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Burning || Raf & Zayan #3

Rainbow D.Ashe


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Le film est rapidement relégué au second plan alors qu’après une petite hésitation, Rafaël se lance dans l’histoire détaillée de sa dernière relation. Ce n’est pas exactement ce à quoi Zayan, plus attentif et silencieux qu’il ne l’a jamais été, s’attendait quand il a posé cette question. Rafaël a déjà parlé, avec beaucoup moins de détails, de précédentes relations mises à l’épreuve par son métier, mais là le pakistanais n’est même pas convaincu que ce soit vraiment le fond du problème. Il ne sait pas trop quoi répondre en tout cas, quand la voix de Rafaël s’éteint sur une remarque franchement déprimante et surtout inutile qui arrache un sourire à Zayan. Il ne sait pas trop quand il a bougé, repliant ses jambes sur le canapé pour s’asseoir en tailleur face au jeune homme. Ça n’a pas tellement d’importance à vrai dire, mais il le remarque vaguement quand il se penche vers l’escort et l’embrasse très lentement, quelques longues secondes, sans trop se demander ce qu’il cherche en faisant ça. Quand il se redresse, son sourire est de retour, quoique beaucoup moins radieux. “Tu peux parler tant que tu veux.” assure-t-il, plutôt que de perdre son temps à faire savoir au jeune homme qu’il n’est pas du tout jaloux de ce Lucas, ni des autres qui sont passés avant lui. Il leur en veut un peu, peut-être, mais la jalousie n’est pas vraiment un problème pour le moment. Ce soir, du moins, il n’arrive pas à s’en faire pour les autres, clients ou non.

Il a eu ce qu’il voulait, un morceau de Rafaël que l’argent ne peut pas lui offrir. Ça ne sert à rien, à rien de positif du moins, mais c’est à lui. Il l’ajoute à sa collection, une petite liste dans un coin de son crâne, de tout ce qu’il sait sur l’escort et dont il se persuade que ses autres clients n’ont pas idée et tourne la page. Donne, à son tour, même si Rafaël n’a rien demandé, car l’illusion ne peut fonctionner que s’il est spécial lui aussi. “J’ai horreur du silence et des gens qui n’aiment pas parler.” dit-il, sa voix tranquille et indifférente, alors que sa main toujours accrochée à celle de Raf se crispe légèrement. “Enfant, mon père me trouvait toujours trop. J’adorais danser et chanter et jouer à porter les vêtements de mes soeurs ou de ma mère… Je pouvais parler pendant plusieurs minutes sans m’arrêter pour respirer, j’étais… vraiment bruyant.” Quelques sourires lui échappent alors qu’il raconte son histoire, des souvenirs heureux se cachent au milieu de l’horreur dont il sait déjà qu’elle va suivre. “Pour me punir, il m’enfermait dans le cellier tout seul, et je n’avais pas le droit de faire le moindre bruit si je voulais sortir. C’était…” Il lâche un petit rire, mais ne dit rien de plus à ce sujet. Il ne parle surtout pas de ce qui se passait quand, capricieux, il refusait de se taire. “J’aime le bruit, j’aime que tu puisses parler pendant vingt minutes sans t’arrêter, c’est ce que je préfère chez les gens. Si en plus tu me dis que tu chantes sous la douche, je crois que je vais tomber amoureux.”

