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Fall || Raf & Zayan #7

Rainbow D.Ashe


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J’avais continué à oublier le vrai monde avec lui. Je lui faisais confiance, je travaillais beaucoup, mais j’y arrivais et ça faisait à présent de long mois que j’avais passé sans toucher à la drogue et sans même me prostituer. J’escortais, parfois, mais il ne devait y avoir aucun sous entendu, ca devait rester cordiale, rien de déplacé, juste une présence. J’espérais un jour ne plus avoir à le faire du tout, mais j’avais encore trop besoin de ce revenu pour ça. Alors j’ignorais, je me contentais de sortir avec un homme formidable sans jamais penser à combien cela être un miracle. J’avais de la chance, je le respectais, mais je ne devais pas craindre chaque jour pour nous. Ce soir là, une fois de plus, j’étais allé chez lui, j’avais souris comme un débile, j’avais parlé un peu de tout et je l’avais aimé. Il effaçait chaque jour un peu plus les dégâts que ma vie m’avait causé et cette nuit encore, à ses côtés, je m’étais endormi serein. Du moins jusqu’à ce qu’au milieu de la nuit le téléphone sonne et ne me réveille difficilement.

M’extirpant des bras de l’homme, j’eus du mal à saisir qu’il s’agissait d’un appel, en fait ma première idée avait été qu’il était simplement l’heure de se lever, mais l’obscurité me détrompa bien vite. Il ne faisait pas aussi nuit, même à six heure du matin. Me penchant pour saisir mon téléphone, je finis par décrocher et les premiers mots eurent pour effet de complètement me réveiller. C’était l'hôpital, ma mère s’enfonçait, fortement, c’était critique, je devais venir, on devait me demander des trucs et me demander de payer aussi pour ce qu’il avait déjà dû faire. Je… J’avais un peu de mal à tout comprendre, et encore plus à mettre de l’ordre dans mes idées. Posant le téléphone après que la conversation se soit coupé sans que j’ai pu dire un mot, ou sans que j’ai eu conscience, je pris quelques secondes avant de me lever et de chercher mes affaires, hagard. « Y’a un problème à l'hôpital… Il faut... » que j’y aille ? J’avouais que oui, j’aurais du, mais j’avais soudainement peur d’y aller, peur que la vérité m’explose en plein visage.

« Est-ce que tu voudrais venir ? Je suis pas bien sur d’y arriver là. » avouais-je le regard abattu, le coeur lourd. Je ne voulais pas d’une évidence, je ne voulais plus revenir en arrière, devoir lutter, devoir sombrer pour finalement tout perdre. Je voulais pas qu’elle meurt, c’est évident, mais je ne voulais pas qu’il parte, qu’il disparaisse, qu’il me tourne le dos quand l’inévitable semblait déjà marcher vers moi.
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Des rêves encombrent certainement l’esprit de Zayan cette nuit-là, comme c’est le cas pour tout le monde, mais à la seconde où il ouvre les yeux, aucun souvenir ne persiste à ce sujet. Probablement que ça n’était rien de très important, pourtant le fait qu’il n’en garde aucun souvenir le préoccupe plus que de raison.

Cette obsession ne vient pas tout de suite. À vrai dire, quand il se réveille pour la première fois, il ne pense à rien de spécial. Il faut attendre plusieurs secondes après que la sonnerie du téléphone de Rafaël ait commencé à se faire entendre pour que Zayan s’extirpe de son sommeil. Il n’ouvre même pas les yeux, se contente d’étirer une grimace et de lâcher un grognement. Il resserre son emprise sur le corps de Rafaël pressé contre lui, dans l’espoir un peu bête de le retenir, qu’ils puissent ignorer l’appel et simplement se rendormir. Le jeune homme n’est visiblement pas d’accord avec ce plan car, qu’importe le léger effort que fait Zayan, ses bras se retrouvent rapidement vides. Il se tourne dans le lit alors que Rafaël prend la fuite, mais ne parvient pas à se replonger totalement dans le sommeil. Quel que soit le sujet de cet appel, le mal est fait : la nuit est terminée.

