Ravi Matthain

Nothing shocks me. I’m a scientist.

Arrivé aux USA à 17 ans, pour entrer à l'Université de  Pennsylvanie
4 ans Bachelor
+ 3 ans Master au M.I.T., School of Sciences, dpt de Biologie
+ 3 ans PH.D au M.I.T. , School of Sciences, dpt de Biologie

Puis, travaille pendant 2 ans dans un labo, recherche sur les armes bactériologiques.



"I mean, I don’t even need to be this attractive. It’s just icing.”





7 Juillet 2011, 11h32 – Ici le Dr Ravi Matthain du Laboratoire de Recherche clinique à Bethesda, Virginie. Depuis quelques jours, des cas d'agression ont été répertoriés partout dans le pays. Les médias parlent de drogués qui tenteraient de dévorer d'autres personnes. Les sujets ne sont pas sensibles à la douleur et les blessures, même celles causant habituellement la mort, ne font que les ralentir sans les arrêter. Les informations à ce sujet sont cachées au maximum à la population, mais le gouvernement a réquisitionné ce matin le laboratoire pour étudier l'un des sujets. Il est actuellement en salle d'examen. Toutes les informations révélées dans cet enregistrement sont tenues secrètes, cependant, il me semble primordial de garder le plus de traces possibles de ce que nous découvrirons, au cas où les choses tourneraient mal. Je n'ai pas encore vu le patient, mais j'ai un mauvais pressentiment et si mes doutes se révèlent exacts, les choses vont mal tourner. Si vous entendez ce message, cela voudra dire que j'avais raison et que personne dans ce laboratoire n'aura survécu. J'espère seulement que nos recherches auront été poussées suffisamment loin pour permettre à quelqu'un de trouver une solution.

7 Juillet 2011, 12h00 – Le patient est un homme de type caucasien, d'une trentaine d'années. Il présente une blessure ouverte au bras droit. Il semblerait que ce soit une morsure et à en croire les marques, elle est humaine. Il faut encore que je prenne des mesures pour certifier de cette information. Le patient, que nous appellerons désormais Z. est actuellement entravé sur un lit, fermement sanglé, mais il présente une forte agitation. Cependant, il ne semble pas particulièrement conscient de son environnement, la seule chose qui l'intéresse, c'est moi. Toute tentative pour communiquer avec Z. se sont révélés jusque là inutiles : il ne parle pas, il ne semble pas comprendre ce qu'on lui dit. En revanche, les grognements ne cessent pas. Je dois admettre que je ne suis pas très serein à l'idée de pratiquer un examen plus poussé...

9 Juillet 2011, 9h12 – Mes collègues et moi-même avons pratiqué tous les examens de routine pour tenter de mieux comprendre ce qui est arrivé à Z. Les résultats sont alarmants et tendent à prouver ma théorie.

Pas de battements du cœur. Gonflement des poumons à l'inspiration, mais aucun changement dans la nature des gaz rejetés : le patient ne consomme pas d'oxygène et ne rejette pas de dioxyde de carbone. Il se contente de rendre tout ce qu'il a pris sans exception.

Aucun circulation sanguine. Les veines sont remplies de sang coagulé. L'analyse de ce sang révèle des composants encore non-identifiés, mais les fluides du patient sont totalement inaptes et ne circulent plus dans son corps.

Les IRM et scanners montrent que les organes ne fonctionnent plus non plus et qu'ils se nécrosent. En revanche, l'activité cérébrale est toujours en place. Cela reste à l'heure actuelle notre plus grosse interrogation. Le corps de cet homme est en décomposition. Il est MORT. Pourtant, il continue de vivre et son activité cérébrale, bien que réduite et différente de celle d'un homme normal, est bien là. Des tests plus poussés vont être effectués à partir de maintenant pour jauger des capacités intellectuelles et émotionnelles de notre patient. (Un cri se fait entendre au loin. Puis des mouvements. Le Dr Matthain pose le dictaphone et semble quitter la pièce. Grand silence de plusieurs minutes puis l'enregistrement s'arrête.)

9 Juillet 2011, 17h30 – Ce matin, le Dr Williams a été mordu par notre patient, au cours d'une auscultation. Il est dans un état alarmant depuis. Nous l'avons placé dans une chambre et sanglé au lit par mesure de précautions. Notre ami Z a l'air égal à lui-même mais le Dr Williams souffre le martyr. Sa fièvre ne cesse d'augmenter, il se plaint de douleurs et depuis quelques heures, il a commencé à délirer. Son rythme cardiaque ralentit de façon inquiétante et il ne fait plus que murmurer des paroles sans aucun sens quand il n'est pas trop faible.

