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Aiden Jacobs - LOS ANGELES TIMES

Rainbow D.Ashe


Rainbow D.Ashe

Head of the Institute


Aiden Jacobs - LOS ANGELES TIMES B889995d3281568fc6e11e27627d4c167534b6d1
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Date d'inscription : 05/04/2014


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Nom Jacobs.
Prénoms Aiden.
Date de naissance 19 Avril 1981.
Lieu de naissance San Francisco, CA.
Age 37 ans.
Origines Sa famille a de lointaines origines allemandes.
Nationalité Américaine.
Situation conjugale Célibataire.
Orientation sexuelle Homosexuel.
Situation financière Classe moyenne, il vit actuellement de ses économies et de l’argent que lui verse l’Etat en tant que vétéran.
Métier Major de l’U.S Army, réformé depuis peu. Il est actuellement en convalescence et à la recherche d’un nouvel emploi.
Groupe Hitchcock.

UN PEU PLUS SUR TON PERSONNAGE

HOBBIES : Dans son temps libre, il a pris l’habitude de beaucoup lire (c’était plus ou moins la seule chose qu’il pouvait faire quand il était au front). Il aime les sports d’équipe et adorait courir, deux choses devenues difficiles avec sa blessure et il a remplacé ses heures de sport par des heures de rééducation, ce qui se révèle beaucoup moins amusant et bien plus frustrant. Il peut très bien passer une soirée tranquille à la maison, à regarder la télé autant que sortir tous les soirs de la semaine - d’ailleurs son application Grindr est sa meilleure amie ! Quoiqu’il se donne beaucoup de mal pour apprendre à vivre sans elle.
OBJECTIF(S) DE VIE : Son aspiration actuelle serait sans doute de se trouver un nouvel objectif de vie. Ça semble un peu triste, dit comme ça, mais toute sa vie, Aiden n’a aspiré qu’à une chose : être un soldat, servir son pays jusqu’à son dernier souffle. La guerre lui a vite remis les idées en place et maintenant qu’il n’est plus apte au combat, qu’il n’a plus rien ou presque, c’est devenu difficile de savoir où aller. Alors oui, son projet sur le court terme est bel et bien de se retrouver et de trouver un nouvel objectif de vie. Ce qui lui manque le plus est un travail, quelque chose à faire qui lui permette d’avancer et d’être en accord avec lui-même. C’est ce sur quoi il se concentre pour le moment. Il rêverait de pouvoir trouver une carrière dans laquelle il pourrait épanouir son ambition et rendre service aux autres, exactement comme quand il a décidé de s’engager dans l’armée, mais si possible sans les mauvais côtés, les traumatismes et les blessures, cette fois.
AIME : Il écoute presque exclusivement des grands classiques du rock, tout ce qui appartient aux années 2000 lui est étranger. Il entretient une relation passionnée avec la mal-bouffe, même s’il essaye de se calmer maintenant qu’il ne peut plus faire autant de sport qu’avant. Il a un faible pour les bruns, on n’y peut rien, c’est comme ça ! Rajoutez des yeux clairs et il ne répond plus de rien…
DÉTESTE : Il a en horreur les gens paresseux, qui se laissent vivre et attendent que tout leur tombe tout cuit dans la bouche. Il n’aime pas les films d’action, centrés sur des drames inévitables et avec un héros prêt à tout pour sauver le monde entier, il trouve tout cela tellement irréaliste et même si ça fait partie du jeu, ça l’énerve, en particulier les petits détails dont il sait par expérience qu’ils sont complètement stupides ! Il déteste le désordre et les surprises.
PHOBIE(S)/PEUR(S) : Quoiqu’il n’en ait jamais vu en vrai, il a une peur panique des requins et des fonds marins en règle générale. L’idée de l’échec lui fait perdre tous ses moyens et celle de s’engager à autre chose que sa carrière encore plus.
LIEU D'HABITATION : Downtown, dans un deux pièces un peu usé, mais qui ne lui coûte pas trop cher en loyer.