Quand la voix de Rafaël s’élève, quelques secondes plus tard, Zayan abandonne définitivement l’idée de finir sa nuit et se redresse, passant une main sur son visage alors qu’il s’assoit dans le lit. Les mots arrivent jusqu’à lui et il parvient même à les enregistrer, dans une certaine mesure, mais pas assez pour ressentir quoi que ce soit d’autre qu’une certaine désorientation. “Bien sûr.” lâche-t-il par réflexe plus qu’autre chose. C’est le même automatisme qui le fait sortir du lit, attraper ses vêtements de la veille qui traînent encore sur la chaise où les a laissé avant d’aller se coucher, les enfiler. Tout ça dans le brouillard le plus complet. Ça lui prend un temps fou, vraiment, pour réaliser que rien de tout ça n’est normal. Il est assis sur sa chaise, en train de mettre ses chaussures quand la lumière se fait dans son cerveau et qu’il se redresse brusquement pour chercher Rafaël des yeux.

“Est-ce que tout va bien ?” demande-t-il, question stupide s’il en est. Devoir se rendre à l’hôpital en pleine nuit est un bon indice, mais le visage blafard du jeune homme et son air complètement ailleurs finissent de répondre pour lui. Le brouillard se dissipe d’un seul coup quand Zayan comprend enfin. Il se lève d’un bond, alors qu’il n’a toujours qu’une seule chaussure et se précipite sur le jeune homme qu’il prend dans ses bras immédiatement. Quelques mots réconfortant seraient les bienvenues, mais que dit-on dans un moment pareil ? “Je suis désolé…” souffle-t-il, alors que la panique commence à l’envahir peu à peu. Il ne sait pas trop de quoi il s’excuse : d’avoir eu besoin de tout ce temps pour comprendre qu’il se passait quelque chose ? Que la mère de Rafaël soit, de toute évidence, dans un état critique ? Peut-être autre chose, peut-être tout ça en même temps. Ça n’a aucune importance, de toute façon. “Allez, viens. Faut qu’on y aille. Tout ira bien.”

Après ce mensonge plus gros que lui, Zayan décide de ne plus rien dire avant d’y être invité. Il s’éloigne difficilement de Rafaël pour finir de se préparer et, quand c’est fait, essaye tant bien que mal de soutenir l’homme sans rien dire de stupide. Ils s’installent dans une rame de tram déserte plusieurs longues minutes plus tard. C’est là, alors qu’il est assis en silence à regarder le sol entre ses pieds, que Zayan se demande de quoi il rêvait avant d’être réveillé, en vain. Et même si ça n’a aucune importance, il trouve assez frustrant de ne pas réussir à s’en souvenir. “Qu’est-ce qu’ils ont dit ?” demande-t-il, en relevant abruptement les yeux vers Rafaël dans l’intention de penser à autre chose.
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J’étais perdu, hagard, pas vraiment là, à côté de la plaque. Ne réagissant pas trop quand Zayan me prit dans ses bras, j’essayais de tenir le coup, d’être là mais… Mais je n’arrivais pas, en fait je repris conscience de ce qui se tramait autour de moi que lorsque je fus assis dans le trame, que lorsque Zayan ne me demanda ce qu’ils m’avaient dit. Clignant des yeux une bonne centaine de fois, je relevais les yeux vers lui, prenant un peu plus conscience de ce que j’allais sans doute perdre en une nuit. « Elle s’est enfoncée. » soufflais-je d’une voix rauque, étouffé, douloureuse, qui semblait peiner à naître et exister. Déglutissant, j’essayais de respirer, mais étrangement la pression sur mes poumons était trop forte, trop douloureuse pour une tel inspiration. Je suffoquais, lentement, mais sûrement.