C’est censé être une blague, il n’a pas d’arrière-pensée quand il dit ça, mais réalise peut-être un peu tard que ce n’est pas la plaisanterie la plus intelligente à faire avec lui. Il évite pourtant de s’en excuser et même de sembler troubler par les mots qui viennent de lui échapper. Il joue le jeu de ne pas penser à la réalité et il compte bien y jouer jusqu’à ce qu’on l’oblige à s’arrêter. Ça implique de rester soi-même, y compris quand son humour est malvenu. “Allez, regarde le film, t’en as déjà manqué un gros morceau.” lance-t-il avant de se détourner et de retrouver sa place sur le canapé.
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En guise de réponse, il m’avait embrassé et sans réfléchir j’y avais répondu, j’y avais mit aussi beaucoup de chose jusqu’à ce qu’il ne s’éloigne pour me dire que je pouvais parler autant que je voulais. La solitude faisant, cette proposition était loin d’être de refus, mais pour le moment, je gardais le silence pour me contenter simplement de le regarder, de réfléchir à ce que cela pouvait dire, impliquer aussi et ce jusqu’à ce qu’il ne reprenne la parole pour en dire plus sur lui, sur cette aversion du silence, sur ce qu’on avait pu lui reprocher, sur comment on avait pu le punir. Dans un sens, ma vie de misère avait au moins eu le mérite de se faire dans l’amour, à moins simplement que ma sagesse soit la véritable raison. Il aimait le bruit, il aimait que je parle et si je chantais sous la douche, il pourrait tomber amoureux. Mon coeur loupa un battement à ces mots et la réalité de ce futur douloureux s’imprima un peu plus dans mon esprit. Il n’avait pas sa place dans mon coeur, pas ce soir, pas alors que je l’avais lui, que je l’avais avec moi, alors je répondis la première chose qui me vient à l’esprit, « Si t’es dans la douche je suis pas sur d’avoir le temps de chanter, mais je chante en dessinant, et en tatouant. », lui avouais-je dans un léger sourire qui était pourtant sincère.

Me redressant légèrement, je finis par le retrouver jusqu’à glisser ma main dans la sienne et poser ma tête sur son épaule. J’avais bien le droit d’agir comme ça non ? J’étais avec lui ce soir, j’étais ce tatoueur un peu accros à lui, j’avais le droit. D’ailleurs bien que ce film soit intéressant il devenait lentement un peu triste si bien que je finis par tourner la tête pour l’observer, longuement, comme si dans son visage il y aurait une réponse, une réalité qui m’aurait jusque là échappé. Il avait un visage collant parfaitement à sa personnalité. Il semblait doux, aimable, serviable, gentil, pas le genre de gars à qui il serait sympa de faire des crasses, ni même à faire souffrir. Il était élégant, même dans un t-shirt qui était clairement à l’opposé de son style. Il était… Il était là, à moi pour quelque heures et j’étais à lui, l’histoire aurait pu-être belle si seulement elle n’avait pas été payé, acheté. C’était stupide que cette rencontre ne soit intervenu qu’à cause de ce métier qui aujourd’hui pesait lourd dans mon coeur. « Tu es déjà tombé amoureux ? » demandais-je alors, un peu brusquement, sans savoir réellement ce qui se passait dans le film. J’avais juste envie de savoir.

« Et le vrai amour, celui qui te fait frissonner, qui rends chaque matins unique, qui fait taper ton coeur si fort dans ta poitrine que tu en as presque mal et le même qui te fait se tordre ton estomac à chaque regard, à chaque baiser. » c’était peut-être sadique, mais je voulais savoir, savoir si j’étais réellement un danger, le genre à pouvoir lui laisser un très mauvais souvenir de quelque chose de pourtant magique.
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Ca demande une force quasi surhumaine à Zayan de ne pas s’emballer trop vite quand la seule réaction de Rafaël est de dire qu’il chante quand il dessine ou tatoue. Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? Probablement pas grand chose, à vrai dire, mais pour le pakistanais, ce n’est pas non plus la réponse qu’il attendait et celle-ci laisse entendre des choses qu’il n’a pas le droit d’espérer. Pour s’aider à ne pas y penser, il essaye d’attirer l’attention du jeune homme sur le film qu’ils sont supposés regarder, mais si Rafaël fait un instant l’effort de regarder, ça ne dure pas. Même s’il ne dit rien, ne bouge pas, Zayan peut presque sentir le poids du regard de l’escort sur lui. Il a envie de lui demander ce qu’il y a, pourquoi il l’observe comme ça, mais il est trop occupé à faire semblant de ne pas avoir remarqué et ça lui prend toute son énergie. Ses efforts sont hélas réduits à néant quand la voix du jeune homme s’élève de nouveau, pour poser une question… pour le moins surprenante. C’est plus fort que lui, Zayan abandonne l’écran pour regarder Rafaël. Il ouvre la bouche, mais la referme sans qu’un mot ne lui ait échappé. Ce n’est que justice quelque part, il a interrogé le premier l’escort sur ses relations passées, normal qu’on lui retourne finalement la question, mais…

