And I can't sleep 'cause thoughts devour, thoughts of you consume || Jamin #2
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Date d'inscription : 05/04/2014
S’arrêtant au milieu d’un couloir, James lâche un soupir agacé tandis qu’il regarde autour de lui. Il n’a pas mis les pieds à l’université de Washington D.C depuis une éternité et quoi que l’endroit ne semble pas avoir tellement changé, tous les couloirs et toutes les salles de classe lui paraissent identiques aujourd’hui. Ce qui l’agace pourtant plus que de ne pas trop savoir où il se trouve, c’est qu’une seconde plus tôt encore, le couloir dans lequel il se trouve brillait de mille feux sous la lumière des néons, et qu’il est maintenant plongé dans le noir. Voilà donc ce qu’on gagne à ne pas suivre les directives gouvernementales scrupuleusement. Les autorités se sont pourtant montrées très fermes la veille, quand les premières coupures ont suivi après une longue tempête de neige : rester chez soi, ne pas sortir à moins d’y être obligé. Et franchement, James n’aurait rien risqué en ne venant pas rejoindre son petit frère sur le campus aujourd’hui. Seulement, il a passé la nuit chez ses parents non loin d’ici à cause de la tempête et après deux jours auprès d’eux, il ne le supportait plus. Quand Jessie lui a dit qu’il devait passer à la fac et qu’ils pourraient rentrer ensemble chez lui, il a donc sauté sur l’occasion. À son plus grand désarroi désormais.
Inutilement, il sort son téléphone portable de sa poche et tente d’activer la lampe de poche, mais il n’a plus assez de batterie et l’appareil refuse de coopérer. La ville n’a pas été plongée dans le noir comme ça depuis aussi longtemps que James s’en souvienne et la neige qui recouvre tout et continue de tomber, imperturbable, n’aide pas tellement à se faire une idée de ce qui se passe dehors. Cela dit, il a tellement froid, même à l’intérieur, que l’idée ne sortir de là pour essayer de rentrer chez ses parents ne le tente absolument pas. Secouant la tête, agacé, le jeune homme plisse les yeux et s’approche de la première porte qu’il parvient plus ou moins à distinguer. Il l’ouvre sans frapper, persuadé qu’un jour comme celui-ci, il doit être le seul crétin présent dans toute cette fac. Mais quand il entre dans la salle de classe, il perçoit, non sans surprise, une lueur vive sur le bureau devant le tableau et, assis à côté, un autre malheureux sûrement coincé ici comme lui. “Oh, désolé, je pensais qu’il n’y avait personne…” souffle-t-il, gêné, alors qu’il fait un pas en arrière dans l’idée de quitter cet endroit au plus vite. Mais avant d’avoir fermé la porte, son regard se pose sur le visage de l’homme et son coeur manque un battement. “Marvin ?” Il a beau n’avoir vu l’homme qu’une seule fois, il a observé son visage si souvent au cours des deux dernières semaines depuis qu’ils ont été matchés sur Perfect Love qu’il a l’impression de le connaître par coeur. Ça le perturbe légèrement pendant un instant, mais son envie de disparaître s’envole aussitôt et il entre dans la salle de classe en tirant la porte derrière lui, la laissant tout juste entrouverte, sans attendre d’y être invité.
“Qu’est-ce que vous faites ici ?” demande-t-il, curieux, tandis qu’il traverse la salle d’un pas tranquille, presque hésitant, pour venir se planter de l’autre côté du bureau, face au professeur. Il se sent presque aussi nerveux que lors de leur première rencontre, et complètement différent à la fois. Marvin ne lui fait plus tellement peur, mais ce qu’il ressent est… nouveau et perturbant et vraiment, vraiment envahissant. Il a honte, aussi, même s’il s’en est déjà excusé, de ne jamais avoir rappelé après cette soirée, alors qu’il n’a rêvé que de ça pendant des semaines. “Ne me dites pas que vous travaillez même quand les cours sont annulés pour cause de tempête !” Il sent sur ses lèvres un sourire immense qui refuse de s’en aller et le froid qui le faisait frissonner jusque là n’est plus qu’un souvenir désormais. Il est de retour sur son petit nuage, nerveux mais heureux surtout et ravi que la faible lumière lui donne une chance de cacher son air de crétin énamouré d’un parfait inconnu ou presque.
Inutilement, il sort son téléphone portable de sa poche et tente d’activer la lampe de poche, mais il n’a plus assez de batterie et l’appareil refuse de coopérer. La ville n’a pas été plongée dans le noir comme ça depuis aussi longtemps que James s’en souvienne et la neige qui recouvre tout et continue de tomber, imperturbable, n’aide pas tellement à se faire une idée de ce qui se passe dehors. Cela dit, il a tellement froid, même à l’intérieur, que l’idée ne sortir de là pour essayer de rentrer chez ses parents ne le tente absolument pas. Secouant la tête, agacé, le jeune homme plisse les yeux et s’approche de la première porte qu’il parvient plus ou moins à distinguer. Il l’ouvre sans frapper, persuadé qu’un jour comme celui-ci, il doit être le seul crétin présent dans toute cette fac. Mais quand il entre dans la salle de classe, il perçoit, non sans surprise, une lueur vive sur le bureau devant le tableau et, assis à côté, un autre malheureux sûrement coincé ici comme lui. “Oh, désolé, je pensais qu’il n’y avait personne…” souffle-t-il, gêné, alors qu’il fait un pas en arrière dans l’idée de quitter cet endroit au plus vite. Mais avant d’avoir fermé la porte, son regard se pose sur le visage de l’homme et son coeur manque un battement. “Marvin ?” Il a beau n’avoir vu l’homme qu’une seule fois, il a observé son visage si souvent au cours des deux dernières semaines depuis qu’ils ont été matchés sur Perfect Love qu’il a l’impression de le connaître par coeur. Ça le perturbe légèrement pendant un instant, mais son envie de disparaître s’envole aussitôt et il entre dans la salle de classe en tirant la porte derrière lui, la laissant tout juste entrouverte, sans attendre d’y être invité.
“Qu’est-ce que vous faites ici ?” demande-t-il, curieux, tandis qu’il traverse la salle d’un pas tranquille, presque hésitant, pour venir se planter de l’autre côté du bureau, face au professeur. Il se sent presque aussi nerveux que lors de leur première rencontre, et complètement différent à la fois. Marvin ne lui fait plus tellement peur, mais ce qu’il ressent est… nouveau et perturbant et vraiment, vraiment envahissant. Il a honte, aussi, même s’il s’en est déjà excusé, de ne jamais avoir rappelé après cette soirée, alors qu’il n’a rêvé que de ça pendant des semaines. “Ne me dites pas que vous travaillez même quand les cours sont annulés pour cause de tempête !” Il sent sur ses lèvres un sourire immense qui refuse de s’en aller et le froid qui le faisait frissonner jusque là n’est plus qu’un souvenir désormais. Il est de retour sur son petit nuage, nerveux mais heureux surtout et ravi que la faible lumière lui donne une chance de cacher son air de crétin énamouré d’un parfait inconnu ou presque.
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Les premières amorces de la tempête ne lui avaient pas fait peur. Il s'était, tout simplement laissé aller à son courant de vie habituel. Inconscient, il l'était sûrement. Mais dans les effluves de la neige et de son odeur de froid glacial qu'il aimait tant, il s'était allé tout simplement à la vie telle qu'elle était. Ces derniers jours avaient été rudes avec lui, plus en termes d'émotions qu'en terme de froid et de maladie. Il venait, une nouvelle fois d'aller voir son père, cette fois-ci sans la présence de sa sœur. Soeur qu'il pensait d'ailleurs avoir perdue lors de leur dernier entretien. Et pour cause, il s'était braqué contre elle, tout ce qu'elle disait était une erreur à ses yeux et de la simple sottise. Ses mots avaient dépassé sa pensée, et après en avoir trop dit, il s'en était allé.
Sauf que, comme toujours, les deux hommes avaient beau partager le même sang, et une partie de la même culture, c'était comme s'ils ne parlaient pas la même langue ni les mêmes expressions de sentiments. Comme si rien ne pouvait les amener à se comprendre et à s'harmoniser, comme un père et son fils arriveraient normalement à faire. Mais dans leur famille, rien n'était normal. Il n'y avait rien qu'à voir la facilité déconcertante avec laquelle le père de famille avait dénoncé et jeté dans la fausse aux lions sa femme, la mère de ses enfants. Celle qui avait engendré le sang de son sang. Mais apparemment, ça ne comptait pas. Et c'était sans arrêt le sujet de leurs disputes. Cette fois-ci, Marvin le sentait : il n'y aurait aucun retour en arrière possible. C'était à peine s'il pouvait désormais tolérer la simple idée qu'il pourrait croiser son père à tout moment en se baladant en ville. Non, c'était juste invivable de se mettre cette idée en tête.
Alors il avait envisagé de partir. De tout quitter. De finalement repartir de zéro, en prenant sa mère sous le bras, en allant dans un autre district qui aurait survécu. Mais il n'était pas certain de trouver un bonheur là bas, ni même une stabilité. Il en avait parlé à sa mère, qui lui avait interdit de partir. Pour Vanessa. Pour leur famille. Elle y voyait encore une possibilité d'arranger les choses là où lui ne voyait qu'un futur stérile et sans espoir dans cette famille qui l'avait reniée. Pour la vie qu'il s'était construite. C'était dûr, mais il s'y était fait. Il avait écouté sa mère, alors qu'on annonçait à sa radio que la tempête était là.
Il fallait rentrer chez soi, ne pas sortir, faire quelques réserves - mais pas trop non plus pour ne pas surcharger le marché, pour essayer d'équilibrer les vivres - et essayer d'éviter de sortir. Ce que Marvin n'avait pas écouté. C'était devenu une habitude. A ses yeux, l'univers entier se dressait contre lui, contre ceux qui lui ressemblaient. Donc tout n'était que magouille et tentative d'escroquerie de ce gouvernement qui déchirait des familles, qui essayait de monter les gens contre leurs voisins, leurs amis, leur frère, soeur, mère ou père. Rien n'était suffisant pour The Alternative, apparemment ! Et plus le temps passait, plus ils devenaient gourmands, au Capitole !
Mais désormais, il ne supportait même plus son appartement. Les souvenirs de la présence de Vanessa, de son père à l'intérieur, c'était un cuisant rappel à l'ordre constant. Il avait mal rien que de le voir. Et il s'agissait d'un endroit petit, humide, froid, vicié et choisi par une agence immobilière sous la coupe du gouvernement. Il ne pouvait pas rester là, enfermé, à devenir fou. Alors, la veille au soir, il avait décidé de se rendre à la faculté, contre vents et marées. Il avait bravé le froid avec sa doudoune fourrée qui lui avait valu presque un salaire complet. Baluchon sur l'épaule, il l'avait rempli de vivre, et d'outils en tout genre, et il s'était rendu à son bureau. IL avait du travail. Et être à l'université, voilà qui lui permettait constamment de ne pas penser, et d'avoir l'impression de vivre.
Outre les hommes, le travail était son échappatoire. Alors, ne pouvant accéder à nul homme par ces temps, surtout pas à celui qui l'intéressait, il avait très vite choisi sa destination. Calé dans son bureau, il avait tout le loisir de penser, corriger ses copies, et commencer à écrire. Ecrire quoi, il n'en savait fichtrement rien. Mais de raconter tout et n'importe quoi sur un papier, c'était juste quelque chose qui lui faisait du bien.
Et finalement, après ce qui lui avait semblé seulement quelques heures, alors qu'une journée entière venait surement de passer, quand la lumière décida de lâcher, il se décida à aller chercher une bougie dans son tiroir, qu'il alluma de son briquet qu'il avait toujours sur lui. A peine la bougie éteinte, il entendit la porte souffrir, et la lueur de la bougie lui permis de confirmer cette impression auditive. Il passa doucement la main sous sa table de bureau, à la recherche de quelque chose pour le défendre. Et la seule arme trouvée fut un coupe papier vieux de plusieurs dizaines d'années, mais toujours aussi tranchant, notamment grâce à sa capacité à l'aiguiser devant ses élèves lorsqu'ils faisaient trop de bruits et discutaient trop sans l'écouter. Il plissa les yeux en entendant la voix de l'homme qui le reconnaissait, détendant son emprise sur son arme de fortune, avant d'écraser sa main sur la table, lâchant son coupe papier. « Henry ? » le reconnut-il à la lueur de la table, manquant de se rasseoir en loupant son siège, ce qui le fit décider que rester debout était la meilleure solution qui s'offrait à lui. « Il me semble que c'est plutôt à moi de vous demander ce que vous faites ici, vous ne pensez pas ? » Ne savait-il pas que l'université devrait certainement être évacuée ? Le gouvernement qu'il semblait suivre de toute son âme ne lui avait pas conseiller de rester chez lui ? Il haussa les épaules, ce que ne devait sûrement pas voir le gringalet brun. « Et pourtant, c'est bien le cas. » finit-il par dire, comme d'une évidence. « Qu'est-ce qui peut bien vous avoir mené ici ? Chez vous, ça n'était pas suffisamment confortable ? » Il ne disait pas tout ça méchamment. Mais il fallait dire que lorsqu'il s'imaginait les habitations de quelqu'un qui travaillait au gouvernement, ça devait être bien plus confortable que son studio qui tombait en ruine. Marvin soupira, et se décida à se laisser tomber dans son fauteuil. Au moins, le temps allait lui sembler moins long à deux. Enfin, il espérait qu'Henry ne soit pas le genre de personne à poser trop de questions quand il avait juste envie d'être loin de chez lui.. Et pourtant, dans le fond, il était bien heureux de le revoir. Même s'il n'était pas sûr de pouvoir le montrer : il ne revoyait jamais ses ex, et si cela arrivait involontairement, ils s'ignoraient. Mais pouvait-il considérer Henry comme un ex alors qu'un simple baiser avait été échangé ? Etait-ce normal qu'il n'ait pensé à aucun autre homme depuis ? Il ne savait plus comment agir. Il était totalement perdu.
Sauf que, comme toujours, les deux hommes avaient beau partager le même sang, et une partie de la même culture, c'était comme s'ils ne parlaient pas la même langue ni les mêmes expressions de sentiments. Comme si rien ne pouvait les amener à se comprendre et à s'harmoniser, comme un père et son fils arriveraient normalement à faire. Mais dans leur famille, rien n'était normal. Il n'y avait rien qu'à voir la facilité déconcertante avec laquelle le père de famille avait dénoncé et jeté dans la fausse aux lions sa femme, la mère de ses enfants. Celle qui avait engendré le sang de son sang. Mais apparemment, ça ne comptait pas. Et c'était sans arrêt le sujet de leurs disputes. Cette fois-ci, Marvin le sentait : il n'y aurait aucun retour en arrière possible. C'était à peine s'il pouvait désormais tolérer la simple idée qu'il pourrait croiser son père à tout moment en se baladant en ville. Non, c'était juste invivable de se mettre cette idée en tête.