Qu’est-ce qu’on allait me dire ? M’annoncer ? A quelle point ma vie allait-elle exploser et à quel point j’allais être une mauvaise personne, un être égoïste… « Ils ont réussi à la stabiliser et ils ont besoin de savoir ce que je veux faire... » continuais-je, la voix déraillant sur la fin tant cette phrase engagé une potentielle fin. « Et ils veulent que je régle les frais pour l’avoir stabilisé... », mais comment ? Comment j’étais censé réussir cette partie et comment j’étais censé ne serait-ce que penser à ça quand ma mère était… J’étais… Incapable de raisonner, incapable de penser et j’allais forcément me réveiller, j’allais vraiment sortir de ce cauchemar, ce n’était pas possible autrement. Le regard perdu dans le vide, je n’arrivais toujours pas à réaliser, à vraiment prendre la mesure de tout ça et pourtant… Pourtant qu’ici quelques stations nous y serions, face à ce bâtiment froid et sans vie qui pouvait me prendre ma mère à tout moment. « Je sais pas ce qu’il s’est passé. » murmurais-je alors que j’avais bien conscience que me parler médicale ne m’aurait pas plus aider. Je savais juste que c’était pire, que c’était vraiment pire.

Le tram s’arrêta alors devant l'hôpital et presque par réflexe, je me levais pour sortir et avancer jusqu’à l’entrée des visiteurs, sauf qu’à dix mètres à peine, mes jambes cessèrent d’avancer et moi, je restais là, à fixer un point inconnu, invisible. Je devais me réveiller, je ne voulais pas affronter les réalités cachés derrière ces murs. Je voulais juste… Juste continuer et ne pas m’oublier, j’étais égoïste et tétanisé.
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Il aurait sûrement pu deviner tout seul de quoi il était question. Étrangement, l’entendre dire à voix haute par Rafaël et son air complètement désemparé rend la situation encore un peu plus irréelle. Sans doute parce que personne ne s’imagine devoir se réveiller un beau jour avec la lourde responsabilité de la vie d’une autre personne sur les épaules. Une chose est sûre : Zayan n’a aucune envie d’être confronté à cette situation. Il n’a pas envie que Rafaël lui demande ce qu’il en pense, ce qu’il doit faire. Ce n’est pas une décision à laquelle il veut prendre part. S’il avait le malheur de se tromper ? S’il choisissait une solution qui empire encore un peu les choses ? Non. Il ne veut surtout pas qu’on lui demande de participer. Il est présent et c’est le mieux qu’il puisse faire, quoi qu’il ne trouve pas qu’il soit très doué pour ça non plus. En fait, quand l’escort lui en dit un peu plus sur ce qui se passe, tout ce que Zayan trouve à faire, c’est de poser sa main sur celle du jeune homme et de baisser les yeux. La mère de Rafaël est le sujet qu’il évite le plus soigneusement depuis le départ, comme une menace qu’il a décidé d’ignorer jusqu’à ce que ça ne soit plus possible. Jusqu’à aujourd’hui, de toute évidence. “Je suis là, quoi qu’il arrive.” souffle-t-il, sans trop savoir si Rafaël l’entend ou non, sans même savoir si cette déclaration apporte le moindre réconfort.

Il reste fidèle à ses mots, en tout cas, et suit le jeune homme jusqu’à l’hôpital quand ils y arrivent enfin - beaucoup trop vite à son goût. Peut-être que Rafaël ressent la même chose, car ils n’y sont pas encore quand il s’arrête brusquement à quelques mètres des portes du bâtiment. Une fois de plus, Zayan ne dit rien, mais il est assez soulagé de la petite pause qui lui est offerte. Il pose une main dans le dos de Rafaël, embrasse sa joue, dans l’espoir que le minimum vital arrive à rassurer son petit-ami, mais la panique commence à l’envahir sérieusement. Clairement, il ne sert à rien et Rafaël n’en mène pas large non plus. Sauf que lui, il a le droit. C’est sa mère qui est en train de mourir dans cet hôpital, c’est à lui d’être triste et perdu, à lui de paniquer sérieusement. Zayan… Zayan doit se débrouiller avec le reste. Il prend une profonde inspiration pour essayer de se calmer et de réfléchir un peu plus froidement à tout ça.