LA BITCH ET TON PERSONNAGE

Il est plutôt du genre à se dire qu’il a mieux à faire que de s’intéresser à cette histoire. L’application est peut-être sur son téléphone, mais il ne l’a pas ouverte depuis qu’il s’en est rendu compte la première fois et il ne voit aucune raison de le faire de nouveau. Bien sûr il y a une certaine curiosité et il s’est déjà posé plus de questions qu’il ne l’aurait dû sur toute cette histoire. Peut-être qu’il prendra plus de temps, un jour, pour se pencher dessus et qu’il comprendra l’intérêt de tout ça. Mais à l’heure actuelle, il préfère réellement se concentrer sur sa propre vie et ses propres problèmes. Il n’est personne, de toute façon, alors il ne croit pas une seule seconde que la personne derrière tout ça se penchera un jour sur son cas.

SON HISTOIRE

Chapitre I : Chercher On est en Mai 1984, Hayden a trois ans et vient de recevoir le plus beau cadeau du monde. C’est une petite fille, elle s’appelle Sarah. Il est encore trop jeune pour comprendre réellement. Mais dès qu’il voit cette petite chose endormie dans son berceau, il sait qu’il l’aime plus que n’importe lequel de ses jouets et même plus que ses parents. C’est sa petite soeur et Papa lui a expliqué plusieurs fois que son rôle serait désormais de prendre soin d’elle. Alors quand on lui demande ce qu’il veut faire quand il sera grand, il répond qu’il veut sauver Sarah de tous les méchants. Les adultes trouvent ça mignon. Papa n’est pas souvent à la maison, trop occupé à sauver le monde et protéger le pays, mais il y a tout un tas de gens dans leur vie qui prennent soin de lui et de Sarah. Et puis, ils ont leur maman. Tout va bien, Hayden est un petit garçon heureux. Il n’y a aucune raison au monde pour que ça change un jour.

On est en Mars 1998, Hayden aura dix-sept ans dans un mois. Grandir à San Francisco est une expérience complètement surréaliste. Le soir, quand il sort avec ses amis, ils croisent souvent des hommes qui n’ont peur de rien. Il voit des choses à la télé et en entend d’autres dans la bouche de ses parents ou des gens au lycée. Il se pose des questions. Il entre dans un bar. Il n’a pas l’âge et tout le monde le sait mais personne ne dit rien. Il rencontre un homme, plus âgé forcément. C’est la première fois qu’il ose, qu’il sourit à quelqu’un d’autre et qu’il ressent cette chaleur étrange sans que ça ne lui semble totalement déplacé. Ils parlent, l’homme commande des verres pour tous les deux. Il boit trop. Ça, ça n’est pas la première fois que ça lui arrive, mais d’habitude il est avec ses amis et tout se passe plutôt bien. L’homme propose d’aller ailleurs, il dit qu’il a trop chaud et qu’il n’arrive plus à s’entendre penser. Hayden est sur un petit nuage et le suit avec plaisir. Ils finissent sur une plage. Hayden est prêt à exploser tellement il se sent bien, malgré le sol dur dans son dos et le sable qui entre sous ses vêtements. Il voudrait rester là pour toujours. Il rit, il parle trop fort et tout à coup, quelqu’un l’appelle. Il est encore un peu ailleurs quand il s’arrache difficilement aux lèvres de l’homme et qu’il pose les yeux sur Sarah. Elle a l’air bizarre. Choquée. Pâle, ou peut-être que c’est à cause de la lumière de la Lune. Il a chaud, tout à coup et ça n’a plus rien d’agréable. Sarah tourne les talons et s’éloigne en courant. Il panique et tente de la suivre. Il doit absolument la retrouver avant qu’elle ne rentre à la maison et qu’elle dise tout à leurs parents. Que deviendra-t-il si quelqu’un l’apprend ? Il ne pourra plus s’engager dans l’armée, en tout cas. Toute sa vie et son avenir risquent de s’effondrer s’il ne l’empêche pas de parler. Quand il la rattrape enfin, il n’est plus du tout alcoolisé, mais seulement effrayé. Ils parlent toute la nuit, comme ils ne l’ont jamais fait avant. Ils pleurent tous les deux et ils se promettent d’être toujours là l’un pour l’autre. Sarah promet aussi qu’elle ne dira jamais rien à personne. Que ce sera leur petit secret, pour toujours. Il la serre dans ses bras, si fort qu’elle manque d’air, mais ça leur est égal à l’un comme à l’autre.