Alors il avait envisagé de partir. De tout quitter. De finalement repartir de zéro, en prenant sa mère sous le bras, en allant dans un autre district qui aurait survécu. Mais il n'était pas certain de trouver un bonheur là bas, ni même une stabilité. Il en avait parlé à sa mère, qui lui avait interdit de partir. Pour Vanessa. Pour leur famille. Elle y voyait encore une possibilité d'arranger les choses là où lui ne voyait qu'un futur stérile et sans espoir dans cette famille qui l'avait reniée. Pour la vie qu'il s'était construite. C'était dûr, mais il s'y était fait. Il avait écouté sa mère, alors qu'on annonçait à sa radio que la tempête était là.
Il fallait rentrer chez soi, ne pas sortir, faire quelques réserves - mais pas trop non plus pour ne pas surcharger le marché, pour essayer d'équilibrer les vivres - et essayer d'éviter de sortir. Ce que Marvin n'avait pas écouté. C'était devenu une habitude. A ses yeux, l'univers entier se dressait contre lui, contre ceux qui lui ressemblaient. Donc tout n'était que magouille et tentative d'escroquerie de ce gouvernement qui déchirait des familles, qui essayait de monter les gens contre leurs voisins, leurs amis, leur frère, soeur, mère ou père. Rien n'était suffisant pour The Alternative, apparemment ! Et plus le temps passait, plus ils devenaient gourmands, au Capitole !
Mais désormais, il ne supportait même plus son appartement. Les souvenirs de la présence de Vanessa, de son père à l'intérieur, c'était un cuisant rappel à l'ordre constant. Il avait mal rien que de le voir. Et il s'agissait d'un endroit petit, humide, froid, vicié et choisi par une agence immobilière sous la coupe du gouvernement. Il ne pouvait pas rester là, enfermé, à devenir fou. Alors, la veille au soir, il avait décidé de se rendre à la faculté, contre vents et marées. Il avait bravé le froid avec sa doudoune fourrée qui lui avait valu presque un salaire complet. Baluchon sur l'épaule, il l'avait rempli de vivre, et d'outils en tout genre, et il s'était rendu à son bureau. IL avait du travail. Et être à l'université, voilà qui lui permettait constamment de ne pas penser, et d'avoir l'impression de vivre.
Outre les hommes, le travail était son échappatoire. Alors, ne pouvant accéder à nul homme par ces temps, surtout pas à celui qui l'intéressait, il avait très vite choisi sa destination. Calé dans son bureau, il avait tout le loisir de penser, corriger ses copies, et commencer à écrire. Ecrire quoi, il n'en savait fichtrement rien. Mais de raconter tout et n'importe quoi sur un papier, c'était juste quelque chose qui lui faisait du bien.
Et finalement, après ce qui lui avait semblé seulement quelques heures, alors qu'une journée entière venait surement de passer, quand la lumière décida de lâcher, il se décida à aller chercher une bougie dans son tiroir, qu'il alluma de son briquet qu'il avait toujours sur lui. A peine la bougie éteinte, il entendit la porte souffrir, et la lueur de la bougie lui permis de confirmer cette impression auditive. Il passa doucement la main sous sa table de bureau, à la recherche de quelque chose pour le défendre. Et la seule arme trouvée fut un coupe papier vieux de plusieurs dizaines d'années, mais toujours aussi tranchant, notamment grâce à sa capacité à l'aiguiser devant ses élèves lorsqu'ils faisaient trop de bruits et discutaient trop sans l'écouter. Il plissa les yeux en entendant la voix de l'homme qui le reconnaissait, détendant son emprise sur son arme de fortune, avant d'écraser sa main sur la table, lâchant son coupe papier. « Henry ? » le reconnut-il à la lueur de la table, manquant de se rasseoir en loupant son siège, ce qui le fit décider que rester debout était la meilleure solution qui s'offrait à lui. « Il me semble que c'est plutôt à moi de vous demander ce que vous faites ici, vous ne pensez pas ? » Ne savait-il pas que l'université devrait certainement être évacuée ? Le gouvernement qu'il semblait suivre de toute son âme ne lui avait pas conseiller de rester chez lui ? Il haussa les épaules, ce que ne devait sûrement pas voir le gringalet brun. « Et pourtant, c'est bien le cas. » finit-il par dire, comme d'une évidence. « Qu'est-ce qui peut bien vous avoir mené ici ? Chez vous, ça n'était pas suffisamment confortable ? » Il ne disait pas tout ça méchamment. Mais il fallait dire que lorsqu'il s'imaginait les habitations de quelqu'un qui travaillait au gouvernement, ça devait être bien plus confortable que son studio qui tombait en ruine. Marvin soupira, et se décida à se laisser tomber dans son fauteuil. Au moins, le temps allait lui sembler moins long à deux. Enfin, il espérait qu'Henry ne soit pas le genre de personne à poser trop de questions quand il avait juste envie d'être loin de chez lui.. Et pourtant, dans le fond, il était bien heureux de le revoir. Même s'il n'était pas sûr de pouvoir le montrer : il ne revoyait jamais ses ex, et si cela arrivait involontairement, ils s'ignoraient. Mais pouvait-il considérer Henry comme un ex alors qu'un simple baiser avait été échangé ? Etait-ce normal qu'il n'ait pensé à aucun autre homme depuis ? Il ne savait plus comment agir. Il était totalement perdu.
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Le sourire de James se fige légèrement quand Marvin le reconnaît à son tour et l’appelle par le faux nom qu’il a donné. Dans son crâne tourne en boucle la conversation qu’il a eu avec sa soeur quelques semaines plus tôt, où elle soulignait sans doute à juste titre que construire une relation sur un mensonge n’est pas la bonne chose à faire. Il essaye de se convaincre que ce n’est pas le plus important, mais il a du mal à visualiser le moment où il devra dire la vérité. Heureusement, Marvin ne lui laisse pas trop l’occasion de se plonger plus que ça dans cette petite introspection. S’il répond à ses questions, le ton employé par l’homme est… étonnant. Presque aussi glacial que la température ambiante, ou en tout cas, c’est l’effet que ça fait à James qui pince les lèvres pour masquer sa gêne. Il sait bien qu’il s’est fait un peu trop d’idées sur cet homme, ou du moins qu’il est allé trop loin, mais ça fait drôle d’être confronté à la réalité : ils ne se connaissent pas vraiment, ils ne partagent rien du tout. Il n’y a aucune raison pour que Marvin se montre aussi joyeux que le jeune homme le voudrait. “Mon frère est étudiant ici.” souffle-t-il, crispé, pour justifier sa présence, “on devait se retrouver pour rentrer, mais mon portable est mort et je n’arrive pas à le joindre.” Jessie est probablement en train de le chercher aussi en ce moment même et pour cette raison, James se dit qu’il peut bien s’offrir quelques minutes de pause pour discuter un peu avec Marvin, n’est-ce pas ?
Encore faut-il que Marvin veuille qu’il reste là et à ce sujet, James n’est sûr de rien. Dans le doute, il reste donc debout, prêt à s'éclipser dès que le professeur lui fera savoir que sa présence n’est pas la bienvenue. La seule petite faille dans ce plan, c’est que d’ici à ce que Marvin lui demande de le laisser tranquille, si James veut rester, c’est à lui de faire la conversation et il n’a vraiment aucune idée de comment s’y prendre. “Je suis content de vous revoir.” admet-il, presque à voix basse. Ce n’est probablement pas la meilleure chose à dire, alors qu’il est évident qu’il a été bien plus marqué que Marvin par leur rencontre. C’est pourtant la vérité et malgré les apparences, mentir n’est pas tellement au nombre de ses talents. À vrai dire, il a très envie de tout avouer maintenant, de son nom jusqu’à sa situation plutôt problématique et tout ce qui le retient de le faire vraiment, c’est qu’il est presque sûr que Marvin ne voudra plus jamais lui parler après ça. Au point où il en est, de toute façon, quel mal y a-t-il à ce qu’il s’offre juste quelques instants de plus avant de tout gâcher ? D’autant qu’il n’a pas été tellement disponible, ces temps-ci, au point que ça ne l’étonnerait pas que Marvin doute qu’il ait vraiment eu envie de le revoir. “J’aurais dû vous appeler plus tôt, je suis désolé.” reprend-t-il sur le même ton, bien décidé à se justifier au plus vite. Il s’est déjà excusé pour ce long silence, mais deux fois valent mieux qu’une, surtout quand il se sent aussi nerveux. “Ma soeur a perdu son mari en Décembre, j’ai passé presque tout mon temps avec elle et son fils depuis. Sans quoi je vous assure que j’aurais passé chaque seconde à essayer de vous convaincre de sortir avec moi.” Il y a une part de vérité dans cette déclaration, mais heureusement le rire un peu gêné qui l’accompagne laisse croire à une simple plaisanterie, sauvant un peu l’honneur de James.
Presque malgré lui, il approche d’un pas et se retrouve aussitôt contre le bureau, sur lequel il pose une main alors qu’il triture nerveusement le bois de son pouce. “Si vous voulez faire une pause dans la correction de vos copies, cela dit…” ose-t-il, mal assuré, “je peux essayer de le faire maintenant.” Il n’a aucune idée de comment font les autres gens pour paraître décontractés et charmeurs à volonté, mais il est sûr d’une chose : il n’y arrive absolument pas. Cela dit, il existe bien certaines personnes qui trouvent un peu de charme à la maladresse, non ? De toutes ses forces, James prie pour que Marvin soit de ceux-là. “Vous ne me laisseriez pas affronter la tempête, de toute façon, pas vrai ?” C’est sa dernière tentative de se faire passer pour autre chose qu’un crétin timide, décide-t-il alors qu’il ferme les yeux, exaspéré par sa propre stupidité.
Encore faut-il que Marvin veuille qu’il reste là et à ce sujet, James n’est sûr de rien. Dans le doute, il reste donc debout, prêt à s'éclipser dès que le professeur lui fera savoir que sa présence n’est pas la bienvenue. La seule petite faille dans ce plan, c’est que d’ici à ce que Marvin lui demande de le laisser tranquille, si James veut rester, c’est à lui de faire la conversation et il n’a vraiment aucune idée de comment s’y prendre. “Je suis content de vous revoir.” admet-il, presque à voix basse. Ce n’est probablement pas la meilleure chose à dire, alors qu’il est évident qu’il a été bien plus marqué que Marvin par leur rencontre. C’est pourtant la vérité et malgré les apparences, mentir n’est pas tellement au nombre de ses talents. À vrai dire, il a très envie de tout avouer maintenant, de son nom jusqu’à sa situation plutôt problématique et tout ce qui le retient de le faire vraiment, c’est qu’il est presque sûr que Marvin ne voudra plus jamais lui parler après ça. Au point où il en est, de toute façon, quel mal y a-t-il à ce qu’il s’offre juste quelques instants de plus avant de tout gâcher ? D’autant qu’il n’a pas été tellement disponible, ces temps-ci, au point que ça ne l’étonnerait pas que Marvin doute qu’il ait vraiment eu envie de le revoir. “J’aurais dû vous appeler plus tôt, je suis désolé.” reprend-t-il sur le même ton, bien décidé à se justifier au plus vite. Il s’est déjà excusé pour ce long silence, mais deux fois valent mieux qu’une, surtout quand il se sent aussi nerveux. “Ma soeur a perdu son mari en Décembre, j’ai passé presque tout mon temps avec elle et son fils depuis. Sans quoi je vous assure que j’aurais passé chaque seconde à essayer de vous convaincre de sortir avec moi.” Il y a une part de vérité dans cette déclaration, mais heureusement le rire un peu gêné qui l’accompagne laisse croire à une simple plaisanterie, sauvant un peu l’honneur de James.
Presque malgré lui, il approche d’un pas et se retrouve aussitôt contre le bureau, sur lequel il pose une main alors qu’il triture nerveusement le bois de son pouce. “Si vous voulez faire une pause dans la correction de vos copies, cela dit…” ose-t-il, mal assuré, “je peux essayer de le faire maintenant.” Il n’a aucune idée de comment font les autres gens pour paraître décontractés et charmeurs à volonté, mais il est sûr d’une chose : il n’y arrive absolument pas. Cela dit, il existe bien certaines personnes qui trouvent un peu de charme à la maladresse, non ? De toutes ses forces, James prie pour que Marvin soit de ceux-là. “Vous ne me laisseriez pas affronter la tempête, de toute façon, pas vrai ?” C’est sa dernière tentative de se faire passer pour autre chose qu’un crétin timide, décide-t-il alors qu’il ferme les yeux, exaspéré par sa propre stupidité.
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Il se pensait seul alors que la tempête commençait à se montrer plus importante, plus forte, plus imposante. Jusqu'alors, il n'aurait jamais pensé que les plombs pouvaient sauter. Il y avait tellement à boire et à manger dans les paroles du gouvernement, que, comme bien trop souvent, il avait décidé de jouer les sceptiques. Après tout, c'était depuis bien longtemps l'adjectif qui le caractérisait le mieux. Il ne croyait plus en beaucoup de chose, bien que ça n'ait toujours été le cas. Ces dernières années avaient eu raison de lui montrer qu'il ne croyait plus en rien. Pas même en les restes de sa famille. Même entre Vanessa et lui, rien ne serait jamais plus comme avant, il le savait. Il avait essayé de la secouer pour qu'elle réalise les choses d'elle même, et il avait eu l'impression que sa sœur s'arrêtait pour celui qui avait le dernier mot. Le vent seul la guidait, et jamais son propre courant de pensée. Si tant était qu'elle était capable de penser par elle même sans être guidée par les autres. Tout ça, c'était un autre débat, oh, ça oui.