Il lui faut une bonne minute pour réussir à se reprendre. Quand c’est chose faite, il vient se planter devant l’escort et pose ses mains sur ses joues pour l’obliger à relever les yeux. “Hey.” appelle-t-il doucement. “Tout ira bien.” souffle-t-il une fois encore, quoi que ça sonne moins comme un mensonge cette fois, plus comme une fatalité. Il faudra bien que ça aille, pas vrai ? Ils ne peuvent pas rester là à paniquer en espérant que le problème se règle tout seul. “Une chose à la fois, d’accord ? Oublie l’argent et tout le reste, pour l’instant, c’est ta mère le plus important.” Il espère très fort que son ton soit convaincant, mais c’est le mieux qu’il puisse faire pour le moment : espérer. “On va déjà voir comment elle va et ce que les médecins peuvent faire pour elle. Et on verra tout le reste après, ok ?” Ce n’est que repousser le problème à plus tard, mais après tout rien ne dit que Rafaël n’en a pas le droit. C’est sa mère, sa vie, s’il n’est pas encore prêt à décider ou à payer des factures, personne n’a le droit de l’y obliger et Zayan compte bien s’assurer que personne n’essaye. Il ne peut pas faire grand chose pour aider, mais ça c’est dans ses cordes.

“Tu peux le faire. T’en as déjà supporté tellement plus.” Ou, du moins, perdre un proche est bien plus habituel que certaines des choses qu’il a traversé par le passé… Et la plupart des gens y survivent, pas vrai ? Aucune raison que ce ne soit pas le cas pour Rafaël. “Allez, viens.” Sur ce dernier encouragement, Zayan libère le visage de l’escort et prend sa main à la place, pas tellement pour le tirer de force vers l’hôpital, mais ça y ressemble quand même beaucoup. De toute façon, passer la nuit sur le parvis ne changera rien à ce qui se passe à l’intérieur.
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Tétanisé, paniqué à l’idée de ne rien pouvoir faire et d’être simplement face à la fin, je fus incapable de faire un pas de plus. Je voulais rester là, dehors, à l’endroit exacte ou tout était encore possible. Le meilleur comme le pire. J’avais besoin de temps, de réussir à respirer aussi et malgré ma volonté… Ma gorge était tellement nouée que déglutir était une souffrance. Je voyais une catastrophe arriver de loin et quand Zayan vient s’arrêter devant moi, qu’il me toucha, ce fut comme un sursaut. Tout irait bien… Il n’en savait rien. J’avais vécu mes heures les plus sombre ici, à dans ces murs. J’y avais pris des décisions qui encore aujourd’hui m’impactaient. Non, tout n’irait pas bien. Je ne pouvais pas oublier l’argent, certes ma mère était la plus importante, j’étais d’accords, mais je savais aussi que j’étais un mauvais payeur, qu’à la seconde même où il serait question de prendre une décision, je serais rattrapé par mon passé.