“Je n’en sais rien.” lâche-t-il au bout d’un moment, après avoir pris le temps d’y réfléchir sérieusement. “J’ai cru que oui, plusieurs fois, mais…” Ce n’est même pas tellement un sujet complexe, plutôt qu’il n’est pas sûr que ce soit une très bonne idée de dire la vérité à Rafaël. Mais peut-être que si, au fond, c’est une bonne occasion de le rassurer d’une certaine façon. “Disons que mon coeur s’emballe assez facilement. De là à dire que je suis déjà tombé réellement amoureux, c’est une autre histoire.” Le film continue de jouer en fond et régulièrement, Zayan se retrouve à regarder l’écran comme si l’explication qu’il cherchait s’y trouvait. Ce qui est un peu le cas, d’ailleurs. “Je crois à l’amour qu’on voit dans les films que je dévore à longueur de temps, mais la vraie vie est souvent décevante. J’ai l’espoir au début, je m’enflamme un peu et puis finalement, je sais pas, je me rends compte que c’est pas vraiment la bonne personne.” Il hausse les épaules, ce qui résume très bien le problème. “Je saurais même pas dire pourquoi, c’est juste que je sais que je peux trouver encore mieux, tu vois ? Et jusqu’à maintenant, ça n’a jamais été autrement.”

C’est sûrement un peu idiot dit à voix haute, surtout pour un homme de son âge qui devrait avoir un peu plus le sens des réalités. “Je sais que j’en demande trop, mais ça m’est égal. Si je dois être coincé avec la même personne jusqu’à la fin de ma vie, je veux que ça vaille le coup. Y a rien de mal à ça, si ?” Il croit que non, mais il est toujours célibataire et il n’a jamais rencontré le grand amour alors qu’il s’éloigne dangereusement de la trentaine. “Je préfère finir seul que de perdre mon temps avec quelqu’un qui ne me fait pas tourner la tête !” C’est le premier mensonge qu’il dit à Rafaël depuis qu’il a prétendu que ça lui était égal de n’être rien de plus qu’un client. Mais c’est surtout un mensonge qu’il se raconte à lui-même, donc il ne se sent pas vraiment coupable de le partager avec le jeune homme. “Ce Lucas, t’étais amoureux de lui ?” demande-t-il, en grande partie pour renvoyer la balle et qu’ils cessent de s’intéresser à lui un petit moment. “Vraiment amoureux, avec le coeur qui bat à toute vitesse et les papillons dans le ventre, comme tu le dis.” se moque-t-il en donnant un coup d’épaule au jeune homme.
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La question avait été posé et la réponse immédiate, il n’en savait rien. Enfin il était ce genre d’homme pouvait y croire, s’emballant même très vite, mais il n’était pas sur d’avoir jamais été amoureux. Un peu comme aujourd’hui non ? Finalement peut-être qu’il finirait par réaliser et que la douleur ne serait pas vraiment présente, peut-être que ça irait, que je serais le seul à finalement m’être emballé, à en souffrir. C’était mieux ainsi. D'autant plus avec la suite de ses mots, l’amour n’était pas comme dans les films, mais il était décevant, qu’il y avait mieux à trouver et que jusqu’à présent il n’avait jamais trouvé la bonne personne. Il ne voulait pas se retrouver coincé avec la mauvaise personne, il préférait rester seul et passer du temps avec des gens sans importance visiblement. Encore une fois je ne pouvais pas lui en vouloir, qui ne chercherait pas ça ? L’amour ? Le vrai. Il avait raison et si je pouvais occuper ses nuits le temps qu’il trouve. Car Zayan méritait vraiment un gars bien, quelqu’un avec qui vivre une véritable histoire. Moi je n’étais qu’un personnage, je ne devais pas l’oublier. « Tu en demande pas trop. » soufflais-je donc pour le rassurer autant que pour lui dire une vérité, il avait le droit de ne pas vouloir perdre son temps avec des gens pas assez bien pour lui.