Il y a d’autres garçons ensuite, d’autres hommes aussi. Quand il rentre encore enivré, Hayden va retrouver sa petite soeur dans sa chambre et il lui raconte tout ou presque. Elle ne dit rien aux autres, mais elle lui demande souvent s’il compte le faire un jour. Il répond toujours que non. Il n’a pas le droit. Il n’a pas peur que leurs parents lui en veuillent, pourtant, mais il a l’impression que dans le reste du monde, on ne voudra plus vraiment de lui. Il n’est pas stupide et il lit le journal tous les jours, il regarde la télé tous les soirs. Il sait et elle aussi. Alors ça reste leur petit secret rien qu’à eux.

Chapitre II : Rêver On est en Juillet 1999, Hayden s’engage dans l’armée. Il ne sourit pas vraiment au moment de signer les papiers, c’est même tout l’inverse. Évidemment, c’est une décision angoissante. C’est signer pour la vie et à dix-huit ans, la vie c’est encore long et un peu abstrait. Bien sûr, il a le choix, il pourrait faire autre chose. Aller à la fac, devenir avocat ou médecin, n’importe quoi. Il pourrait dire à ses parents qu’il est gay, partir vivre à New-York ou en Europe. Il pourrait faire tout ce qu’il veut et c’est ce qu’il fait. C’est ce qu’il a toujours voulu : suivre les traces de son père, servir son pays, se rendre utile et faire le bien. C’est un joli rêve, il n’a pas à en avoir honte et encore moins à douter. Ses parents sont fiers de lui, sa petite soeur est un peu inquiète, mais tout le monde est heureux. Il commence l'entraînement, apprend à se servir d’une arme et à obéir aux ordres. C’est un peu plus difficile pour les autres, mais pour Hayden c’est normal. Il n’a pas peur de se lever tôt ou de se rouler dans la boue et de courir pendant des heures. Il n’a pas peur d’être épuisé à la fin de la journée ou de se faire engueuler devant tout le monde. C’est un fils de militaire, il a ça dans le sang et ça se remarque très vite. Il devient une recrue prometteuse, se fait vite remarquer. Il a été taillé pour ce job, pour cette carrière et il est plus heureux que jamais. Même s’il n’a pas beaucoup de temps pour vivre sa jeunesse, même s’il n’a pas le droit de tomber amoureux ou de dire la vérité quand on lui demande pourquoi il n’a toujours pas de copine. Finalement, il fait ce qu’il aime et tout va bien, alors tout le reste n’est plus qu’un détail qu’il oublie bien rapidement. Il grimpe les échelons petit à petit et fait la fierté de son père. Les jeunes recrues l’admirent, les autres disent qu’il est carriériste et ils ont raison. Il ne se fait pas que des amis, mais ça lui est bien égal. Il grandit, il apprend, il voyage et il obéit aux ordres et tout est parfait.

On est en Juin 2002, Sarah a dix-huit ans, elle vient de finir le lycée et comme son grand frère, elle décide de s’engager aussi. Hayden n’est pas ravi, le reste de la famille non plus. C’est la fille, elle avait droit à une autre vie, mais elle veut faire comme son frère et comme son père. C’est presque mignon. Hayden a peur pour elle. Il est basé ailleurs et demande à retourner à San Francisco, mais c’est encore trop tôt. Heureusement pour l’instant, elle est encore en formation. Le temps qu’elle gagne son premier grade, il peut revenir à la maison et veiller sur elle. Il ralentit un peu sa carrière, peut-être. Ça l’agace, mais elle ne dit rien. Il prend soin d’elle, il la protège, comment pourrait-elle lui en vouloir ? Elle fait de même de son côté, surveille les arrières de son grand frère et s’assure que personne ne dise du mal de lui dans son dos. Ils sont ensemble et ils sont très heureux comme ça.