Enfermé dans son bureau, il se sentait protégé du monde qui l'entourait, de ses craintes, de ce qui approchait. Sa petite radio lui avait parlé des violences qui faisaient rage. Il en aurait bien profité pour obtenir les informations qu'il souhaitait avoir, et montrer aux gens, au fur et à mesure, qu'ils avaient tort de se laisser convaincre par l'illusion d'un monde meilleur. Quelle blague. Ici, il ne pouvait pas être atteint, il en était sûr et certain. Enfin, jusqu'à ce que la porte s'ouvre à la volée, manquant d'éteindre sa bougie, et qu'il ne découvre Henry face à lui. Il était mélangé entre surprise et joie de le revoir, lui qui ne lui avait donné aucune nouvelle. Il soupira lorsqu'il lui avoua ce qu'il faisait ici. Dans sa tête, Marvin ne su s'empêcher de s'inquiéter, alors que jusqu'à maintenant, il ne s'agissait à ses yeux que d'une farce gouvernementale. Enfin, aussi loin que ça ne concernait que lui. «Vous n'avez pas entendu la radio ? C'est dangereux, de sortir de chez soi. Il aurait pu vous arriver des problèmes...!» il était véritablement inquiet pour l'homme.. Plus que pour son frère. Il finit par prendre une grande inspiration, tendant son téléphone. «Je doute que ça ne fonctionne, mais vous pouvez utiliser mon téléphone.» Il lui offrit son téléphone et un sourire de consolation, tandis qu'il lui montrait d'un signe de la main un des deux fauteuils "visiteurs de son bureau" et qu'il se rasseyait sur le sien, celui du professeur qui possédait ce bureau, s'accoudant en croisant ses mains, et en mettant son menton entre elles.
Marvin ne sut s'en empêcher. La révélation d'Henry lui arracha un sourire à peine perceptible à la lueur de cette bougie qui se consumait, seule source de lumière désormais, si on exceptait celle du soleil couchant, qui laissait place à la lune au fur et à mesure. Et sans avoir le temps de réfléchir plus que ce qu'il ne l'aurait souhaiter, les mots franchirent ses lèvres. «Moi aussi, je suis heureux de vous revoir. J'aurais uniquement que ce ne soit dans d'autres circonstances.» Par exemple dans un rappel de téléphone. Ou tout simplement, sans la tempête, sans que ce ne soit involontaire, parce qu'il avait juste cherché à se mettre à l'abri. Même s'il était, dans un sens, heureux que le destin ait fait ce choix à la place d'Henry, qui n'avait pas semblé plus volontaire ou disponible que cela à un vrai rendez-vous. Peut-être s'était-il fait des illusions. Comme s'il lisait dans ses pensées, Henry lui fit remarquer qu'il aurait dû l'appeler plus tôt. Une fois de plus, le professeur laissa un sourire s'échapper de sur son visage. Voilà qui le réconfortait : il y avait tout de même pensé. Alors, il était prêt à pardonner. «Ce n'est rien.» Souffla-t-il doucement, tandis qu'Henry continuait. Et le coeur de Marvin fit un bon. Il l'avait mal jugé. Et il ressentait de la peine, ce qui ne lui arrivait décidément pas si souvent, sauf au contact de l'homme face à lui, qui refusait toujours de s'asseoir, mais qui venait de s'avancer.
La suggestion de l'homme le fit poser machinalement son stylo. Marvin sourit de plus belle, plus que d'habitude, et planta son regard dans ce qu'il pouvait voir de celui de James. «Mais essayez donc, ce serait avec grand plaisir.» Evidemment, il n'allait pas le laisser ainsi. Il haussa les épaules avec un petit air joueur. «Normalement, non, je ne vous laisserez pas. Enfin, pas si vous ne m'en donnez l'occasion..» Pourvu qu'il comprenne qu'il essayait, difficilement, de faire du second degré, et qu'il ne s'offusque pas de ses paroles ! Et afin de ne pas lui laisser l'occasion, Marvin se leva de son siège, et, attrapant doucement le col du haut de James, il l'approcha à son visage avant de l'embrasser. Comme ça, au moins ils étaient clair : James lui plaisait. Il avait envie de passer du temps avec lui, de préférence du bon temps. Et il ne risquait pas de le laisser partir alors qu'il avait désormais une occasion de passer un véritable moment avec lui sans qu'il ne se défile. Parce qu'il ne le pouvait simplement pas. De quoi arranger les affaires du professeur ! Même s'il ne devait jamais qu'observer le jeune homme qui semblait, il fallait l'avouer, dépassé par les événements.
Enfermé dans son bureau, il se sentait protégé du monde qui l'entourait, de ses craintes, de ce qui approchait. Sa petite radio lui avait parlé des violences qui faisaient rage. Il en aurait bien profité pour obtenir les informations qu'il souhaitait avoir, et montrer aux gens, au fur et à mesure, qu'ils avaient tort de se laisser convaincre par l'illusion d'un monde meilleur. Quelle blague. Ici, il ne pouvait pas être atteint, il en était sûr et certain. Enfin, jusqu'à ce que la porte s'ouvre à la volée, manquant d'éteindre sa bougie, et qu'il ne découvre Henry face à lui. Il était mélangé entre surprise et joie de le revoir, lui qui ne lui avait donné aucune nouvelle. Il soupira lorsqu'il lui avoua ce qu'il faisait ici. Dans sa tête, Marvin ne su s'empêcher de s'inquiéter, alors que jusqu'à maintenant, il ne s'agissait à ses yeux que d'une farce gouvernementale. Enfin, aussi loin que ça ne concernait que lui. «Vous n'avez pas entendu la radio ? C'est dangereux, de sortir de chez soi. Il aurait pu vous arriver des problèmes...!» il était véritablement inquiet pour l'homme.. Plus que pour son frère. Il finit par prendre une grande inspiration, tendant son téléphone. «Je doute que ça ne fonctionne, mais vous pouvez utiliser mon téléphone.» Il lui offrit son téléphone et un sourire de consolation, tandis qu'il lui montrait d'un signe de la main un des deux fauteuils "visiteurs de son bureau" et qu'il se rasseyait sur le sien, celui du professeur qui possédait ce bureau, s'accoudant en croisant ses mains, et en mettant son menton entre elles.
Marvin ne sut s'en empêcher. La révélation d'Henry lui arracha un sourire à peine perceptible à la lueur de cette bougie qui se consumait, seule source de lumière désormais, si on exceptait celle du soleil couchant, qui laissait place à la lune au fur et à mesure. Et sans avoir le temps de réfléchir plus que ce qu'il ne l'aurait souhaiter, les mots franchirent ses lèvres. «Moi aussi, je suis heureux de vous revoir. J'aurais uniquement que ce ne soit dans d'autres circonstances.» Par exemple dans un rappel de téléphone. Ou tout simplement, sans la tempête, sans que ce ne soit involontaire, parce qu'il avait juste cherché à se mettre à l'abri. Même s'il était, dans un sens, heureux que le destin ait fait ce choix à la place d'Henry, qui n'avait pas semblé plus volontaire ou disponible que cela à un vrai rendez-vous. Peut-être s'était-il fait des illusions. Comme s'il lisait dans ses pensées, Henry lui fit remarquer qu'il aurait dû l'appeler plus tôt. Une fois de plus, le professeur laissa un sourire s'échapper de sur son visage. Voilà qui le réconfortait : il y avait tout de même pensé. Alors, il était prêt à pardonner. «Ce n'est rien.» Souffla-t-il doucement, tandis qu'Henry continuait. Et le coeur de Marvin fit un bon. Il l'avait mal jugé. Et il ressentait de la peine, ce qui ne lui arrivait décidément pas si souvent, sauf au contact de l'homme face à lui, qui refusait toujours de s'asseoir, mais qui venait de s'avancer.
La suggestion de l'homme le fit poser machinalement son stylo. Marvin sourit de plus belle, plus que d'habitude, et planta son regard dans ce qu'il pouvait voir de celui de James. «Mais essayez donc, ce serait avec grand plaisir.» Evidemment, il n'allait pas le laisser ainsi. Il haussa les épaules avec un petit air joueur. «Normalement, non, je ne vous laisserez pas. Enfin, pas si vous ne m'en donnez l'occasion..» Pourvu qu'il comprenne qu'il essayait, difficilement, de faire du second degré, et qu'il ne s'offusque pas de ses paroles ! Et afin de ne pas lui laisser l'occasion, Marvin se leva de son siège, et, attrapant doucement le col du haut de James, il l'approcha à son visage avant de l'embrasser. Comme ça, au moins ils étaient clair : James lui plaisait. Il avait envie de passer du temps avec lui, de préférence du bon temps. Et il ne risquait pas de le laisser partir alors qu'il avait désormais une occasion de passer un véritable moment avec lui sans qu'il ne se défile. Parce qu'il ne le pouvait simplement pas. De quoi arranger les affaires du professeur ! Même s'il ne devait jamais qu'observer le jeune homme qui semblait, il fallait l'avouer, dépassé par les événements.
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Les épaules de James se détendent imperceptiblement à la seconde où Marvin admet qu’il est heureux de le revoir aussi. Son coeur, tout au contraire, fait comme un bond dans sa poitrine et loin de se calmer, son rythme s’accélère aussitôt. C’est une bonne chose, croit-il. La preuve qu’il y a quelque chose, à la fois effrayante et grisante. Il mord l’intérieur de ses joues pour empêcher un sourire trop franc d’étirer ses lèvres, dans un effort presque désespéré d’afficher une assurance qui lui est pourtant totalement étrangère. Le fait que Marvin accepte de s’ouvrir enfin un peu lui donne assez de courage pour avancer dans la bonne direction, oser des paroles un peu plus directes, presque charmeuses dans son référentiel à lui. Probablement pas dans celui de l’autre homme, dont les réponses sont à la fois évasives et mystérieuses pour James. Il n’a aucune idée de ce qu’il fait ou du moins s’il parvient à atteindre l’objectif qui l’intéresse, aucune idée s’il s’y prend correctement ou s’il y a un message caché qui lui échappe totalement dans les mots du professeur. C’est vraiment stressant, mais il refuse d'abandonner. Après Skylar qui a arrêté de lui répondre du jour au lendemain, Mark qui n’a jamais réussi à provoquer la moindre étincelle et sa pathétique petite expérience sexuelle avec un prostitué… Marvin est un avènement. Sa chance de, peut-être, toucher du bout des doigts ce sentiment légendaire qui a fait couler tellement d’encre au fil des siècles.
Il cherche quelque chose d’intelligent à dire, mais avant qu’il ait l’occasion de lâcher le moindre mot, l’homme s’est levé et se jette sur lui. Ou du moins, c’est l’impression qu’en a James quand, tout à coup, ses lèvres rencontrent celles du professeur, balayant toute pensée cohérente de son esprit. Ne pas réfléchir est la meilleure chose qu’il puisse faire et il s’y emploie avec zèle. Les baisers timides échangés lors de leur première rencontre ne sont plus qu’un lointain souvenir. Ses mains s'agrippent à la taille de l’homme et il l’embrasse avec assez de ferveur pour lui faire tourner la tête. Quand il s’éloigne après ce qui lui semble être une éternité, c’est seulement qu’il manque de souffle. Et encore, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’éloigne, ses mains restent fermement accrochés aux hanches de Marvin et son visage est juste assez loin pour croiser son regard. Il n’essaye même plus de cacher le sourire idiot sur ses lèvres, c’est complètement inutile et il sent même le rouge sur ses joues, sans parvenir à s’en faire pour ça non plus. “J’ai attendu ça pendant des semaines.” lâche-t-il dans un murmure, sans trop réaliser que ça gâche complètement le rôle de l’homme assuré qui sait ce qu’il fait. Ça lui semble bien égal, cela dit et finalement, c’est lui qui fait le premier pas en embrassant de nouveau Marvin.
Il finit quand même par se raisonner et rend sa liberté à l’homme, reculant d’un pas pour lui permettre de s’éloigner, tandis qu’il passe une main nerveuse dans sa nuque et essaye de récupérer le contrôle sur les battements affolés de son propre coeur. “Alors,” souffle-t-il quand il se sent un peu plus tranquille, “sur quoi est-ce que tu travaillais avant que j’arrive ?” Il se tourne vers le bureau pour regarder vaguement ce qui est posé dessus, curieux, mais essayant malgré tout de ne pas lire les feuilles sans obtenir d’abord l’autorisation du professeur. “Je serais vraiment curieux de voir en quoi consistent tes cours exactement… Lettres historiques, c’est un peu vague. Vous étudiez quoi, en fait ? La littérature d’avant la catastrophe ?” Il parle beaucoup, tout à coup, ce qui n’est pas vraiment dans ses habitudes. C’est sûrement le stress, un moyen d’évacuer alors que sa peau brûle et que son esprit divague sur Marvin, sur son corps, l’idée d’être près de lui, de le toucher encore et encore. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour ça, mais ça ne l’empêche pas d’y penser.
Il cherche quelque chose d’intelligent à dire, mais avant qu’il ait l’occasion de lâcher le moindre mot, l’homme s’est levé et se jette sur lui. Ou du moins, c’est l’impression qu’en a James quand, tout à coup, ses lèvres rencontrent celles du professeur, balayant toute pensée cohérente de son esprit. Ne pas réfléchir est la meilleure chose qu’il puisse faire et il s’y emploie avec zèle. Les baisers timides échangés lors de leur première rencontre ne sont plus qu’un lointain souvenir. Ses mains s'agrippent à la taille de l’homme et il l’embrasse avec assez de ferveur pour lui faire tourner la tête. Quand il s’éloigne après ce qui lui semble être une éternité, c’est seulement qu’il manque de souffle. Et encore, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’éloigne, ses mains restent fermement accrochés aux hanches de Marvin et son visage est juste assez loin pour croiser son regard. Il n’essaye même plus de cacher le sourire idiot sur ses lèvres, c’est complètement inutile et il sent même le rouge sur ses joues, sans parvenir à s’en faire pour ça non plus. “J’ai attendu ça pendant des semaines.” lâche-t-il dans un murmure, sans trop réaliser que ça gâche complètement le rôle de l’homme assuré qui sait ce qu’il fait. Ça lui semble bien égal, cela dit et finalement, c’est lui qui fait le premier pas en embrassant de nouveau Marvin.
Il finit quand même par se raisonner et rend sa liberté à l’homme, reculant d’un pas pour lui permettre de s’éloigner, tandis qu’il passe une main nerveuse dans sa nuque et essaye de récupérer le contrôle sur les battements affolés de son propre coeur. “Alors,” souffle-t-il quand il se sent un peu plus tranquille, “sur quoi est-ce que tu travaillais avant que j’arrive ?” Il se tourne vers le bureau pour regarder vaguement ce qui est posé dessus, curieux, mais essayant malgré tout de ne pas lire les feuilles sans obtenir d’abord l’autorisation du professeur. “Je serais vraiment curieux de voir en quoi consistent tes cours exactement… Lettres historiques, c’est un peu vague. Vous étudiez quoi, en fait ? La littérature d’avant la catastrophe ?” Il parle beaucoup, tout à coup, ce qui n’est pas vraiment dans ses habitudes. C’est sûrement le stress, un moyen d’évacuer alors que sa peau brûle et que son esprit divague sur Marvin, sur son corps, l’idée d’être près de lui, de le toucher encore et encore. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour ça, mais ça ne l’empêche pas d’y penser.