Mais quand il fut question de Lucas, de mes sentiments pour lui et de l’évidente boutade de Zayan, j’eus un sourire un peu triste. « Peut-être au début, quand je le regardais jouer de la guitare et chanter dans le salon, mais c’est un ensemble, avec le recule, je sais que je l’ai aimé, mais si j’en ai été amoureux ca a pas duré longtemps. » et puis j’étais le genre de gentil garçon qui avait moyennement confiance en lui, face à quelqu’un comme Lucas, je devenais vite secondaire. Moins important. Et puis de toute façon rien n’avait bien commencé, et rien n’avait bien terminé. « Mais je souriais souvent comme un idiot quand je le regardais et j’étais fébrile au moindre contact, mais c’était pas… Je sais pas, je crois, ou j’espère que ça sera plus intense le jour où je serais amoureux de quelqu’un. », lui donnant un coup d’épaule, je repris, « Te moques pas de mes papillons, t’auras l’air con le jour où tu auras des bestioles dans le ventre pour un mec ! » et je ferais bien moins le malin si c’était pas moi ce mec. Ca serait mieux pour lui, mais moi… J’étais fébrile avec lui, je voulais plus de temps avec lui, même si c’était pas normal, pas bon pour lui.

« Mais j’étais amoureux de Peter Parker en étant jeune, tu me diras j’étais aussi amoureux de Kitty Pride, mais Peter… J’ai encore la moitié de mes murs rempli de dessin de lui dont là moitié torse nu... » soufflais-je dans un rire un peu stupide. J’avais pas grand chose étant petit, mais j’avais du papier et des crayons, ca suffisait pour m’occuper et laisser mon imagination faire. « C’était qui ton fantasme d’enfant ou d’ado ? », je voulais remonter le niveau, mais je réalisais que parler de son enfance serait pas une bonne idée, alors je repris sans lui laisser le temps de répondre, « Ou maintenant, enfin celui après moi quoi... » ajoutais-je avec un sourire entendu. J’avais envie de savoir quand même quelle genre de personne l’attirait physiquement.
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La conversation prend un tour bien inattendu qui n’aide vraiment pas Zayan à garder la tête sur les épaules. Quand il entend Rafaël lui parler d’amour, il jurerait sentir ces fameux papillons s’agiter dans son ventre et secouer ses entrailles. C’est totalement ridicule, probablement rien de plus qu’un effet de son imagination. Il connaît cette histoire par coeur. C’est le moment où il s’emballe, où il s’imagine que peut-être cette fois sera la bonne, jusqu’à ce que tout s’arrête encore. Il a presque hâte que ce moment arrive, qu’il puisse s’épargner quelques passages douloureux, mais rien à faire. Pour l’instant, il ne peut pas retenir son sourire de s’étirer ni son coeur de s’emballer à chaque fois que son regard se pose sur Rafaël, que sa voix brise le silence ou qu’ils ne font que s’effleurer. Autant dire qu’il ne fait d’ores et déjà plus vraiment le malin, comme le souligne le jeune homme dans une tentative de se moquer, mais ce n’est pas une très bonne idée de le dire à voix haute, n’est-ce pas ? Insinuer la présence même furtive d’un sentiment un peu plus profond ne ferait rien de plus que de terribles dégâts alors que pour l’instant, tout va très bien. “J’espère que ce sera pour bientôt, je ne vais pas tarder à dépasser ma date limite de consommation !” lance-t-il au lieu de prendre le risque de laisser un malaise plus grand encore s’installer. L’humour et l’autodérision, il n’y a rien de tel pour repousser au loin le danger d’une blessure plus profonde.