Chapitre III : Regretter On est en Septembre 2011, Obama est Président et la loi “Don’t ask, don’t tell” est abrogée. Partout dans le monde, des soldats jusqu’alors silencieux osent élever la voix et dire : je suis gay. Hayden hésite. Comme tous les autres, il est content d’avoir enfin le droit d’exister, mais il vient d’avoir une promotion et d’être envoyé au Moyen-Orient. Ce n’est pas le moment de perdre le respect de ses hommes, alors il se tait et s’envole pour l’autre bout du monde. Il est heureux, plein d’espoir. Enfin, il va pouvoir faire ce pourquoi il s’est engagé : aider des gens, participer activement à sauver le peuple et mettre fin à une guerre qui fait tant de victimes innocentes. Et il pourra le faire en étant lui-même. Tout est parfait. Il arrive en Afghanistan, la chaleur est insoutenable et tellement différente de ce qu’il a connu en Californie toute sa vie. C’est difficile. On dort mal, on doit toujours être prêt à combattre, c’est un autre monde et ça n’a rien de très glamour. Mais c’est pour la bonne cause et puis, Obama est Président et il a promis qu’il rappellerait les troupes petit à petit, que la guerre toucherait bientôt à sa fin. Alors Hayden garde espoir et fait de son mieux.

Les semaines passent, le Major Jacobs est un homme à la fois craint et respecté. C’est un bon leader, il sait se faire apprécier de ses hommes et son ambition le rend zélé. Il ira loin, c’est ce que tout le monde dit. Mais la guerre le rattrape. Parfois, ils partent en mission et Hayden se demande s’ils sont réellement dans le camp des gentils. Tout n’est pas noir ou blanc, ici. Des gens meurent et pas toujours à cause des rebelles. Des femmes, des enfants, des familles qui n’ont rien fait à personne. Les soldats ne parlent pas la langue du peuple, mais les rebelles, si. Ils font peur aux gens qu’ils doivent protéger et souvent, la plupart d’entre eux doivent être considérés comme des dommages collatéraux. Le Major n’a plus tellement l’impression de savoir ce qu’il fait. Pas mal de ses hommes se demandent aussi ce qu’ils foutent là et beaucoup trop veulent rentrer chez eux. Hayden voudrait changer les choses, pour le meilleur, mais il ne sait pas comment. Un jour, il emmène un soldat en mission. Rien d’important, on ne sait même pas trop d’où vient l’ordre. Ils partent à deux, un coup de feu est tiré, la douille est introuvable, le soldat est blessé. C’est grave, pas mortel, mais il ne pourra jamais plus marcher. Ce pauvre type était déjà au fond du gouffre, la nouvelle le met encore plus bas que terre. Toute cette histoire est bizarre, quelques uns posent des questions à demi-mots, mais quand le blessé est renvoyé au pays, on finit par se taire. Ceux à qui on pose la question affirment que cet incident n’aurait pas pu être évité. Le Major Jacobs profite d’un soudain élan de popularité parmi ses hommes. Personne ne le dit, mais tout le monde sait ce qu’il s’est vraiment passé et ce petit incident de rien devient le premier d’une longue série. Ce n’est pas grand chose, ce n’est pas suffisant, mais Hayden arrive à mieux dormir la nuit.

Tout rentre de l’ordre très vite. En apparence du moins. Le Major Jacobs se questionne de plus en plus. Il a envie de quitter l’armée et se demande ce que ça ferait, s’il lâchait son flingue dès maintenant et prenait la fuite. Désertion. Un crime impardonnable aux yeux de l”armée. La nuit, il rêve qu’il le fait réellement. Il n’a plus tellement l’ambition de grimper les échelons. Le jour, il continue de faire ce qu’on attend de lui en faisant de son mieux pour limiter les dégâts. Il ne croit plus aux promesses du Président ni aux grandes espérances qu’il avait le jour où il a signé pour cette vie. Personne ne lui demande si tout va bien et il ne répondrait même pas si c’était le cas. Les choses sont ce qu’elles sont, il a compris depuis un moment qu’un seul homme ne peut pas révolutionner le monde.