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Les secondes passaient, lentes, comme suspendues par leurs mots et leurs actions. Marvin regardait l'homme qui se tenait face à lui, à la fois avec émerveillement de sa présence, mais également avec une pointe de curiosité. Il ne pouvait s'empêcher -sûrement de l'ego mal placé- de penser qu'il n'était pas forcément venu chercher son frère. Mais quel idiot aurait franchi la tempête juste pour entrer dans une université où il n'aurait pas été sûr de le trouver ? Oui, finalement, l'hypothèse qu'il soit vraiment venu chercher son frère tenait la route. Bien qu'Henry n'ait pour ainsi dire jamais mentionné son frère.. mais une sœur.. A moins qu'il ait oublié de faire attention à ce passage là. Ce qui ne serait pas si étonnant, si on prenait en compte que Marvin n'était que Marvin, malgré ce que semblaient penser certains élèves de leur professeur qui était toujours très ouvert sur la discussion, un peu comme un collègue de classe, mais qui faisait du tutorat pour les élèves volontaires.
Ici, son "cours particuliers" semble montrer autant de volontariat que des élèves face à du rab d'examens annulés. C'est plutôt agréable, comme sensation, finalement, de ne pas se prendre la tête, et de prendre les choses comme elles venaient sans rien manigancer. Ce baiser échangé avec Henry, il lui faisait se sentir beaucoup plus libre que tous les autres baisés échangés auxquels il avait eu le droit avec d'autres partenaires jusque là. Quand l'impression de ne plus avoir d'air à respirer lui monta à la tête, il s'éloigna doucement, évitant la fuite. Quoi qu'il en soit, ça n'était pas dans ses plans. Il offrit un sourire à l'homme et hocha doucement la tête. «Je.. moi aussi.» souffla-t-il, se décidant finalement à opter pour la vérité. Après tout, elle ne faisait jamais vraiment beaucoup de mal, celle-ci, quand elle était dite. Encore plus quand elle ressemblait à ces mots.
Finalement, c'était agréable de sentir qu'il y avait eu du flirt pendant longtemps, cette attente l'un de l'autre. Marvin se sentait bien, à ce moment précis. Comme si toutes les courses qu'il faisait contre la montre, la loi, et la vie se mettaient en pause, en lui apprenant juste à profiter de l'instant. C'était un sentiment étrange et nouveau à la fois, qui lui donnait l'envie de s'arrêter un instant, et d'apprécier tout simplement ce qu'il avait sous les yeux. Ce à quoi il avait le droit, apparemment. Pour une fois. C'était une sensation dévorante, grisante, qui le laissait penser que la terre lui appartenait. Il était maître de l'instant, et de son destin. C'était rare de pouvoir entendre une telle positivité de la part de Marvin, mais il avait envie de crier au monde qu'il était libre d'être qui il voulait. Et même d'assumer pleinement qui il était, n'en déplaise à son père. Il ne ressemblait en rien à ce que Wen avait toujours attendu de lui. Et il avait essayé, pendant longtemps, de se mettre au niveau de ce qu'attendait cette figure paternelle, avant de réaliser, bien avant l'exil de Mei, qu'il ne pourrait pas, tout en étant sincère avec lui, et s'il voulait pouvoir être libre d'être lui-même, ressembler à tous les prérequis de Wen.
Le nouveau baiser d'Henry lui avait fait se sentir pousser des ailes. Il n'était pas seul à espérer quoi que ce ne soit ? Mais qu'est-ce qu'il espérait trouver dans tout ça ? Il n'y avait pas grand chose pour lui dans l'attachement. A chaque fois qu'il aimait quelqu'un, les gens finissaient par partir. Alors il avait eu l'habitude de ne plus aimer, de tolérer uniquement, de cohabiter avec les gens. Et c'était peut-être compliqué à affirmer, mais c'était ainsi qu'il se comportait désormais avec Vanessa et Wen. Il avait essayé de les pardonner leur inertie. Mais il n'avait jamais réussi, même quand il avait retrouvé sa mère. Quels exemple de l'amour est-ce qu'il n'avait avec sa famille, sinon celui basé sur un mensonge, et celui basé sur l'éloignement, le manque et le risque ? Il n'avait pas vraiment beaucoup de quoi faire à ce niveau. Mais il voulait y croire. Ce rapprochement lui donnait la sensation que tout était possible désormais.
«Je.. Je corrigeais des copies d'étudiants.» Rien de bien folichon, ce qu'il faisait juste auparavant. Mais il n'était pas particulièrement une personne avec beaucoup d'intérêt, contrairement à tout ce qu'il essayait de faire penser à tout le monde. Quoi qu'il en soit, cette partie là de sa vie, c'était tout ce qui le caractérisait vraiment. Il hocha la tête en souriant. «Oui c'est bien ça. C'est surtout une étude et une analyse de l'histoire à travers les lettres, l'étude des messages offerts par les auteurs, des revendications cachées dans certaines oeuvres, qui sont passées inaperçues par des gouvernements qui opprimaient leurs peuples.» Un peu comme il ressentait le "règne" de the Alternative. Mais les choses allaient sûrement bouger. Un jour, peut-être. Comme tous les autres gouvernements qui se prévalaient être des démocraties, mais qui sous couverts n'étaient que des dictatures, encore et toujours. «Sûrement moins intéressant que le travail d'un ingénieur informaticien..» dit-il en riant légèrement, baissant la tête. Le jour où Henry réaliserait qu'il pouvait être si ennuyant, il passerait sans doute la porte sans se retourner...
Ici, son "cours particuliers" semble montrer autant de volontariat que des élèves face à du rab d'examens annulés. C'est plutôt agréable, comme sensation, finalement, de ne pas se prendre la tête, et de prendre les choses comme elles venaient sans rien manigancer. Ce baiser échangé avec Henry, il lui faisait se sentir beaucoup plus libre que tous les autres baisés échangés auxquels il avait eu le droit avec d'autres partenaires jusque là. Quand l'impression de ne plus avoir d'air à respirer lui monta à la tête, il s'éloigna doucement, évitant la fuite. Quoi qu'il en soit, ça n'était pas dans ses plans. Il offrit un sourire à l'homme et hocha doucement la tête. «Je.. moi aussi.» souffla-t-il, se décidant finalement à opter pour la vérité. Après tout, elle ne faisait jamais vraiment beaucoup de mal, celle-ci, quand elle était dite. Encore plus quand elle ressemblait à ces mots.
Finalement, c'était agréable de sentir qu'il y avait eu du flirt pendant longtemps, cette attente l'un de l'autre. Marvin se sentait bien, à ce moment précis. Comme si toutes les courses qu'il faisait contre la montre, la loi, et la vie se mettaient en pause, en lui apprenant juste à profiter de l'instant. C'était un sentiment étrange et nouveau à la fois, qui lui donnait l'envie de s'arrêter un instant, et d'apprécier tout simplement ce qu'il avait sous les yeux. Ce à quoi il avait le droit, apparemment. Pour une fois. C'était une sensation dévorante, grisante, qui le laissait penser que la terre lui appartenait. Il était maître de l'instant, et de son destin. C'était rare de pouvoir entendre une telle positivité de la part de Marvin, mais il avait envie de crier au monde qu'il était libre d'être qui il voulait. Et même d'assumer pleinement qui il était, n'en déplaise à son père. Il ne ressemblait en rien à ce que Wen avait toujours attendu de lui. Et il avait essayé, pendant longtemps, de se mettre au niveau de ce qu'attendait cette figure paternelle, avant de réaliser, bien avant l'exil de Mei, qu'il ne pourrait pas, tout en étant sincère avec lui, et s'il voulait pouvoir être libre d'être lui-même, ressembler à tous les prérequis de Wen.
Le nouveau baiser d'Henry lui avait fait se sentir pousser des ailes. Il n'était pas seul à espérer quoi que ce ne soit ? Mais qu'est-ce qu'il espérait trouver dans tout ça ? Il n'y avait pas grand chose pour lui dans l'attachement. A chaque fois qu'il aimait quelqu'un, les gens finissaient par partir. Alors il avait eu l'habitude de ne plus aimer, de tolérer uniquement, de cohabiter avec les gens. Et c'était peut-être compliqué à affirmer, mais c'était ainsi qu'il se comportait désormais avec Vanessa et Wen. Il avait essayé de les pardonner leur inertie. Mais il n'avait jamais réussi, même quand il avait retrouvé sa mère. Quels exemple de l'amour est-ce qu'il n'avait avec sa famille, sinon celui basé sur un mensonge, et celui basé sur l'éloignement, le manque et le risque ? Il n'avait pas vraiment beaucoup de quoi faire à ce niveau. Mais il voulait y croire. Ce rapprochement lui donnait la sensation que tout était possible désormais.
«Je.. Je corrigeais des copies d'étudiants.» Rien de bien folichon, ce qu'il faisait juste auparavant. Mais il n'était pas particulièrement une personne avec beaucoup d'intérêt, contrairement à tout ce qu'il essayait de faire penser à tout le monde. Quoi qu'il en soit, cette partie là de sa vie, c'était tout ce qui le caractérisait vraiment. Il hocha la tête en souriant. «Oui c'est bien ça. C'est surtout une étude et une analyse de l'histoire à travers les lettres, l'étude des messages offerts par les auteurs, des revendications cachées dans certaines oeuvres, qui sont passées inaperçues par des gouvernements qui opprimaient leurs peuples.» Un peu comme il ressentait le "règne" de the Alternative. Mais les choses allaient sûrement bouger. Un jour, peut-être. Comme tous les autres gouvernements qui se prévalaient être des démocraties, mais qui sous couverts n'étaient que des dictatures, encore et toujours. «Sûrement moins intéressant que le travail d'un ingénieur informaticien..» dit-il en riant légèrement, baissant la tête. Le jour où Henry réaliserait qu'il pouvait être si ennuyant, il passerait sans doute la porte sans se retourner...
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C’est urgent, James doit retrouver le contrôle de ses pensées. Ce serait mentir que de dire qu’il n’a jamais ressenti ça, ce désir presque étouffant d’une autre personne, d’un autre homme. C’est seulement la première fois que l’objet de ses pensées existe réellement, se tient devant lui et se laisse toucher. James a encore un peu de mal à se séparer de mots tels que “normal”, “malsain”, “pervers”. Ils grognent avec moins d’intensité dans son crâne, mais s’attardent encore sans qu’il ne puisse rien y faire si ce n’est les rejeter violemment quand il les reconnaît. Surtout qu’il est loin de se sentir dégoûté, là tout de suite. Raison de plus pour se calmer. Il ne sait peut-être pas grand chose des relations, mais il sait que laisser Marvin entrevoir son manque d’expérience n’apportera rien de bon. Alors, sans trop de subtilité, il change de sujet et se prend d’une passion à peine feinte pour le travail du professeur. La façon dont ce dernier en parle est très… surprenante, au point que James lève brusquement son regard interdit sur lui. “Des revendications cachées ?” répète-t-il, pensif. “Comme des revendications politiques ?” Il n’a aucun besoin que Marvin lui réponde pour deviner tout seul. Un malaise profond l’envahit immédiatement et il baisse de nouveau les yeux sur les copies empilées sur le bureau, dont il caresse timidement le papier du bout des doigts. “Est-ce que l’administration sait que c’est ce que tu enseignes ?” demande-t-il en évitant soigneusement le regard du professeur. Il n’est peut-être qu’un informaticien, mais il serait prêt à parier que ce genre de chose n’est pas au programme. Pas besoin d’être un génie non plus pour comprendre que Marvin n’a pas grand chose du citoyen modèle. Entre ses escapades hors de la ville et ses sujets d’études… Une drôle d’impression s’installe dans le ventre de James. Quelque chose qui ressemble à la peur autant qu’à l’excitation. Qui pousse son coeur à s’enflammer un peu plus pour cet homme, si différent de tout ce qu’il a jamais osé rêver. “Ne t’en fais pas, ton secret sera bien gardé avec moi.” promet-il en se forçant à relever les yeux vers Marvin et à sourire. “Je trouve ça assez intéressant, en fait… Il est possible que je m’invite secrètement à l’un de tes cours, un de ces jours.” C’est censé être une plaisanterie, mais il se surprend à se dire qu’après tout, ça pourrait être drôle. Marvin lui ferait faire n’importe quoi. “Et je t’assure que ton travail est plus passionnant que le mien. Je n’ai jamais pu jeter un oeil à tout ce qu’il y a de caché dans les serveurs de l’Etat… C’est frustrant, tu ne trouves pas ? De savoir qu’il y a toutes ces choses, juste là à portée de ma main, mais que je ne peux pas regarder. Toi, tu n’as pas peur de regarder entre les lignes.”
À vrai dire, il commence à croire que Marvin n’a pas peur de grand chose. C’est peut-être ce qui l’attire tellement chez cet homme. Tout ce que James n’est pas et ne sera jamais. Qu’il voudrait être, pourtant, au point que plus il en apprend sur le professeur, moins il se sent le courage de dire la vérité à son sujet. Il sait, au fond, que Julianna a raison et qu’il doit être honnête le plus tôt possible, mais ce qu’il veut surtout, c’est que Marvin n’arrête jamais de le regarder comme il le fait. “Est-ce que je peux te confier un secret, moi aussi ?” souffle-t-il, pendant la brève, trop brève seconde, où il trouve le courage d’essayer. Courage qui s’envole dès qu’il est mis devant le fait accompli. Il ne peut pas prendre le risque que tout ça s’arrête avant même d’avoir commencé. Même s’il n’est pas tout à fait sûr de ce que “tout ça” est censé être, il sent que ce ne sont que les prémices, qu’il y a encore tellement plus à découvrir et il le veut plus qu’il n’a jamais rien voulu d’autre de toute sa vie. Sauf que maintenant, Marvin s’attend à un aveu et James ne sait pas du tout quoi dire. Il bouge ses doigts nerveusement alors qu’il cherche une idée, ses yeux rivés sur le sol. Ça lui prend plusieurs secondes pour réussir à rassembler ses pensées et il doit prendre une grande inspiration pour s’assurer que sa voix ne tremble pas quand il trouve enfin le courage de parler. “Je donnerais tout ce que j’ai pour que cette fichue tempête s’arrête maintenant, qu’on puisse sortir d’ici et... aller chez toi.” Ce n’est pas le secret qu’il voulait confier, mais c’est la vérité quand même et ça lui coûte de le dire à voix haute, alors… Il a presque l’impression de ne pas avoir trahi l’homme avec cet aveu.