Heureusement, il peut compter sur Rafaël pour balayer toute forme de tension d’un revers de la main. Ou bien, comme cette fois, par un aveu parfaitement ridicule qui arrache un rire au pakistanais. Il imagine sans mal la chambre de l’escort, couverte de dessins de Spiderman du sol au plafond. “C’est original…” commente Zayan, tout sourire. Quant à lui, il n’avait certainement pas le loisir de décorer sa chambre d’enfant avec des images d’un homme à moitié nu, évidemment, mais ça ne l’a jamais empêché de tapisser ses pensées à la place. “Tu connais Orlando Bloom ?” demande-t-il, sans vraiment attendre de confirmation, “je n’avais pas vraiment de comic books dans mon petit village en plein désert, mais on avait une télé que je regardais en cachette la nuit,” explique-t-il d’une voix douce, “j’étais complètement obsédé par Sex and the City et puis, il y avait les Pirates des Caraïbes et le merveilleux Will Turner…J’ai cherché tous ses autres films quand je suis venu vivre ici ! Quand il est habillé en Elfe, ce n’est plus du tout la même histoire...” Un rire lui échappe, mais il n’est pas convaincu que Rafaël comprenne vraiment pourquoi. Son petit village à l’autre bout du monde vivait peut-être dans le passé, mais il a compris depuis bien longtemps que les choses sont très différentes aux Etats-Unis. Hormis les passionnés dans son genre, rares sont ceux qui s’intéressent réellement à des films et des acteurs morts depuis plusieurs décennies… “Aujourd’hui, à part toi…” Il prend l’air de réfléchir un instant, alors que la réponse est déjà claire et limpide dans sa tête. “Je trouve que le Président Miller est vraiment canon, pas toi ? Sa politique est beaucoup moins sexy, mais lui… ! Il a un charme incroyable.”

Ce soir, malheureusement, il n’y a personne au monde qui ne parvienne à faire tourner la tête de Zayan, personne à part l’escort qu’il paye pour rester dans ses bras. “Tu restes quand même loin devant tous les autres,” souffle-t-il, avec assez de moquerie dans la voix pour faire croire que ce n’est pas une déclaration très sérieuse, “donc si tu ne sais pas quoi faire, n’hésites pas à me dessiner des centaines de croquis de toi à moitié ou entièrement nu, ma chambre est plutôt grande.” Ses colocataires n'apprécieraient sans doute pas la nouvelle décoration, mais l’idée l’amuse tellement qu’il envisagerait bien de le faire réellement. Ça non plus, ce n’est pas une information qu’il peut partager. Lui qui a toujours cru que le client était roi se rend compte qu’être celui d’un prostitué est beaucoup plus exigeant qu’il ne s’y attendait. Parler de sentiments n’est pas une très bonne idée et malgré ses efforts, Zayan n’a plus tellement envie de continuer sur cette pente dangereuse. “Je suis invité à une fête, dans quelques jours. L’anniversaire d’une amie. Est-ce que tu m’y accompagnerais ?” Le changement de sujet n’est pas très subtile, il ne l’est jamais vraiment et tant pis.
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Est-ce qu’on avait vraiment une date limite de consommation ? Y avait-il vraiment un âge pour cesser d’espérer, pour cesser d’y avoir le droit ? J’avouais sincèrement ne pas vouloir y croire, ni même vouloir m’accrocher à cette idée qu’il semblait avoir de la vie, mais l’idée resté là, quelque part dans mon esprit avant que je ne finisse par avouer la nature de mes fantasmes d’adolescent. C’était original, enfin du moins fantasmer sur un dessin l’était, mais on faisait avec ce qu’on avait. Lui retournant alors la question, je l’entendais me parler d’un Orlando Bloom, un acteur visiblement ayant joué dans un film de pirate et ayant joué un elfe. J’avouais que je n’avais aucune idée de qui il était, ni même de à quoi il ressemblait, en fait j’étais plus concentré à le regarder lui, à observer ce sourire que j’osais espérer m’être aussi destiné. J’étais un crétin, un con, cette mascarade n’avait aucun putain de sens, mais pourtant… Nous étions dans un rôle et j’étais bel et bien en train de me réfugier derrière cette idée pour me laisser pleinement aller avec lui. Et puis il m’évoqua avant de parler du président, de son charme et ce fut à peu près à ce moment là que je cessais de le regarder comme un idiot. « J’avoue que je me suis jamais vraiment posé la question. » soufflais-je donc en guise de réponse. Je ne m’intéressais pas à la politique, je n’avais pas le temps pour ça, je savais tout juste quel tête il avait, mais un mec comme ça n’était pas très présent dans le coin, enfin à moins que je ne sois simplement pas du tout capable de lui porter l’attention nécéssaire.