Chapitre IV : Essayer On est en Avril 2014, le Major remet les pieds sur le sol américain pour la première fois depuis des mois. La chaleur est moins oppressante à San Francisco qu’elle ne l’est en Afghanistan, mais tout le reste l’est. Les gens qui vivent leur vie, qui le salue quand ils le croisent dans la rue avec son uniforme sur le dos. On le respecte, il sert son pays, il combat les monstres terroristes et protège le peuple. Ou en tout cas, c’est ce qu’ils croient. Hayden, lui, ne se sent pas à sa place et il se noie dans cet océan de normalité. Ils sont tellement loin de tout savoir, ce qu’on lui demande tous les jours, ce que ses hommes et lui doivent supporter. Un lieutenant de sa garnison est jugé pour trahison et son seul crime est d’avoir refusé de tuer un gosse. Hayden doit témoigner, mais que peut-il dire ? S’il ose prendre la défense de cet homme, il finira sur le banc des accusés lui aussi, on le lui fait comprendre subtilement pendant des jours, des semaines. Encore une fois, on le met face à ce choix : ce qu’il pense, ce qu’il ressent et son devoir. Il prend le lieutenant Kaneki entre quatre yeux, comme on dit et il lui demande “Qu’est-ce que tu veux, toi ?” Mais le type ne dit rien, évidemment. Qui serait assez idiot pour regarder son supérieur dans les yeux et le supplier de le laisser rester à la maison ? Servir. Encore, toujours. Les jours passent, les nuits s’enchaînent, rien ne fait sens. Hayden s’ennuie, Hayden a peur, il se sent seul, il est perdu. Il attend que la nuit tombe et quitte la caserne pour traîner dans les bars de la ville. Il rencontre des hommes, les oublie avant que le soleil ne se lève sur un autre jour qu’il devra passer au tribunal militaire à écouter des idiots qui n’ont jamais mis le pied au front passer au crible le moindre petit détail de la vie d’un homme qu’il connaît mieux qu’il ne veut bien l’admettre. Les visages se superposent, il oublie les noms, mélange les dates.

Et puis, il y a Will. Il est comme tous les autres, ou presque. Un petit emmerdeur qui se croit plus malin que tout le monde et qui l’est. Il est beau, tellement qu’un regard sur lui et on oublie tous ceux qui sont passés avant, qu’ils soient restés une nuit ou une vie. Il sait tout sur tout, il mène la danse et il n’a pas peur de te dire ce qu’il pense, même quand ça fait mal, même quand tu ne le connais que depuis une heure et qu’il ressemble plus à un connard qu’autre chose à juger ta vie toute entière en quelques secondes. Hayden n’a jamais cru au coup de foudre et pire encore, il s’en fiche totalement. Mais ce type… Il boit verre sur verre en l’écoutant le psychanalyser toute la soirée et il le suit jusqu’à son hôtel sans réfléchir. Ils font l’amour, ce n’est pas génial à vrai dire. Trop d’alcool, trop de colère aussi dans cette toute première étreinte qui devait le transporter. Il déteste ce mec, ouais, mais il y est déjà accro après la première fois. Ils parlent encore, pendant des heures et maintenant que Will a eu ce qu’il voulait, il est différent. Plus calme, plus ouvert aussi. Hayden ne le déteste plus quand ils recommencent une deuxième fois. Il sait qu’il ne pourra plus jamais l’oublier après la troisième, quand le soleil se lève et que Will le met dehors sans prendre la peine d’y mettre les formes.

Will quitte la ville et Hayden retourne à son existence lassante. Ils échangent des messages, se parlent tous les jours. C’est presque parfait, ça l’aide à passer le temps et à tenir le coup. Il arrête d’aller dans les bars, de coucher avec d’autres types. C’est seulement Will, Will et encore Will à toutes les sauces, même s’ils ne se revoient pas pendant des mois. Même si ce foutu connard finit même par ne plus vraiment lui répondre, par être trop occupé pour l’appeler. Jusqu’à ce qu’il revienne à San Francisco. Il appelle, demande à le voir et Hayden rapplique comme on l’a sifflé. Une autre nuit pour le détruire. Il ne dit rien, le jugement va être rendu dans quelques semaines et il repartira au front. Alors à quoi bon ? Mais s’il avait pu rester, il lui aurait tout balancé. Il se serait battu, il aurait tout essayé pour continuer d’avoir sa dose encore un moment. Les semaines passent, le jour du jugement approche. Hayden est en miettes, Will l’appelle, ils couchent ensemble, encore et se quittent sans un mot. C’est tendu, désagréable, mais qu’importe. Une semaine plus tard, le jugement est rendu. Kaneki est coupable, réformé sur le champ. Hayden a envie de hurler, de tout envoyer valser. Il appelle Will, pas de réponse. C’est terminé sans qu’il ne sache comment ni pourquoi. Il est renvoyé en Afghanistan et en quelques jours à peine passés sur le front, Will est oublié.