“Malheureusement, j’ai bien peur qu’on soit coincés ici encore un moment…” déplore-t-il en lançant un regard à la fenêtre couverte de givre et de neige. Il a bien réussi à affronter cette tempête pour arriver jusqu’ici, mais il semble qu’il ne soit pas prêt à le faire pour en sortir, finalement. Son aveu tient si peu la route qu’il ressemble de plus en plus à un mensonge, à ses yeux tout du moins. Ça l’agace. “Est-ce qu’il y a la moindre chance que tu caches une bouteille d’alcool dans le tiroir de ton bureau ? Qu’on puisse au moins se réchauffer en attendant que le courant revienne…” Est-ce qu’il essaye de noyer le poisson ? Peut-être un peu. Et il fait un effort surhumain pour conserver une attitude nonchalante, allant même jusqu’à s’asseoir sur le bureau de Marvin comme s’il n’y avait rien d’étrange à ça. Il attrape la première copie de la pile sans plus attendre l’autorisation du professeur et fait mine de l'inspecter, alors qu’il cherche surtout à cacher son visage. “Tu as déjà eu une aventure avec l’un de tes élèves ?” demande-t-il, l’air de rien, avant de lâcher un rire. Au moins, comme ça, il a de quoi justifier le rouge sur ses joues.
À vrai dire, il commence à croire que Marvin n’a pas peur de grand chose. C’est peut-être ce qui l’attire tellement chez cet homme. Tout ce que James n’est pas et ne sera jamais. Qu’il voudrait être, pourtant, au point que plus il en apprend sur le professeur, moins il se sent le courage de dire la vérité à son sujet. Il sait, au fond, que Julianna a raison et qu’il doit être honnête le plus tôt possible, mais ce qu’il veut surtout, c’est que Marvin n’arrête jamais de le regarder comme il le fait. “Est-ce que je peux te confier un secret, moi aussi ?” souffle-t-il, pendant la brève, trop brève seconde, où il trouve le courage d’essayer. Courage qui s’envole dès qu’il est mis devant le fait accompli. Il ne peut pas prendre le risque que tout ça s’arrête avant même d’avoir commencé. Même s’il n’est pas tout à fait sûr de ce que “tout ça” est censé être, il sent que ce ne sont que les prémices, qu’il y a encore tellement plus à découvrir et il le veut plus qu’il n’a jamais rien voulu d’autre de toute sa vie. Sauf que maintenant, Marvin s’attend à un aveu et James ne sait pas du tout quoi dire. Il bouge ses doigts nerveusement alors qu’il cherche une idée, ses yeux rivés sur le sol. Ça lui prend plusieurs secondes pour réussir à rassembler ses pensées et il doit prendre une grande inspiration pour s’assurer que sa voix ne tremble pas quand il trouve enfin le courage de parler. “Je donnerais tout ce que j’ai pour que cette fichue tempête s’arrête maintenant, qu’on puisse sortir d’ici et... aller chez toi.” Ce n’est pas le secret qu’il voulait confier, mais c’est la vérité quand même et ça lui coûte de le dire à voix haute, alors… Il a presque l’impression de ne pas avoir trahi l’homme avec cet aveu.
“Malheureusement, j’ai bien peur qu’on soit coincés ici encore un moment…” déplore-t-il en lançant un regard à la fenêtre couverte de givre et de neige. Il a bien réussi à affronter cette tempête pour arriver jusqu’ici, mais il semble qu’il ne soit pas prêt à le faire pour en sortir, finalement. Son aveu tient si peu la route qu’il ressemble de plus en plus à un mensonge, à ses yeux tout du moins. Ça l’agace. “Est-ce qu’il y a la moindre chance que tu caches une bouteille d’alcool dans le tiroir de ton bureau ? Qu’on puisse au moins se réchauffer en attendant que le courant revienne…” Est-ce qu’il essaye de noyer le poisson ? Peut-être un peu. Et il fait un effort surhumain pour conserver une attitude nonchalante, allant même jusqu’à s’asseoir sur le bureau de Marvin comme s’il n’y avait rien d’étrange à ça. Il attrape la première copie de la pile sans plus attendre l’autorisation du professeur et fait mine de l'inspecter, alors qu’il cherche surtout à cacher son visage. “Tu as déjà eu une aventure avec l’un de tes élèves ?” demande-t-il, l’air de rien, avant de lâcher un rire. Au moins, comme ça, il a de quoi justifier le rouge sur ses joues.
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Quand il y réfléchissait, c'était sûrement un coup du destin de se retrouver ici en compagnie d'Henry. Il n'aurait jamais osé le rêver que voilà, ça lui arrivait. Et c'était étonnant, lui qui ne manquait jamais d'envisager les meilleures options et de courir après. Plus encore, il n'osait jamais croire au destin, préférant croire que rien ne pouvait être si cruel, pas même les hommes... Alors pourquoi en arrivait-il à s'imaginer que ce genre d’événement et le destin pouvaient être liés ? Peut-être qu'au fond, c'était réellement le cas.
Henry était détonnant, tout de même. Il venait le bouleverser dans sa vie, et Marvin n'avait plus qu'une chose à faire, prétendre qu'il n'était pas totalement déboussolé par la présence de cet homme. Ah, Adieu airs de certitude qu'il se donnait en constance.
Et quand il avait finalement expliqué ce qu'il faisait, Marvin se sentait plutôt nul, loin de faire un job rêvé. Evidemment que les oeuvres qu'il enseignait à ses élèves avaient été validées. C'était plutôt le point de vue, bien que gardant une certaine parallèle avec ce qui était prévu et conçu comme programme gouvernemental et éducationnel, qui gardait une part de ce besoin de faire ouvrir les yeux au monde.
Dans chaque gouvernement qu'il avait étudié quand lui-même était élève, il y avait du bon et du mauvais. Parfois plus de l'un que de l'autre. Et c'était ce qu'il voulait faire découvrir à ses élèves : le fait de ne pas être toujours d'accord avec les idées qui étaient prônés par ceux qui faisaient lois et projets de loi ne faisait pas pour autant de nous quelqu'un de mauvais, juste autre chose qu'un mouton. Et il espérait sincèrement qu'il était capable de transmettre ces idéologies là. Peut-être que dans le fond, c'était aussi un peu sa manière de rendre hommage à Mei et à tous les exilés. Comme Astrid, qui avait été son amie et celle de sa sœur.. Il eut un faible sourire, un sourire un peu gêné face à Henry, avant de finalement se tenir droit sur ses pieds et d'hocher la tête avec un semblant d'assurance retrouvée. «Oui, par exemple mais pas que. C'est surtout face à toute forme de pouvoir, et de prise de pouvoir. La façon des auteurs de ressentir l'histoire et de la faire ressentir au travers de mots. C'est parfois bien plus complexe que le fait objectif et relaté du point de vue le plus avantageux par les livres d'histoire.» Et c'était sûrement ce qui l'avait empêché de se tourner de façon constructive et sans culpabilité, de continuer uniquement vers l'histoire. C'était, certes, une matière beaucoup plus large et étudiée de beaucoup plus de gens, mais il préférait ce petit côté laissé pour libre du système. Au moins, là, il pouvait s'exprimer sans crainte, et toujours en couvrant l'aspect contre la plupart des règles qui faisaient tourner le district. Et puis, dans le fond, il ne faisait rien de mal, rien de plus qu'ouvrir les esprits des enfants et adolescents, futurs citoyens respectables - ou non- de DC. Mais ils étaient l'avenir de ce monde, il refusait de laisser la politique continuer de leur fermer toujours plus l'esprit.
Quand vint la question de ce que savait l'administration de ce qu'il enseignait, c'était tout de même bien plus délicat. Il haussa les épaules, avant de répondre le plus honnêtement possible. «Hé bien.. Sur le papier, ils sont au courant. Mais le contenu très précis de mes cours échappe totalement à leur contrôle. Ils n'en savent rien.» avoua-t-il, toujours avec ce fond de crainte qui venait lui taper sur le système. Et puis, d'habitude, il fait en sorte de préparer les élèves, et de ne pas les lancer directement dans le vif du sujet, l'amenant au fur et à mesure, histoire de ne scandaliser personne. Alors bon, parler si franchement du contenu clair et précis de ses cours, c'était un risque. Et devant l'air perturbé, à la limite du choqué d'Henry, il eut la sensation que ça échappait totalement à son contrôle. Il eut un sourire de soulagement en entendant ses dires. «merci.» souffla-t-il vaguement. «Il va falloir te faire tout petit pour que personne ne te remarque ici.» dit-il à nouveau, en riant légèrement. Dans le fond, ça pouvait être amusant, de le voir présent à son cours. «C'est peut-être plus compliqué d'être toi-même dans ton boulot, ça ne fait pas de ce que tu fais quelque chose d'inintéressant. Le principal, c'est de savoir qui tu es peu importe les ordres qu'on te donne..» Et ça comptait énormément pour Marvin de n'oublier ni qui il était ni d'où il venait, et ce qu'il avait traversé.
Il s'appuyait au rebord de sa petite bibliothèque les bras en arrière, avant de faire un rapide «hum hum ?» à sa question. Que pouvait avoir Henry comme secret qu'il lui semblait lire inavouable de par les traits anxieux qui s'étaient dessinés sur son visage ? Il n'en savait fichtrement rien, mais désormais, il en était à se demander s'il n'allait pas apprendre qu'il s'agissait d'un criminel écologique... bien que ça ne lui importe que très peu, malgré l'importance primordiale de l'écologie et de l'environnement dans leurs vies actuelles, ce dont il avait pleine conscience. Mais au moins, il savait surtout qu'il resterait attiré par lui quoi qu'il n'ait bien pu faire dans sa vie.
Et, finalement, devant le secret, un large sourire s'étira sur ses lèvres. «Oh.» fit-il, marquant une large pause avant de remarquer à quel point la situation pouvait être malaisante. Il eut un éclat de rire gêné de comprendre que son silence était pesant. «Et bien, je t'avouerai que moi aussi...» il décolla un de ses bras pour poser sa main sur le bras d'Henry, et de le laisser doucement glisser.
Se redressant, Marvin alla fouiller dans un placard sous son bureau, pour ressortir une vieille bouteille, qu'il n'avait encore jamais ouverte, d'alcool qui traînait. Un cadeau d'un parent ou d'un étudiant, il ne s'en souvenait plus vraiment. Il avait simplement le souvenir d'avoir quelque chose qui trainait. «Tadaaa ! Voilà qui va nous sauver la vie en nous réchauffant.» Il avait, toutefois, d'autres idées en tête pour se réchauffer, mais il n'était pas tout à fait certain que son compagnon d'infortune (ou de fortune ?) ne soit du même avis. Henry avait l'air tout gêné de dire des choses à haute voix, alors aller au delà de simplement les prononcer ? C'était peut-être encore un peu tôt. «Je dois bien avoir une seconde tasse quelque part..» dit-il en fouillant dans ses tirroirs, avant de trouver au fond du plus bas une vieille tasse usée. Un coup d'eau dans l'évier de sa petite kitchennette/salle d'eau, et ça devrait le faire. Il s'y attarda de se pas, avant de s'arrêter dans son élan, marquant une pause aux mots de son compagnon. «...non..» dit-il comme s'il s'agissait d'une évidence. Il avait hésité à lancer un "tu me prends pour qui", avant de réaliser que ça pourrait refroidir l'ambiance plus que des glaçons dans leurs verres. «Et ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Mes élèves sont pour la plupart des enfants.. en âge, physiquement, mais surtout psychologiquement. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui m'intéresse.. Je préfère les hommes plus... matures.» Pas forcément plus vieux que lui.. Par exemple, Henry, lui, il lui conviendrait très bien.
Henry était détonnant, tout de même. Il venait le bouleverser dans sa vie, et Marvin n'avait plus qu'une chose à faire, prétendre qu'il n'était pas totalement déboussolé par la présence de cet homme. Ah, Adieu airs de certitude qu'il se donnait en constance.
Et quand il avait finalement expliqué ce qu'il faisait, Marvin se sentait plutôt nul, loin de faire un job rêvé. Evidemment que les oeuvres qu'il enseignait à ses élèves avaient été validées. C'était plutôt le point de vue, bien que gardant une certaine parallèle avec ce qui était prévu et conçu comme programme gouvernemental et éducationnel, qui gardait une part de ce besoin de faire ouvrir les yeux au monde.
Dans chaque gouvernement qu'il avait étudié quand lui-même était élève, il y avait du bon et du mauvais. Parfois plus de l'un que de l'autre. Et c'était ce qu'il voulait faire découvrir à ses élèves : le fait de ne pas être toujours d'accord avec les idées qui étaient prônés par ceux qui faisaient lois et projets de loi ne faisait pas pour autant de nous quelqu'un de mauvais, juste autre chose qu'un mouton. Et il espérait sincèrement qu'il était capable de transmettre ces idéologies là. Peut-être que dans le fond, c'était aussi un peu sa manière de rendre hommage à Mei et à tous les exilés. Comme Astrid, qui avait été son amie et celle de sa sœur.. Il eut un faible sourire, un sourire un peu gêné face à Henry, avant de finalement se tenir droit sur ses pieds et d'hocher la tête avec un semblant d'assurance retrouvée. «Oui, par exemple mais pas que. C'est surtout face à toute forme de pouvoir, et de prise de pouvoir. La façon des auteurs de ressentir l'histoire et de la faire ressentir au travers de mots. C'est parfois bien plus complexe que le fait objectif et relaté du point de vue le plus avantageux par les livres d'histoire.» Et c'était sûrement ce qui l'avait empêché de se tourner de façon constructive et sans culpabilité, de continuer uniquement vers l'histoire. C'était, certes, une matière beaucoup plus large et étudiée de beaucoup plus de gens, mais il préférait ce petit côté laissé pour libre du système. Au moins, là, il pouvait s'exprimer sans crainte, et toujours en couvrant l'aspect contre la plupart des règles qui faisaient tourner le district. Et puis, dans le fond, il ne faisait rien de mal, rien de plus qu'ouvrir les esprits des enfants et adolescents, futurs citoyens respectables - ou non- de DC. Mais ils étaient l'avenir de ce monde, il refusait de laisser la politique continuer de leur fermer toujours plus l'esprit.
