamais le savoir. Ca serait une première fois, avec cette liberté.

« Tu pourras te plaindre que je suis un enfant sage qui respect trop le règlement… Ca fait longtemps que je t’ai pas entendu râler sur une de mes qualités qui est un défaut pour toi ! » ajoutais-je en essayant de définitivement détendre l’atmosphère. Mieux ça irait, moins l’on aurait à penser à ce demain, à ce que l’avenir nous réserverait et à combien il serait compliqué de passer en effet autant de temps ensemble ici. « Et avec un peu de chance tu en auras marre de m’entendre parler de l’exploitation des Elfes de Maison et du non respect de leur qualité de vie et tu me mettras à la porte sans me retenir et j’arriverais à l’heure au travail… Rappelles toi comme je pouvais être chiant ! » soufflais-je dans un sourire qui était encore un peu triste, mais qui grandissait de plus en plus. Je ferais sans doute une erreur en acceptant, mais lutter était inutile et on le savait.
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