Chapitre V : Perdre On est en Octobre 2016, rien ne change vraiment. Le front, tous les jours, tout le temps. Hayden essaye, de toutes ses forces, d’être un bon soldat et un bon Major. Il doit faire ce qu’on lui demande, même quand ça ne lui plait pas et ça ne lui plait pas souvent. Il doit diriger ses hommes et les soutenir aussi, c’est le plus difficile. Ça fait un peu plus de deux ans qu’il est de retour au front et c’est devenu encore pire. Il a l’impression d’être un imposteur, à se tenir là avec son arme à la main tous les jours, quand ce qu’il veut c’est partir en courant. Comment peut-il convaincre ses hommes d’une chose à laquelle il ne croit plus ? Il continue ses petites magouilles pour protéger ceux qui en ont besoin, pour s’éviter un autre jugement et il y arrive, mais il n’en a plus envie. Une mission est prévue, le soleil tape trop fort, ils se rendent en petit comité dans un village proche pour démanteler un réseau de rebelles qui se cache dans les caves des habitants du coin. Hayden est épuisé, pas seulement d’avoir encore mal dormi, mais de tout. Il ne fait pas attention, ils trouvent les rebelles, on lui tire une balle dans le genou et tout le reste disparaît. Ça fait mal, rien que de très normal. On l’opère en urgence, la balle est restée logée dans son genou. Il perd beaucoup de sang, la fatigue l’accable un peu plus et il se prend à rêver de nouveau. Que peut-être, tout va s’arrêter maintenant. Mourir. Il n’en a jamais vraiment eu envie, mais c’est une solution efficace pour quitter l’armée, pas vrai ? Il reste inconscient plusieurs jours. Il souffre le martyr presque un mois entier. Sa blessure s’infecte, c’est insoutenable. On tente de le soigner, mais la situation est trop précaire. On l'envoie en Allemagne, hôpital militaire. L’infection a touché l’os, il peut à peine marcher. La guérison sera difficile, d’autres opérations sont prévues et les chances qu’il ne retrouve jamais vraiment l’usage complet de sa jambe sont grandes. Il ne retournera pas au front tout de suite, on lui demande de préparer ses affaires. Félicitations, Major, vous venez de gagner un billet retour pour les Etats-Unis ! Et pourtant, ça ne lui fait même pas plaisir.

On est en Février 2017, pendant des mois, Hayden n’a vu de San Francisco que ce qui filtre par la fenêtre de sa chambre d’hôpital. Mais enfin, il peut sortir. Retourner vivre à la caserne en attendant qu’on décide de son sort. Il est en colère et plongé dans ce même putain de conflit intérieur qui refuse de se résoudre tout seul. Il se sent un peu coupable, mais souvent, il prie pour qu’on le déclare inapte au combat. Laisser ses hommes se démerder seuls, ça ne lui plait pas trop, mais il n’a aucune envie de refoutre les pieds là-bas, jamais. Ça lui a pris du temps, trop de temps, mais il a enfin fait un choix : il ne veut plus être soldat. Les jours passent, la même comédie qu’autrefois se rejoue avec cette insupportable impression de déjà-vu : les bars, les inconnus qui ne restent pas, l’alcool, le désespoir. Alors, forcément, il pense à Will. Un texto, rien d’autre. Il ne s’attend même pas à une réponse, mais il en obtient une quand même. Il essaye, même s’il sait qu’il va le regretter. Il veut cet homme, il l’a toujours voulu, toutes ces années depuis le premier soir. Ils parlent de nouveau, tous les jours, souvent. C’est simple, c’est familier et nouveau en même temps. Oui, mais voilà… Will lui parle, Will lui répond, mais Will est marié. Marié. Ça fait rire Hayden. Il refuse de l’admettre. Il se sent con, plus que jamais dans toute sa vie. Il boit, boit, boit, jusqu’à ne plus être capable de se contenir. Et il fait ce truc, complètement stupide, qu’on fait tous quand on a le coeur brisé à cause d’un pauvre mec et beaucoup trop d’alcool dans le sang. Facebook. Barre de recherche. Will Burbank. Jolie photo de profil. Cet enfoiré est toujours le plus bel homme que cette connerie de planète ait portée. Et son mari… C’est sûrement une blague, peut-être l’alcool, peut-être qu’Hayden est devenu fou. Ce foutu connard a épousé Kaneki. De tous les hommes de ce monde, il fallait que ce soit lui. Ils ont l’air heureux. Putain de merde, ils ont l’air tellement amoureux qu’Hayden a envie de gerber. Il le fait, mais c’est probablement seulement l’alcool. Il ne réfléchit pas, il appelle Will sans trop savoir pourquoi. Il faut juste qu’il lui parle. Will lui a tout dit : ses doutes, ses rêves, son envie de se tirer à l’autre bout du monde, qu’il ne sait pas comment le dire à son mari, qu’il a peur. Et Hayden… Hayden l’a aidé. L’a conseillé. Presque un mois entier. Mais là, il ne veut plus aider. Il veut juste lui dire : “Quitte-le, tire-toi et emmène-moi avec toi.” Il appelle une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Will ne répond pas, Hayden s’endort sur le sol de sa salle de bain et quand il se réveille le lendemain, un message l’attend. Un message d’adieu. C’est terminé, encore une fois. Cette impression de déjà-vu là, elle le rend plus malade encore. Ou peut-être que c’est juste la gueule de bois.