Quand vint la question de ce que savait l'administration de ce qu'il enseignait, c'était tout de même bien plus délicat. Il haussa les épaules, avant de répondre le plus honnêtement possible. «Hé bien.. Sur le papier, ils sont au courant. Mais le contenu très précis de mes cours échappe totalement à leur contrôle. Ils n'en savent rien.» avoua-t-il, toujours avec ce fond de crainte qui venait lui taper sur le système. Et puis, d'habitude, il fait en sorte de préparer les élèves, et de ne pas les lancer directement dans le vif du sujet, l'amenant au fur et à mesure, histoire de ne scandaliser personne. Alors bon, parler si franchement du contenu clair et précis de ses cours, c'était un risque. Et devant l'air perturbé, à la limite du choqué d'Henry, il eut la sensation que ça échappait totalement à son contrôle. Il eut un sourire de soulagement en entendant ses dires. «merci.» souffla-t-il vaguement. «Il va falloir te faire tout petit pour que personne ne te remarque ici.» dit-il à nouveau, en riant légèrement. Dans le fond, ça pouvait être amusant, de le voir présent à son cours. «C'est peut-être plus compliqué d'être toi-même dans ton boulot, ça ne fait pas de ce que tu fais quelque chose d'inintéressant. Le principal, c'est de savoir qui tu es peu importe les ordres qu'on te donne..» Et ça comptait énormément pour Marvin de n'oublier ni qui il était ni d'où il venait, et ce qu'il avait traversé.
Il s'appuyait au rebord de sa petite bibliothèque les bras en arrière, avant de faire un rapide «hum hum ?» à sa question. Que pouvait avoir Henry comme secret qu'il lui semblait lire inavouable de par les traits anxieux qui s'étaient dessinés sur son visage ? Il n'en savait fichtrement rien, mais désormais, il en était à se demander s'il n'allait pas apprendre qu'il s'agissait d'un criminel écologique... bien que ça ne lui importe que très peu, malgré l'importance primordiale de l'écologie et de l'environnement dans leurs vies actuelles, ce dont il avait pleine conscience. Mais au moins, il savait surtout qu'il resterait attiré par lui quoi qu'il n'ait bien pu faire dans sa vie.
Et, finalement, devant le secret, un large sourire s'étira sur ses lèvres. «Oh.» fit-il, marquant une large pause avant de remarquer à quel point la situation pouvait être malaisante. Il eut un éclat de rire gêné de comprendre que son silence était pesant. «Et bien, je t'avouerai que moi aussi...» il décolla un de ses bras pour poser sa main sur le bras d'Henry, et de le laisser doucement glisser.
Se redressant, Marvin alla fouiller dans un placard sous son bureau, pour ressortir une vieille bouteille, qu'il n'avait encore jamais ouverte, d'alcool qui traînait. Un cadeau d'un parent ou d'un étudiant, il ne s'en souvenait plus vraiment. Il avait simplement le souvenir d'avoir quelque chose qui trainait. «Tadaaa ! Voilà qui va nous sauver la vie en nous réchauffant.» Il avait, toutefois, d'autres idées en tête pour se réchauffer, mais il n'était pas tout à fait certain que son compagnon d'infortune (ou de fortune ?) ne soit du même avis. Henry avait l'air tout gêné de dire des choses à haute voix, alors aller au delà de simplement les prononcer ? C'était peut-être encore un peu tôt. «Je dois bien avoir une seconde tasse quelque part..» dit-il en fouillant dans ses tirroirs, avant de trouver au fond du plus bas une vieille tasse usée. Un coup d'eau dans l'évier de sa petite kitchennette/salle d'eau, et ça devrait le faire. Il s'y attarda de se pas, avant de s'arrêter dans son élan, marquant une pause aux mots de son compagnon. «...non..» dit-il comme s'il s'agissait d'une évidence. Il avait hésité à lancer un "tu me prends pour qui", avant de réaliser que ça pourrait refroidir l'ambiance plus que des glaçons dans leurs verres. «Et ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Mes élèves sont pour la plupart des enfants.. en âge, physiquement, mais surtout psychologiquement. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui m'intéresse.. Je préfère les hommes plus... matures.» Pas forcément plus vieux que lui.. Par exemple, Henry, lui, il lui conviendrait très bien.
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Ouvrir les yeux. Que ce soit sur lui-même ou sur le reste du monde, c’est encore tellement nouveau pour James. Marvin le pousse sur cette voie plus brusquement que personne ne l’a jamais fait. Il se sent aussi effrayé qu’excité. Et coupable, tellement coupable, de tous ces mensonges qui s’accumulent, des incohérences dans son histoire, que l’homme ne semble pas remarquer, mais dont lui a douloureusement conscience… Une nouvelle tentative de tout lui avouer se solde hélas par un autre échec, bien qu’il se surprenne à faire un aveu presque tout aussi compliqué. La réaction du professeur est juste ce qu’il faut de positif et de mesuré, permettant à James de ne pas mourir de honte dans la seconde. Un sourire timide étire les lèvres du jeune homme qui regarde les doigts de Marvin glisser sur son bras au même rythme qu’un frisson court sur sa peau. Il a peur de s’embraser à force et en même temps, il ressent une telle frustration à sa propre retenue, ses hésitations. Embrasser, c’est devenu facile, parce qu’il l’a fait plusieurs fois maintenant. Tout le reste… C’est encore nouveau et ça lui paraît presque plus intime d’envisager un simple effleurement qu’un baiser. C’est plus personnel, plus révélateur. Combien de fois a-t-il embrassé Eden sans que ça ne représente rien ? Mais les caresses, les gestes de tendresse presque involontaires, la proximité… Alors il parle, dans l’espoir d’étouffer le malaise. Joue le jeu de l’homme détendu, qui sait exactement ce qu’il fait, même s’il cède à une facilité de plus en plus présente dans sa vie en réclamant un peu d’alcool. Il était ivre la première fois qu’il admit à voix haute qu’il est gay. Il était ivre, la première fois qu’il a laissé un autre homme le toucher. Peut-être que c’est ce qu’il lui faut pour noyer la gêne, faire taire les voix dans sa tête.
Encouragé par la réponse positive de Marvin qui lui sort une bouteille d’un tiroir, James va même jusqu’à tenter un exercice terriblement périlleux : l’humour. Ça ne fonctionne pas. Pas du tout. Il se sent immédiatement idiot quand le professeur s’explique. “Excuse-moi, c’était… Plus ou moins une blague.” souffle James, les joues rouges. Quel crétin ! ”Ok, je ne suis vraiment pas drôle, tu peux le dire.” ajoute-t-il dans un demi-rire. “Cela dit, je ne t’aurais pas jugé si tu avais répondu que oui… Ils sont tous majeurs et puis on a tous déjà eu un petit crush sur un prof, pas vrai ? Je suis prêt à parier que la moitié de tes élèves sont dans ce cas.” Il a l’impression de ne faire qu’empirer son cas à chaque mot qui lui échappe. Désespéré, il prend une profonde inspiration, abandonne la copie sur le bureau et passe une main sur son visage. “Ok, je me tais.” S’il veut jouer le rôle du type tout sauf nerveux, il s’en sort vraiment mal. C’est exaspérant. Pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas être un peu normal quand ce mec est dans le coin ? Cela dit, il n’a jamais été plus lui-même qu’en ce moment, ce qui est plutôt triste, quand on y pense. James aimerait bien ne surtout pas y penser. Dépité, il se laisse glisser jusqu’à s’asseoir directement sur le sol. Il remonte ses genoux contre sa poitrine, appuie son dos contre le mur et se fait violence pour regarder vers Marvin. “Très bien, second aveu de la soirée,” reprend-t-il un peu plus calmement. “Je pense que ça se voit comme le nez au milieu de la figure, mais tout ça c’est… très nouveau pour moi.” Si le professeur prétend ne pas avoir remarqué, James ne le croira jamais. Il fait bourde sur bourde, il est tellement tendu que ça en devient ridicule…
“De là où je viens, c’est plutôt très mal vu d’entretenir une relation plus qu’amicale avec une personne du même sexe.” D’une certaine manière, ce qu’il vient de dire entrouvre la porte vers la vérité, mais il sait déjà qu’elle ne sortira pas toute entière ce soir. “Je n’ai pas vraiment l’habitude d’être auprès de quelqu’un qui assume pleinement qui il est… Alors, d’accord je suis assez maladroit, mais je ne demande qu’à apprendre. C’est ton job, non, monsieur le Professeur ?” Sans grande surprise, James réalise qu’il se sent légèrement mieux maintenant qu’il s’est montré un peu plus honnête. Ça ne lui laisse qu’entrevoir à quel point il a besoin de dire toute la vérité. Quand il sera prêt. S’il arrive à faire en sorte que Marvin ne décide pas soudainement qu’il préfère affronter la tempête que passer une minutes de plus enfermé ici avec lui, par exemple. “Maintenant, ce serait très apprécié si tu me disais quelque chose de personnel, toi aussi, parce que c’est vraiment très, très gênant, de s’ouvrir à quelqu’un de cette façon.” Il lève un sourire dépité vers l’homme à ces mots. Il n’a vraiment aucune idée de ce que Marvin pourrait cacher qui soit à la hauteur de tout ce que James vient de dire et qui lui demande tellement de courage. Un homme comme celui-là, tellement sûr de lui, tellement courageux… Il n’y a vraiment aucune chance qu’il ait la moindre petite faille en lui, à partager avec un autre. Ça n’empêche pas James de le regarder, plein d’espoir.
Encouragé par la réponse positive de Marvin qui lui sort une bouteille d’un tiroir, James va même jusqu’à tenter un exercice terriblement périlleux : l’humour. Ça ne fonctionne pas. Pas du tout. Il se sent immédiatement idiot quand le professeur s’explique. “Excuse-moi, c’était… Plus ou moins une blague.” souffle James, les joues rouges. Quel crétin ! ”Ok, je ne suis vraiment pas drôle, tu peux le dire.” ajoute-t-il dans un demi-rire. “Cela dit, je ne t’aurais pas jugé si tu avais répondu que oui… Ils sont tous majeurs et puis on a tous déjà eu un petit crush sur un prof, pas vrai ? Je suis prêt à parier que la moitié de tes élèves sont dans ce cas.” Il a l’impression de ne faire qu’empirer son cas à chaque mot qui lui échappe. Désespéré, il prend une profonde inspiration, abandonne la copie sur le bureau et passe une main sur son visage. “Ok, je me tais.” S’il veut jouer le rôle du type tout sauf nerveux, il s’en sort vraiment mal. C’est exaspérant. Pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas être un peu normal quand ce mec est dans le coin ? Cela dit, il n’a jamais été plus lui-même qu’en ce moment, ce qui est plutôt triste, quand on y pense. James aimerait bien ne surtout pas y penser. Dépité, il se laisse glisser jusqu’à s’asseoir directement sur le sol. Il remonte ses genoux contre sa poitrine, appuie son dos contre le mur et se fait violence pour regarder vers Marvin. “Très bien, second aveu de la soirée,” reprend-t-il un peu plus calmement. “Je pense que ça se voit comme le nez au milieu de la figure, mais tout ça c’est… très nouveau pour moi.” Si le professeur prétend ne pas avoir remarqué, James ne le croira jamais. Il fait bourde sur bourde, il est tellement tendu que ça en devient ridicule…
“De là où je viens, c’est plutôt très mal vu d’entretenir une relation plus qu’amicale avec une personne du même sexe.” D’une certaine manière, ce qu’il vient de dire entrouvre la porte vers la vérité, mais il sait déjà qu’elle ne sortira pas toute entière ce soir. “Je n’ai pas vraiment l’habitude d’être auprès de quelqu’un qui assume pleinement qui il est… Alors, d’accord je suis assez maladroit, mais je ne demande qu’à apprendre. C’est ton job, non, monsieur le Professeur ?” Sans grande surprise, James réalise qu’il se sent légèrement mieux maintenant qu’il s’est montré un peu plus honnête. Ça ne lui laisse qu’entrevoir à quel point il a besoin de dire toute la vérité. Quand il sera prêt. S’il arrive à faire en sorte que Marvin ne décide pas soudainement qu’il préfère affronter la tempête que passer une minutes de plus enfermé ici avec lui, par exemple. “Maintenant, ce serait très apprécié si tu me disais quelque chose de personnel, toi aussi, parce que c’est vraiment très, très gênant, de s’ouvrir à quelqu’un de cette façon.” Il lève un sourire dépité vers l’homme à ces mots. Il n’a vraiment aucune idée de ce que Marvin pourrait cacher qui soit à la hauteur de tout ce que James vient de dire et qui lui demande tellement de courage. Un homme comme celui-là, tellement sûr de lui, tellement courageux… Il n’y a vraiment aucune chance qu’il ait la moindre petite faille en lui, à partager avec un autre. Ça n’empêche pas James de le regarder, plein d’espoir.
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Dans n'importe quelle autre réalité alternative, si tant était que ça existait, les choses auraient été plus simples pour Marvin. Il aurait eu une belle vie, sûrement qu'il mettrait une confiance aveugle en la vie, peut-être même en le gouvernement qui choisissait de se durcir au fil du temps, les empêchant d'être vraiment les acteurs de leur vie. Dans n'importe quelle autre vie, il aurait sûrement sauté le pas qui semblait l'effrayer au point de le retenir à la lisière de la porte du bonheur. Mais il n'était pas n'importe qui d'autre que juste lui, avec ses casseroles, ses craintes, sa peur panique d'un nouvel abandon. Voir Mei de temps en temps, ça ne lui permettait pas suffisamment de passer au delà de tout ce qui le caractérisait. De tout ce qui le retenait prisonnier du passé. Peut-être que sans tout cela, il aurait même réussi à prendre la blague d'Henry comme une blague, et non comme une question maladroitement déplacée.«Non, c'était pas drôle..» répondit-il, sans pour autant y mettre la moindre froideur. En réalité, il était plus dans le questionnement. Pourquoi n'avait-il pas perçu ça comme une blague ? Habituellement, il arrivait assez bien à percevoir les sortes d'humour : sarcasme, ironie, second degré... et c'était ce qui lui donnait cet air si cool, aux yeux de ses étudiants et étudiantes.