12 Juillet 2011, 15h00 – Le Dr Williams est de retour. Oui, de retour. Il est tombé dans le coma quelques heures après mon dernier enregistrement, puis nous l'avons perdu. Et alors que l'on s'apprêtait à procéder à l'autopsie, le vieux docteur s'est réveillé et a essayé de dévorer le Dr Fields. Plusieurs autres de mes collègues se sont montrés pour tenter de l'aider, mais nous n'avons rien pu faire. La situation devient totalement incontrôlable. Fields et Williams sont enfermés dans la salle d'autopsie, Z est toujours sanglé dans la salle d'examen. Nous ne pouvons plus en ausculter un seul sans risque d'être infecté à notre tour. Je n'arrive pas à y croire. Ce sont réellement des zombies ! Mon Dieu... Ces choses existent vraiment. Ces gens... Mes collègues... Il faut faire quelque chose, vite, très vite. Avant que le gouvernement perde le contrôle pour de bon. Si on arrête pas ces gens très vite, si on ne guérit pas ce virus, le tiers de la population sera décimée d'ici quelques semaines. Nous devons faire quelque chose... Nous devons faire quelque chose... Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas un cours au M.I.T qui prépare à ce genre de catastrophe ? (rire du Dr Matthain) On fait des films, on écrit des livres à ce sujet depuis des années mais qui pouvait imaginer que ça deviendrait réel ? (Bruits au loin, respiration forte) Oh mon Dieu ! (Le dictaphone tombe au sol) Il y en a d'autres, ils sont ici. Oh mon Dieu... (Fin de l'enregistrement).

15 Juillet 2011, 4h12 – Je dois sortir d'ici au plus vite. J'ai mangé tout ce qu'il restait dans mon bureau, ma bouteille d'eau est pratiquement vide. Trois de mes collègues grattent à la porte sans cesse depuis trois jours... Je ne peux pas sortir et je n'ai aucune idée de ce qui se passe réellement de l'autre côté de cette porte. Est-ce qu'il y a d'autres survivants ? Pitié, faites que je ne sois pas le seul... (mouvements) Je dois trouver une manière de quitter cet endroit, si je reste ici, je mourrais moi aussi. Il va falloir que je les... Bon sang. Je ne veux pas m'en prendre à mes collègues mais il n'y a qu'une seule solution pour se débarrasser d'eux, je n'ai pas le choix. Je supplie les Dieux de me comprendre et de me pardonner. (Longue inspiration puis l'enregistrement s'arrête).

27 Juillet 2011, 13h00 – J'ai réussi à m'enfuir, comme vous vous en doutez. J'ai emporté avec moi tout ce que j'ai pu concernant les recherches menées jusque là par le labo, mais il n'y a pas grand chose et je n'ai plus aucun matériel pour en apprendre plus. Je... Je ne veux pas entrer dans les détails de ce qui est arrivé pendant ma fuite mais je dirais simplement que, comme je m'y attendais, une blessure au crâne permet de se débarrasser des infectés de manière définitive. J'y pense chaque nuit depuis, je n'arrive plus à dormir. Mais au moins, je ne suis pas pris par surprise par les autres... Le chaos est partout, il faut éviter les grandes villes, c'est là qu'il y en a le plus, c'est là qu'on est le plus en danger. J'ai essayé de rejoindre l’aéroport de Washington D.C, mais ça n'a servi à rien, les infectés sont partout. Mes parents... Mes sœurs... Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, je n'ai aucune idée de la situation en Inde, mais on imagine aisément que tous les pays sont touchés de manière égale. Un virus, s'il s'agit bien d'un virus, de ce genre se répand comme une traînée de poudre. J'espère qu'ils vont bien, qu'ils sont tous en sécurité. Si j'ai réussi à survivre, pourquoi pas eux ? (reniflements, puis l'enregistrement reprend, le Dr Matthain a la voix brisée) Je n'aurais jamais du quitter l'Inde pour venir ici, pourquoi est-ce que je les ai laissé ? Mes diplômes universitaires n'auront plus longtemps de valeur, de toute façon. Tout s'effondre et je vais mourir dans ce trou à rat, loin des miens...