Chapitre VI : Recommencer On est en Août 2017, tout part en vrille. Sarah est envoyé au Moyen-Orient, c’est la première fois. Hayden est libéré. Réformé. Considéré inapte au combat, à cause de cette foutue jambe. Il peut marcher, mais certainement pas courir et rester debout pendant des heures. Il continue de boire, de tout envoyer valser. La nuit, des cauchemars le réveillent en sursaut, il est en nage et ne peut plus respirer. Il revoit ceux qui sont morts et il se demande si ça n’est pas à cause de lui, parfois. Il repense à ceux qu’il n’a pas pu sauver et il a peur pour sa petite soeur désormais là-bas. L’armée lui rend sa liberté, mais après lui avoir tout pris, ça ne ressemble pas vraiment à un soulagement. Il ne sait pas quoi faire maintenant, alors il boit, il sort, il s’oublie. Quand il n’est pas seul, ça va, mais quand il se réveille en pleine nuit et qu’il se souvient qu’il y a quelqu’un dans son lit, c’est trop. L’un de ces hommes part en le frappant au visage. Il l’a bien cherché, il imagine que se réveiller avec un type de quatre-vingt kilos sur le ventre en train de vous étrangler peut surprendre. Il sait bien qu’il doit se reprendre, mais comment ? Ici, tout est trop. Et chaque seconde qu’il passe dans cette ville, il ne pense qu’à tout ce qu’il a perdu.

On est en Janvier 2018, il croise Will et son mari, dans un bar. Il ne leur dit rien, ni à l’un ni à l’autre et se tire en vitesse dans un autre endroit. Verre après verre, c’est en perdant connaissance qu’il ferme les yeux ce soir-là. Quand il se réveille le lendemain, c’est uniquement parce que Sarah lui balance une casserole d’eau au visage. Elle est folle de rage et il ne peut pas lui en vouloir, pas vraiment. Mais il se rend compte en la voyant pleurer, à quel point il est en train de foutre sa vie en l’air. C’est le petit coup de pouce qu’il lui fallait pour réaliser ce qu’il est en train de devenir et surtout que ça n’est pas ce qu’il veut. Avant que la permission de Sarah ne prenne fin, il lui promet qu’il va se reprendre. S’il lui ment, il sait qu’il ne pourra plus jamais se regarder dans un miroir. C’est cliché et stupide, mais une nouvelle année vient de commencer et Hayden est bien décidé à ce que ce soit l’année du changement.

On est en Octobre 2018, Hayden s’installe à Los Angeles. Il n’est pas parti très loin, mais ça suffit pour le moment. Il est comme seul au monde, tout à coup. Personne ne le connaît, personne ne l’attend. Il peut recommencer à zéro, c’est exactement ce qu’il veut. Il loue un appartement assez miteux, pas très grand, mais parfait pour lui. Il cherche du travail, il se cherche une nouvelle route à suivre. Il cherche l’homme qu’il était et qui a disparu quelque part au milieu d’un combat armé en plein désert. C’est la chose la plus difficile qu’il ait jamais eu à faire. Il lui arrive encore de boire, il lui arrive encore de se réveiller à côté d’un homme dont il a oublié le nom. Il lui arrive de perdre sa motivation et il se réveille encore la nuit avec des horreurs dans la tête. Mais il faut bien commencer quelque part.