A la suite de sa question, il haussa les épaules. «Ils sont majeurs, oui mais.. Parfois trop puéril..» Et souvent, Marvin réalisait qu'il commençait à se rapprocher dangereusement du double de leur âge, ce qui expliquait qu'il se sente fatigué par leur comportement. «La moitié de mes élèves a dû surement avoir un crush sur un professeur, oui, mais je doute que ce ne soit sur moi.» Non, lui il ressemblait plutôt au bon copain, et c'était bien la seule place qu'il voulait avoir en tant que prof dans leur vie. Il était resté silencieux, faisant monter involontairement la gêne d'Henry, qu'il sentait paniquer au fil des secondes, avant de finalement se taire. Le petit vent de panique qui semblait l'avoir secouait fit sourire Marvin, qui eut un regard plein de bienveillance. «Premier aveu de la soirée : ça se voit que t'es pas à l'aise, oui.» dit-il avant de revenir avec sa bouteille, et de laisser la question qui lui brûlait les lèvres être prononcée le plus clairement possible, sans qu'il n'ait vraiment le temps de réfléchir à comment la tourner. «Mais qu'est-ce qui est nouveau ? L'attirance et le désir,» c'était indéniable, sur ce point là, on ne pouvait pas mentir à Marvin qui, avec le temps, avait fini par vite comprendre lorsqu'il plaisait, et souvent il s'en servait assez. «ou bien est-ce qu'il s'agit d'autre chose ?» Pour lui aussi, il y avait quelque chose de tout nouveau : l'excitation de revoir celui à qui il avait un peu trop pensé. De penser beaucoup trop à une personne, d'être obnubilé par l'espoir d'une nouvelle rencontre, par l'attente d'un nouveau rendez-vous. Il peinait à croire en l'amour, l'exemple de ses parents n'étant pas particulièrement un exemple de bonheur et de joie, et il ne voulait pas s'attacher. Pourtant, tout son être l'intimait d'apprendre, pour mieux connaître Henry. Alors, même s'il y allait petit pas par petit pas, il se laissait porter par ce que son subconscient lui disait, malgré toutes ses réticences.
Finalement, il avait eu sa réponse dans les paroles suivantes d'Henry. Ce n'était pas question de désir ou d'attirance, loin de ce qu'il imaginait, bien qu'il avait la sensation que dans sa vie, ça n'était pas forcément quelque chose qu'il devait ressentir souvent : Henry avait l'air d'être le genre esseulé et réservé. Sûrement ce qui l'attirait chez lui, ou au moins une partie. Il était différent de tout ce qu'il pouvait voir, et de tous les hommes qu'il avait connu. Lui, au moins, il n'essayait pas de ressembler à une généralité -à laquelle Marvin avait aspiré pendant un temps- sur le côté plus extraverti et sociable. Au moins, il n'avait même pas essayé de mentir à Marvin. «Je vois ça ne doit pas forcément être facile d'être toi-même, du coup..» Il eut un regard de compassion, couvant un peu le jeune homme du regard. D'un côté, il avait eu du mal aussi à faire accepter à son père qui il était, avant de lui faire comprendre qu'il n'avait pas le choix : c'était soit lui, tel quel, soit personne, et il disparaissait de sa vie. Pour une fois, une seule fois, malgré toutes ses erreurs, Wen avait réussi à faire la part des choses, et avait préféré agir en faveur de son fils, bien que l'acceptation de tout ça n'est venu que quelques années après son coming out. «T'as raison, c'est mon job. Mais tu sais, je ne suis pas un prof facile.» dit-il avec un petit sourire de satisfaction, en tendant son verre à Henry, avant de prendre le sien, et de le vider d'une traite, comme pour se donner du courage pour faire un aveu. D'un côté, il n'y avait rien de simple à dire le concernant. «Tu te souviens de l'affaire Harper ? Il y a une vingtaine d'années, on ne parlait que de ça. Dans les médias, on s'y donnait à coeur joie. Cette femme qui avait essayé de divulguer des affaires d'Etat pour faire de l'ombre et dénoncer The Alternative ?» demanda-t-il, la gorge se nouant un peu plus. Il soupira, et souffla d'un ton bas, et silencieux. «Et bien.. c'était ma mère.» Et pour l'instant, il n'allait pas en dire plus. Après tout, il n'en parlait plus, même pas avec Wen ou Vanessa. En parler avec quelqu'un d'extérieur, c'était bien une première...
A la suite de sa question, il haussa les épaules. «Ils sont majeurs, oui mais.. Parfois trop puéril..» Et souvent, Marvin réalisait qu'il commençait à se rapprocher dangereusement du double de leur âge, ce qui expliquait qu'il se sente fatigué par leur comportement. «La moitié de mes élèves a dû surement avoir un crush sur un professeur, oui, mais je doute que ce ne soit sur moi.» Non, lui il ressemblait plutôt au bon copain, et c'était bien la seule place qu'il voulait avoir en tant que prof dans leur vie. Il était resté silencieux, faisant monter involontairement la gêne d'Henry, qu'il sentait paniquer au fil des secondes, avant de finalement se taire. Le petit vent de panique qui semblait l'avoir secouait fit sourire Marvin, qui eut un regard plein de bienveillance. «Premier aveu de la soirée : ça se voit que t'es pas à l'aise, oui.» dit-il avant de revenir avec sa bouteille, et de laisser la question qui lui brûlait les lèvres être prononcée le plus clairement possible, sans qu'il n'ait vraiment le temps de réfléchir à comment la tourner. «Mais qu'est-ce qui est nouveau ? L'attirance et le désir,» c'était indéniable, sur ce point là, on ne pouvait pas mentir à Marvin qui, avec le temps, avait fini par vite comprendre lorsqu'il plaisait, et souvent il s'en servait assez. «ou bien est-ce qu'il s'agit d'autre chose ?» Pour lui aussi, il y avait quelque chose de tout nouveau : l'excitation de revoir celui à qui il avait un peu trop pensé. De penser beaucoup trop à une personne, d'être obnubilé par l'espoir d'une nouvelle rencontre, par l'attente d'un nouveau rendez-vous. Il peinait à croire en l'amour, l'exemple de ses parents n'étant pas particulièrement un exemple de bonheur et de joie, et il ne voulait pas s'attacher. Pourtant, tout son être l'intimait d'apprendre, pour mieux connaître Henry. Alors, même s'il y allait petit pas par petit pas, il se laissait porter par ce que son subconscient lui disait, malgré toutes ses réticences.
Finalement, il avait eu sa réponse dans les paroles suivantes d'Henry. Ce n'était pas question de désir ou d'attirance, loin de ce qu'il imaginait, bien qu'il avait la sensation que dans sa vie, ça n'était pas forcément quelque chose qu'il devait ressentir souvent : Henry avait l'air d'être le genre esseulé et réservé. Sûrement ce qui l'attirait chez lui, ou au moins une partie. Il était différent de tout ce qu'il pouvait voir, et de tous les hommes qu'il avait connu. Lui, au moins, il n'essayait pas de ressembler à une généralité -à laquelle Marvin avait aspiré pendant un temps- sur le côté plus extraverti et sociable. Au moins, il n'avait même pas essayé de mentir à Marvin. «Je vois ça ne doit pas forcément être facile d'être toi-même, du coup..» Il eut un regard de compassion, couvant un peu le jeune homme du regard. D'un côté, il avait eu du mal aussi à faire accepter à son père qui il était, avant de lui faire comprendre qu'il n'avait pas le choix : c'était soit lui, tel quel, soit personne, et il disparaissait de sa vie. Pour une fois, une seule fois, malgré toutes ses erreurs, Wen avait réussi à faire la part des choses, et avait préféré agir en faveur de son fils, bien que l'acceptation de tout ça n'est venu que quelques années après son coming out. «T'as raison, c'est mon job. Mais tu sais, je ne suis pas un prof facile.» dit-il avec un petit sourire de satisfaction, en tendant son verre à Henry, avant de prendre le sien, et de le vider d'une traite, comme pour se donner du courage pour faire un aveu. D'un côté, il n'y avait rien de simple à dire le concernant. «Tu te souviens de l'affaire Harper ? Il y a une vingtaine d'années, on ne parlait que de ça. Dans les médias, on s'y donnait à coeur joie. Cette femme qui avait essayé de divulguer des affaires d'Etat pour faire de l'ombre et dénoncer The Alternative ?» demanda-t-il, la gorge se nouant un peu plus. Il soupira, et souffla d'un ton bas, et silencieux. «Et bien.. c'était ma mère.» Et pour l'instant, il n'allait pas en dire plus. Après tout, il n'en parlait plus, même pas avec Wen ou Vanessa. En parler avec quelqu'un d'extérieur, c'était bien une première...
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S’il devait faire la liste de tout ce qui est nouveau pour lui depuis qu’il connaît Marvin, James y passerait sûrement le reste de la nuit. Le professeur résume toute une palette d’émotions et d’inconnus en deux mots, deux petites propositions d’une simplicité révoltante. Une légère secousse soulève les épaules de James, unique petit indice du rire amère qui essaye de lui échapper et qu’il parvient pourtant à retenir admirablement. Du mieux qu’il peut, le jeune homme s’efforce d’expliquer sa situation sans laisser vraiment paraître l’étendu des dégâts. La réaction de Marvin est, une fois de plus, d’une impressionnante mesure. Tandis que James est un livre ouvert sur ses émotions, lui qu’on compare pourtant si souvent à un robot, le professeur ne laisse rien passer. Rien du tout. C’est tellement frustrant et ça ne fait qu’amplifier ce sentiment de vulnérabilité qui effraie James d’une façon dont il ne l’a jamais été. Il ment, il garde quelque secrets d’importance, mais en même temps, il donne à Marvin le pouvoir de le détruire complètement. Et ça, clairement, ce n’est pas réciproque. Et terriblement nouveau. Alors, dans un vain effort pour remettre un peu d’égalité entre eux, il ose réclamer un secret en retour.
L’histoire que Marvin raconte lui fait baisser les yeux et crisper ses doigts autour de la tasse que l’homme lui a donné. Il n’avait qu’une dizaine d’année quand l’affaire Harper a fait les gros titres des journaux, c’est trop ancien pour que James puisse prétendre s’en souvenir. Il connaît pourtant chaque ligne de chaque article jamais écrit à ce sujet, chaque petit reproche, chaque minuscule preuve retenue contre Meilynn Harper. Il y a quelques avantages à pouvoir accéder aux serveurs du District plus ou moins à volonté… “J’en ai entendu parler, oui.” souffle James pour ne pas laisser un silence gênant s’installer. Il avale une petite gorgée d’alcool avant de trouver le courage de relever les yeux vers l’homme. “Ça remonte à loin, j’étais un enfant à l’époque… Et toi… Tu avais, quoi ? Seize ans ?” C’est un sujet difficile à aborder, clairement. Fut un temps, pas si ancien, où James n’aurait jamais accepté d’avoir le moindre contact avec quelqu’un placé sous la surveillance du gouvernement, même pour des crimes qu’il n’a pas commis. Aujourd’hui, le petit “B” sur le profil de Marvin l’attire plus qu’il ne le rebute. C’est une autre de ces choses nouvelles et étrangement inaccessibles chez cet homme. “J’imagine que ça a dû être terrible.” ajoute-t-il, compatissant. Pour lui, en tout cas, imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’on lui arrache sa mère est au-dessus de ses forces. “Vous étiez proches ?” demande-t-il doucement. “Ma mère et moi, on a toujours été très… presque fusionnels, en fait. C’est une femme incroyable sur bien des points et elle n’a jamais eu peur de me montrer combien elle m’aime, mais elle considère la Bible comme un code de conduite qu’il faut suivre à la virgule près. Ça lui briserait le coeur de savoir que j’ai envie de faire ma vie avec un homme, alors je lui mens tous les jours depuis quinze ans simplement pour ne pas la perdre.”
Doucement, James secoue la tête comme pour en chasser les pensées au sujet de sa mère qui veulent s’éterniser contre son gré. “Ce que je veux dire, c’est que ça doit être affreux ce que tu as ressenti quand ils l’ont arrêtée. À ta place, je ne crois pas que j’aurais envie de fréquenter un type qui travaille pour ce parti.” Alors qu’est-ce que James fait ici, finalement ? C’est la question qu’il devrait se poser depuis qu’il sait, mais elle ne l’effleure toujours pas, même maintenant qu’ils abordent ce sujet plus ou moins ouvertement. Il est bien trop énamouré de cet homme pour l’imaginer une seule seconde avoir de mauvaises intentions et si c’était le cas, il y a fort à parier qu’il le comprendrait et l’accepterait malgré tout. Pour lui, sa seule présence est une autre preuve que Marvin dispose d’un courage hors norme. “J’aimerais pouvoir t’aider à la faire revenir.” lâche-t-il finalement, sincère bien que loin de se douter de tout ce qu’implique cette simple déclaration. S’il avait ce pouvoir, il le ferait sans hésiter, mais il est persuadé de ne pas l’avoir.
L’histoire que Marvin raconte lui fait baisser les yeux et crisper ses doigts autour de la tasse que l’homme lui a donné. Il n’avait qu’une dizaine d’année quand l’affaire Harper a fait les gros titres des journaux, c’est trop ancien pour que James puisse prétendre s’en souvenir. Il connaît pourtant chaque ligne de chaque article jamais écrit à ce sujet, chaque petit reproche, chaque minuscule preuve retenue contre Meilynn Harper. Il y a quelques avantages à pouvoir accéder aux serveurs du District plus ou moins à volonté… “J’en ai entendu parler, oui.” souffle James pour ne pas laisser un silence gênant s’installer. Il avale une petite gorgée d’alcool avant de trouver le courage de relever les yeux vers l’homme. “Ça remonte à loin, j’étais un enfant à l’époque… Et toi… Tu avais, quoi ? Seize ans ?” C’est un sujet difficile à aborder, clairement. Fut un temps, pas si ancien, où James n’aurait jamais accepté d’avoir le moindre contact avec quelqu’un placé sous la surveillance du gouvernement, même pour des crimes qu’il n’a pas commis. Aujourd’hui, le petit “B” sur le profil de Marvin l’attire plus qu’il ne le rebute. C’est une autre de ces choses nouvelles et étrangement inaccessibles chez cet homme. “J’imagine que ça a dû être terrible.” ajoute-t-il, compatissant. Pour lui, en tout cas, imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’on lui arrache sa mère est au-dessus de ses forces. “Vous étiez proches ?” demande-t-il doucement. “Ma mère et moi, on a toujours été très… presque fusionnels, en fait. C’est une femme incroyable sur bien des points et elle n’a jamais eu peur de me montrer combien elle m’aime, mais elle considère la Bible comme un code de conduite qu’il faut suivre à la virgule près. Ça lui briserait le coeur de savoir que j’ai envie de faire ma vie avec un homme, alors je lui mens tous les jours depuis quinze ans simplement pour ne pas la perdre.”