Souriant plus franchement à sa demande, je précisais, « J’ai pas souvent l’occasion de me mater à moitié à poil tu sais, ça serait plus facile pour moi de te dessiner toi, mais là ça deviendrait bizarre. » déclarais-je dans un rire sincère, mais qui était aussi là pour éviter que je ne pense à la réalité, celle où cet homme avec qui il était définitivement impossible d’agir sans espoir, pouvait réellement avoir envie de moi pour autre chose qu’un service. Et puis un instant mon travail et ce qu’il impliquait revint, il voulait que je l’accompagne à une fête, une fête particulière, celle de l’anniversaire d’une amie. Ce n’était pas n’importe quelle invitation, il me faisait entrer dans un cercle particulier, un cercle un peu trop dangereux, « Faut juste que tu me précises quand pour être certain de n’avoir aucun engagement ce jour là. » et par engagement je parlais bien du travail, « Et… Soirée soirée, ou soirée plus la nuit ? » demandais-je en essayant d’être le plus détendu possible, mais impossible de parler d’argent avec lui, c’était trop compliqué, tout était trop compliqué.

Alors il fallait que je détourne mon attention autant que la sienne et pour ce faire, une seule solution, poser une question à l’opposé de là où nous étions, « Tu as "Pirates des Caraïbes" ? Car j’ai franchement aucune idée de qui est cet Orlando Bloom. » demandais-je donc en ignorant complètement le fait que nous étions déjà devant un film dont j’avais déjà oublié une partie de l’histoire. C’était stupide dans un sens, complètement, je n’avais pas souvent l’occasion de regarder des films, alors j’aurais pu en profiter, mais il y avait lui dans l’histoire et lui… Il était complètement différent des autres.
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Dans le genre retour violent à la réalité, rien de tel que d’inviter son escort-slash-peut-être-petit-ami-potentiel-dans-une-autre-vie à une soirée. C’est tout juste si Rafaël ne sort pas un petit bloc-note et son agenda pour faire ses comptes dès maintenant, proposer un devis à Zayan et lui faire signer un contrat de location. C’est finalement beaucoup plus difficile de parler affaires avec Rafaël que d’évoquer des questions d’amour, ce qui en dit long sur les problèmes qui attendent le pakistanais. Il essaye de rester calme et de ne surtout pas mal prendre les questions tellement formelles que lui posent le jeune homme. “Je n’en sais rien, on peut pas juste aller à cette soirée et discuter du “plus si affinités” au moment venu ?” ose-t-il quant à savoir s’il veut s’offrir la soirée ou la nuit entière. Malgré l’arrangement dont ils ont convenu plus tôt, chaque nouveau rappel de la réalité de leur situation n’a de cesse de convaincre Zayan qu’il ne pourra jamais tenir le coup. “Dans le doute, réserve-moi la nuit, pour ce que ça change de toute façon.” réclame-t-il quand même, désinvolte au moins de l’extérieur. Il a tellement envie de tourner le dos à tout ça, reprendre le cours de sa petite vie heureuse sans se poser de question. Il doit bien y avoir un autre homme dans cette foutue ville qu’il peut aimer sans avoir besoin de payer, non ? Il aimerait, mais il n’y a qu’à voir comme il vient de sauter sur l’occasion d’une nuit entière auprès de Rafaël pour savoir que c’est peine perdue. “C’est le 13 Décembre.” informe-t-il avant de décider que quoi qu’il en coûte, il ne veut plus parler de tout ça jusqu’à l’heure de payer la facture.