1er Septembre 2011, après-midi – Je suis arrivé à Woodbury depuis deux semaines. C'est un endroit prometteur, les gens ici ont réussi à s'organiser, ils sont à l'abri et ont de quoi subsister. Il m'a fallu un peu de temps pour me faire accepter mais j'y suis parvenu et je vis maintenant dans un endroit protégé. Je vais reprendre mes recherches, il y a tout ce qu'il faut ici : électricité, des Z à perte de vue dans les alentours. Je compte aller faire un tour dans la ville la plus proche pour récupérer de quoi mener à bien mes expériences et aménager la cave de mon domicile en laboratoire. Il est primordial que mes recherches restent secrètes pour le moment, je ne peux pas donner de faux espoirs à tous ces gens, leur laisser croire que je vais trouver un remède sans en savoir un peu plus avant. J'ai toujours les résultats des analyses de sang que l'on a fait sur le premier Z au labo et ce composant encore un inconnu... C'est la clé, je le sens.

12 Octobre 2011, soirée – C'est un virus. Ca réagit comme un virus, ça ressemble à un virus. J'ai réussi à trouver la cause de cette infection. Je ne sais pas si vous pouvez seulement imaginer ce que ça signifie ! J'ai fait des examens sanguins sur une dizaine de spécimens et je retrouve ce même virus à chaque fois. J'ai trouvé.... J'ai trouvé ! (éclat de rire)

27 Décembre 2011, matin – J'ai passé les dernières semaines à sortir pour observer certains spécimens. Voici ce que j'ai appris jusqu'à maintenant sur leur comportement.


Les Z sont dotés uniquement d'un instinct primaire de chasseur, ils ne semblent pas penser au-delà de cela ni ressentir d'émotions humaines.
Pour autant, leurs sens de l'ouïe et de l'odorat semblent particulièrement plus développés que chez un humain non-infecté. Ils sont capable de sentir la présence de sujets sains à plusieurs mètres et se cacher ou fuir ne sert à rien.
En revanche, il est possible de masquer son odeur et de passer ainsi inaperçu auprès d'eux. J'ose à peine repenser aux tissus en décomposition que j'ai du étaler sur moi pour parvenir à cette constatation...
Les Z ne semblent pas disposer de la moindre intelligence. Ils ne reconnaissent pas les objets, n'utilisent pas d'armes et ne paraissent pas en connaître le but.
Les tests les plus basiques concernant la mémoire se sont tous révélés inutiles. Aucun des sujets n'a été capable de montrer des signes de mémoire sur le cours terme. Il est donc à supposer que leur mémoire à long terme est elle aussi détériorée.
Enfin, les sujets ne font état d'aucune organisation sociale. Aucun sujet n'a l'ascendant sur les autres, leurs attaques et leurs déplacement dépendent uniquement de l'endroit où se trouve leur proie et le fait qu'ils soient si nombreux autour de cette proie n'est rien de plus qu'un hasard.
Idem concernant la communication entre eux : elle ne semble pas exister. Pourtant, ils produisent des grognements, ils ont donc les capacités physiques pour communiquer, le problème viendrait donc de leurs facultés intellectuelles.


En clair, ces spécimens ne révèlent plus rien ayant trait à l'être humain dans leur comportement. La plupart des espèces animales sont même plus intelligentes qu'eux. C'est une très mauvaise nouvelle... Je ne sais pas encore à partir de quel moment toute humanité quitte leur corps, mais il est impératif de le découvrir afin de savoir quand exactement l'injection d'un antidote aura encore une utilité. Il me faut déterminer une plage horaire précise. Et commencer à travailler sur un antidote, bien sûr...

14 Mai 2012 – Je ne comprends pas... Mes tests démontrent des tas de choses mais je ne parviens pas à trouver une solution durable. Je n'ai aucune idée de comment guérir cette saloperie pour le moment. Je pense que le bon moment serait immédiatement après l'infection, mais c'est trop difficile de créer un vaccin qui fonctionne avec le peu de moyens dont je dispose. Et je ne supporte pas l'idée de faire des expériences sur un humain. Personne ne sait, je n'ai donc aucun volontaire, il faudrait que j'infecte quelqu'un contre son grès pour lui injecter ensuite le vaccin, c'est impensable. Les test en laboratoire ne sont pas suffisamment concluant de toute façon. ARRGH !

16 Juin 2012, fin de journée – Les choses ont totalement dégénérées ici. Des personnes d'un autre groupe sont venus prendre la ville d'assaut et le Gouverneur est devenu fou -encore plus que d'habitude. La ville est totalement détruite, j'ai eu tout juste le temps de récupérer quelques affaires et de partir avec le groupe. Ils nous ont invité à vivre avec eux dans une prison qu'ils ont sécurisée. On m'a attribué une cellule, mais cet endroit manque d'intimité et il n'y a aucun moyen de réinstaller un labo... L'électricité n'est plus accessible, alors bye bye les recherches plus poussées et l'équipement de pointe. Il ne me reste que mes rapports écrits et mes cassettes. Je suis si proche du but et voilà que je ne peux plus avancer...