Doucement, James secoue la tête comme pour en chasser les pensées au sujet de sa mère qui veulent s’éterniser contre son gré. “Ce que je veux dire, c’est que ça doit être affreux ce que tu as ressenti quand ils l’ont arrêtée. À ta place, je ne crois pas que j’aurais envie de fréquenter un type qui travaille pour ce parti.” Alors qu’est-ce que James fait ici, finalement ? C’est la question qu’il devrait se poser depuis qu’il sait, mais elle ne l’effleure toujours pas, même maintenant qu’ils abordent ce sujet plus ou moins ouvertement. Il est bien trop énamouré de cet homme pour l’imaginer une seule seconde avoir de mauvaises intentions et si c’était le cas, il y a fort à parier qu’il le comprendrait et l’accepterait malgré tout. Pour lui, sa seule présence est une autre preuve que Marvin dispose d’un courage hors norme. “J’aimerais pouvoir t’aider à la faire revenir.” lâche-t-il finalement, sincère bien que loin de se douter de tout ce qu’implique cette simple déclaration. S’il avait ce pouvoir, il le ferait sans hésiter, mais il est persuadé de ne pas l’avoir.
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Chaque seconde qui passe l'exaltaient un petit peu plus. Il aurait été pure folie à ses yeux de dire qu'il avait rêvait de ce moment. Pourtant, c'était là la simple vérité : depuis leur rencontre, depuis leurs échanges sur Perfect Love, cette application à laquelle il ne voulait pas participer, s'était simplement laissé convaincre par Zayan, l'ami de son ancienne élève, lors de la soirée de lancement. Il n'allait pas mentir : il avait hésité. Longtemps, oh ça oui. Et finalement il s'était lancé, retrouvant Henry, comme un signe du destin. Peut-être était-ce ce match qui l'avait persuadé qu'il pouvait se laisser aller à éprouver des sentiments et à être envoûté par le jeune homme. Oui, sûrement.
Il se sentait libre de parler de tout et de rien, d'être honnête et de lui dévoiler son histoire. Même les parties les moins sympa. Comme l'affaire qui avait détruit sa famille, son enfance, et toutes les chances de commencer normalement dans la vie. Il aurait pu aspirer à de meilleures choses. Peut-être croire en le système, bien qu'il espérait que, si le futur avait été différent, il aurait été en mesure d'ouvrir les yeux sur tout ce qui se déroulait de mauvais dans cette ville. Le capitole avait encore bien des choses à cacher...
Marvin laissa échapper un sourire à l'estimation qu'Henry venait de faire.«Je crois que tu me vois un peu plus vieux que je ne le suis... J'avais 12 ans, même si c'est vrai que ça a duré longtemps. J'ai l'impression que mon adolescence a été rythmée par les décisions de la justice de The Alternative..» Il se sentait à la fois triste et mélancolique. Mélancolique parce qu'il n'avait pas eu la chance de grandir en connaissant vraiment sa mère, Triste parce qu'il passait son temps à mentir, même à sa soeur, pour éviter le pire à sa mère, pour pouvoir continuer à voir Vanessa, et même Wen, bien que leurs relations soient tout sauf simples.
Se faisant violence pour réprimer les larmes qui ne demandaient qu'à couler, il se contenta de hocher la tête, en attendant que les émotions ne retombent. Marvin voulait être fort, et pour lui, les larmes c'était la preuve de la faiblesse. Son père le lui avait suffisamment dit quand il était plus jeune. «Oui, on était plutôt proches. Elle était ma meilleure amie, la femme de ma vie. Après, évidemment, il y a eu ma soeur, mais c'est différent. Et puis, elle, elle a grandi sans mère, alors forcément, elle n'a pas la même sensibilité au sujet...» Oui, puisque Vanessa en voulait à sa mère, qui avait juste tenté d'ouvrir les yeux à tout le monde...
Il sourit en entendant le lien qu'avait Henry avec sa mère. Et il eut un petit geste de sympathie, et un sourire de compassion en entendant la suite. «Tu sais, je pense que ta mère pourrait comprendre. Tu dis qu'elle t'aime plus que tout.. Je doute qu'elle te renie. Certes, ça ne sera pas facile.. Mais si l'amour qu'elle ressent vers toi est pur et sincère, alors, elle acceptera entièrement la personne que tu es. Et ça n'est pas une honte de se laisser aller à qui on est vraiment. Si déjà, toi, tu t'acceptes, il n'y aura que plus de chances que le monde t'accepte tel que tu es.» Après tout, ça avait été le cas pour lui, malgré toutes les difficultés qu'il avait du affronter, notamment avec son père.
Epaules haussées, voilà la seule réponse qu'il était capable de lui donner. «Ce n'est pas tant ce pour qui tu travailles, qui m'intéresse. Mais qui tu es. Et tu as l'air bien différent en terme de façon de penser que ces gens de ce parti...» avoua-t-il, conscient qu'il pouvait se tromper. Il rit légèrement en baissant la tête, avant de croiser le regard du beau brun. «Je pense que c'est plus compliqué que ça. Et je ne pense pas que ce ne soit possible.» Ou en tout cas, pas tant que les choses n'avaient pas changé drastiquement à DC. «Mais c'est gentil de me dire ça.» dit-il, en glissant sa main dans la sienne, et de le tirer doucement vers lui, passant l'autre main sur sa hanche. «Fais attention que je ne me méprenne pas sur tes intentions, Monsieur Henry.»
Il se sentait libre de parler de tout et de rien, d'être honnête et de lui dévoiler son histoire. Même les parties les moins sympa. Comme l'affaire qui avait détruit sa famille, son enfance, et toutes les chances de commencer normalement dans la vie. Il aurait pu aspirer à de meilleures choses. Peut-être croire en le système, bien qu'il espérait que, si le futur avait été différent, il aurait été en mesure d'ouvrir les yeux sur tout ce qui se déroulait de mauvais dans cette ville. Le capitole avait encore bien des choses à cacher...
Marvin laissa échapper un sourire à l'estimation qu'Henry venait de faire.«Je crois que tu me vois un peu plus vieux que je ne le suis... J'avais 12 ans, même si c'est vrai que ça a duré longtemps. J'ai l'impression que mon adolescence a été rythmée par les décisions de la justice de The Alternative..» Il se sentait à la fois triste et mélancolique. Mélancolique parce qu'il n'avait pas eu la chance de grandir en connaissant vraiment sa mère, Triste parce qu'il passait son temps à mentir, même à sa soeur, pour éviter le pire à sa mère, pour pouvoir continuer à voir Vanessa, et même Wen, bien que leurs relations soient tout sauf simples.
Se faisant violence pour réprimer les larmes qui ne demandaient qu'à couler, il se contenta de hocher la tête, en attendant que les émotions ne retombent. Marvin voulait être fort, et pour lui, les larmes c'était la preuve de la faiblesse. Son père le lui avait suffisamment dit quand il était plus jeune. «Oui, on était plutôt proches. Elle était ma meilleure amie, la femme de ma vie. Après, évidemment, il y a eu ma soeur, mais c'est différent. Et puis, elle, elle a grandi sans mère, alors forcément, elle n'a pas la même sensibilité au sujet...» Oui, puisque Vanessa en voulait à sa mère, qui avait juste tenté d'ouvrir les yeux à tout le monde...
Il sourit en entendant le lien qu'avait Henry avec sa mère. Et il eut un petit geste de sympathie, et un sourire de compassion en entendant la suite. «Tu sais, je pense que ta mère pourrait comprendre. Tu dis qu'elle t'aime plus que tout.. Je doute qu'elle te renie. Certes, ça ne sera pas facile.. Mais si l'amour qu'elle ressent vers toi est pur et sincère, alors, elle acceptera entièrement la personne que tu es. Et ça n'est pas une honte de se laisser aller à qui on est vraiment. Si déjà, toi, tu t'acceptes, il n'y aura que plus de chances que le monde t'accepte tel que tu es.» Après tout, ça avait été le cas pour lui, malgré toutes les difficultés qu'il avait du affronter, notamment avec son père.
Epaules haussées, voilà la seule réponse qu'il était capable de lui donner. «Ce n'est pas tant ce pour qui tu travailles, qui m'intéresse. Mais qui tu es. Et tu as l'air bien différent en terme de façon de penser que ces gens de ce parti...» avoua-t-il, conscient qu'il pouvait se tromper. Il rit légèrement en baissant la tête, avant de croiser le regard du beau brun. «Je pense que c'est plus compliqué que ça. Et je ne pense pas que ce ne soit possible.» Ou en tout cas, pas tant que les choses n'avaient pas changé drastiquement à DC. «Mais c'est gentil de me dire ça.» dit-il, en glissant sa main dans la sienne, et de le tirer doucement vers lui, passant l'autre main sur sa hanche. «Fais attention que je ne me méprenne pas sur tes intentions, Monsieur Henry.»
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C’est un mystère que James a bien peur de ne jamais pouvoir percer. Cet homme absolument incroyable s’intéresse à lui, le veut lui. De tous les hommes de cette ville qui doivent se bousculer à sa porte - il faudrait être complètement dingue pour ne pas le faire - il a choisi James. Ça n’a aucun sens. Et c’est à lui qu’il raconte ses secrets, à lui qu’il parle de la personne la plus importante de sa vie. C’est dans sa main qu’il glisse la sienne et à lui qu’il sourit. James est complètement ébloui. Son regard est posé sur le visage de Marvin et ce n’est que par miracle qu’il parvient à ne pas avoir la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau. “Possible ou pas, ne sous-estime pas ce que je pourrais faire pour que tu continues de me regarder comme ça.” admet-il à voix basse, presque sans réaliser vraiment ce qu’il dit. Ça n’a pas d’importance, de toute façon, car quand Marvin est près de lui, James est un homme totalement différent. Quand il se tient si près de lui, qu’il le regarde dans les yeux, rien n’a plus d’importance.
Il pose sa tasse encore pleine d’alcool pour libérer son autre main et, sans chercher plus loin, elle termine sa course sur la joue de Marvin, alors qu’il attrape son visage pour l’embrasser de nouveau. Il pourrait passer le reste de la nuit dans ce bureau à ne faire que ça, mais la nature humaine, si cruelle, l’oblige à s’éloigner pour respirer. Rien ne peut l’empêcher de sourire comme un crétin, cela dit. Alors c’est ce qu’il fait quand il rouvre les yeux et qu’il est juste assez loin pour voir le visage de Marvin. “Je crois que j’ai fait un malaise en venant ici chercher mon frère et que je suis présentement en train de mourir de froid dans une rue et que tout ça n’est qu’une hallucination.” plaisante-t-il, dans un petit rire. Pourtant, cette explication lui semble cent fois plus plausible que la possibilité qu’il ait réellement rencontré cet homme et que ça fonctionne. Sans doute que ça marche si bien parce que Marvin ne sait pas encore réellement qui il est. Ce n’est pas qu’une histoire de prénom : il y a aussi Eden, le reste des Garrison et toutes ces années où James n’a été qu’un petit garçon torturé et effrayé. Henry semble presque humain et normal, à côté, mais Henry n’est qu’une illusion.
Un de ces jours, bientôt, Marvin verra James tel qu’il est réellement, verra qu’il n’a rien d’intéressant et qu’il pourrait trouver tellement mieux. C’est une évidence pour l’informaticien. Son mensonge lui aura au moins permis d’être heureux un instant et c’est peut-être bien à cette excuse qu’il se raccroche pour garder son secret un peu plus longtemps. Car qu’importe le nom qu’il porte, il reste le même idiot sans intérêt. “Quand on pourra enfin sortir d’ici, laisse-moi t’inviter à prendre un petit-déjeuner.” quémande-t-il joyeusement. Il espère un peu que cette tempête ne prenne jamais fin, qu’ils restent là tous les deux, seuls au monde, pour le reste de l’éternité. C’est impossible, hélas, même une hallucination ne peut pas lui faire croire ça. Alors autant profiter de chaque seconde que durera celle-ci, n’est-ce pas ? Avec un peu de chance, tout ça est vrai et ce n’est même que le début d’un rêve encore plus grande. C’est ce que James essaye de se dire quand, une fois de plus - et certainement pas la dernière -, il se penche sur les lèvres de Marvin.
Il pose sa tasse encore pleine d’alcool pour libérer son autre main et, sans chercher plus loin, elle termine sa course sur la joue de Marvin, alors qu’il attrape son visage pour l’embrasser de nouveau. Il pourrait passer le reste de la nuit dans ce bureau à ne faire que ça, mais la nature humaine, si cruelle, l’oblige à s’éloigner pour respirer. Rien ne peut l’empêcher de sourire comme un crétin, cela dit. Alors c’est ce qu’il fait quand il rouvre les yeux et qu’il est juste assez loin pour voir le visage de Marvin. “Je crois que j’ai fait un malaise en venant ici chercher mon frère et que je suis présentement en train de mourir de froid dans une rue et que tout ça n’est qu’une hallucination.” plaisante-t-il, dans un petit rire. Pourtant, cette explication lui semble cent fois plus plausible que la possibilité qu’il ait réellement rencontré cet homme et que ça fonctionne. Sans doute que ça marche si bien parce que Marvin ne sait pas encore réellement qui il est. Ce n’est pas qu’une histoire de prénom : il y a aussi Eden, le reste des Garrison et toutes ces années où James n’a été qu’un petit garçon torturé et effrayé. Henry semble presque humain et normal, à côté, mais Henry n’est qu’une illusion.
Un de ces jours, bientôt, Marvin verra James tel qu’il est réellement, verra qu’il n’a rien d’intéressant et qu’il pourrait trouver tellement mieux. C’est une évidence pour l’informaticien. Son mensonge lui aura au moins permis d’être heureux un instant et c’est peut-être bien à cette excuse qu’il se raccroche pour garder son secret un peu plus longtemps. Car qu’importe le nom qu’il porte, il reste le même idiot sans intérêt. “Quand on pourra enfin sortir d’ici, laisse-moi t’inviter à prendre un petit-déjeuner.” quémande-t-il joyeusement. Il espère un peu que cette tempête ne prenne jamais fin, qu’ils restent là tous les deux, seuls au monde, pour le reste de l’éternité. C’est impossible, hélas, même une hallucination ne peut pas lui faire croire ça. Alors autant profiter de chaque seconde que durera celle-ci, n’est-ce pas ? Avec un peu de chance, tout ça est vrai et ce n’est même que le début d’un rêve encore plus grande. C’est ce que James essaye de se dire quand, une fois de plus - et certainement pas la dernière -, il se penche sur les lèvres de Marvin.