Rafaël doit être de son avis, ce qui n’est qu’un tout petit peu rassurant, car il est le premier à changer de sujet, revenant très vite sur ce qui les occupait encore une seconde plus tôt. Zayan retrouve son sourire tellement vite qu’il a envie de pleurer. Ce n’est que la deuxième fois qu’ils se voient, et pourtant, il a l’impression d’avoir toujours su qu’il finirait par tomber amoureux de cet homme. C’est comme gravé dans le marbre, une petite blague que le Destin lui aurait fait bien avant sa naissance. À quelles fins, il se le demande encore. “Je les ai tous, même les mauvais !” annonce-t-il fièrement, acceptant son destin puisqu’il n’a pas d’autre choix. À quoi bon lutter quand tout est écrit d’avance ? “Mais je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée de me faire regarder ce film… Je ne pense que j’arriverais à te pardonner si tu ne l’aimes pas autant que moi.”

Malgré tout, il se lève pour changer de film, pas dérangé le moins du monde de couper court à celui qu’ils regardaient jusque là. Il passerait la nuit à ne regarder que trente minutes de tous les films de sa collection, s’il le fallait. Il reprend même la place qu’il a quitté plus tôt quand il revient, appuyé contre Rafaël, sa tête sur son épaule comme s’ils ne s’étaient jamais arrêtés pour parler travail et autres sujets fâcheux. À ce rythme, ils vont tous le devenir de toute façon et Zayan s’imagine mal ne plus jamais parler en la présence de Rafaël. “Tu as le droit d’aimer Jack Sparrow aussi, il est plutôt pas mal dans son genre.” souffle-t-il avant de se concentrer pour de vrai sur l’écran. Il n’est pas le genre à exiger un silence complet quand il regarde un film, mais pour cette fois, il saute sur l’occasion d’avoir une excuse parfaite pour se forcer à se taire et se concentre sur l’écran dont il voit à peine les images, trop occupé à faire l’inventaire de toutes les raisons pour lesquelles il déteste tellement sa vie.
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J’avais peut-être cassé l’ambiance en réclamant plus d’information sur cette fête, mais c’était pour le bien, pour savoir ou j’allais et pourquoi ? Ca serait donc une nuit, le 13 décembre « Ok. » déclarais-je donc avant de changer de sujet et plus exactement en parlant de ce fameux Orlando Bloom. Il avait donc tous ces films, même les mauvais. J’avouais que ne connaissant pas l’oeuvre, j’avais un peu de mal à me dire qu’une série de film puisse être à ce point rempli de mauvais. En revanche il ne savait pas si je devais regarder ce genre de film car si je n’aimais pas autant que lui, il risquait de ne pas le supporter. Malgré tout il se leva pour changer de film avant de revenir à sa place, contre moi, « Je suis sur que je vais aimer ! » ce qui ne serait pas compliqué tant je n’avais aucune culture cinématographique.

Et c’est après les premières scènes du film que je compris qu’il n’était pas vraiment question d’aimer le films, mais bien ce Will Turner quand il parla de Jack Sparrow. Ce mec était vraiment pas mal, je n’allais pas mentir. Bon il faisait clairement mec parfait, ou genre idéale, mais c’était plaisant à regarder, tout autant que ce que j’avais dans mes bras. Pour la suite du film, si ce n’est quelques questions que le film su répondre de lui-même, nous avions été silencieux, comme si le fait de parler pouvait ramener au premier plan la réalitée et avec elle la gêne de notre monde. C’était peut-être pas plus mal d’être silencieux, c’était reposant, on se posait moins de question.

Pour le reste de la soirée on su presque faire illusion. On était un couple devant un film, un couple sans aucun problème avec l’avenir. Peut-être qu’au final on pourrait vraiment y arriver non ? On pourrait continuer à avancer, on pourrait continuer à y croire. Juste quelques heures par semaine, contre du repos, une maigre compensation financière, on tiendrait le rythme et je finirais bien par trouver une solution de toute façon. J’y arrivais depuis des années, ça voulait bien dire que j’avais de la ressources. On aurait un avenir.
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