Hochant donc la tête sans grande conviction, j’ai peur de ce que je découvrirais, peur de l’avenir et peur de ne pas réussir à supporter ça, ou les décisions qui en découleraient. Me laissant donc tiré par Zayan vers les portes de l'hôpital, j’y suffoque presque et ça ne fait qu’empirer quand j’arrive à l’accueil pour demander à voir ma mère et qu’on me prévient qu’un médecin veut me voir avant. Je ne peux pas la voir seul, il me faut quelqu’un, pour me préparer… Hagard, absent, je réalise à peine qu’un homme en blouse blanche vient de se figer face à moi. Je le connais, il n’est pas le plus sympathique de tous, mais au moins celui-là ne me dénigre pas simplement car je suis pauvre. Il commence alors à parler, sans que je ne comprenne rien, mon coeur bat trop vite, il s’emballe même, comme si j’étais en train de me noyer et qu’il cherchait désespérément à faire voyager le peu d’oxygène qu’il me restait dans le sang. Je capte des brides, il y a eu une opération, de nouveaux tubes, des défaillances multi viscérale, des insuffisances, un pronostic vital engagé et peu encourageant. Il me demandait de me préparer, qu’il serait là à la sortie et tout un tas d’autres trucs qui me passait par dessus la tête.

Le suivant, il arrêta Zayan au passage des soins intensifs, insistant pour que seul la famille vienne. C’est au prix d’un effort insupportable que je réussis à prendre la parole, que je soufflais qu’il était mon compagnons, qu’il était de la famille, qu’il devait venir… Il aurait sans doute préféré entendre le mot mari, mais la lividité de mon visage et le fait que je semblais avoir couru un marathon sembla le convaincre de ne rien dire pour nous conduire à deux à la chambre et là encore, je m’écroulais un peu plus. Il y avait bien plus de tube que je n’avais jamais vu, bien plus de machine et… Plus rien d’humain. Je m’acharnais depuis des années dans l’espoir qu’elle revienne à elle, dans l’espoir qu’elle vive à nouveau et… Elle était comme ça… Reculant d’un pas, puis d’un second jusqu’à rencontrer le mur, je glissais contre jusqu’à m’asseoir là ou je n’aurais aucun risque de tomber, « Ca va pas aller... » murmurais-je, « Elle est... », en train de mourir. Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues et avec elles l’angoisse de cette réalité, « J’ai pas compris là moitié de ce qu’il m’a dit... » avouais-je finalement dans un rire nerveux. Je ne savais rien, j’avais entendu ces mots, je comprenais leurs force, mais je n’en savais rien…
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Une présence réconfortante. C’est ce que Zayan pense jouer comme rôle ici, une simple présence réconfortante, qui n’a d’autre rôle que de rester en silence dans un coin où Rafaël pourra le trouver quand il aura besoin. Il suit le jeune homme comme son ombre le temps d’aller jusqu’à l’accueil, puis reste en retrait quand un médecin vient pour parler avec Raf, même s’il ne peut s’empêcher de tendre l’oreille dans l’espoir de capter quelques informations. Ça le soulage presque quand vient enfin le moment pour le jeune homme d’aller voir sa mère. Enfin, pendant quelques minutes au moins, le pakistanais va pouvoir rester assis dans la salle d’attente et prendre le temps de respirer. Ou du moins, c’est ce qu’il croit. Malheureusement, il fait l’erreur de vouloir attendre le dernier moment pour faire ses adieux à Rafaël et le suit donc aussi loin que possible vers la chambre de sa mère. Comme il s’y attendait, le médecin exige qu’il n’aille plus loin quand ils approchent. Normal, il n’est pas de la famille, il n’a rien à faire dans cette chambre et franchement il n’a aucune envie d’y entrer. Rafaël ne l’entend pas de cette oreille. Le visage de Zayan se décompose lorsqu’il insiste auprès du médecin pour qu’ils puissent entrer tous les deux, il doit serrer la mâchoire pour garder le silence, ne pas hurler à voix haute qu’il ne veut pas entrer dans cette chambre, ne veut pas voir cette femme qu’il ne connaît pas sur son lit de mort… “Merci.” C’est tout ce qu’il dit, dans un murmure à peine audible, lorsque le médecin accède à la requête de Rafaël et permet à Zayan d’entrer.

Alors, bloqué dans son mutisme, Zayan obéit, entre dans la chambre et essaye de se faire oublier, de ne surtout pas regarder vers le lit où repose la malade. Il aimerait aider Rafaël, vraiment, mais la situation est tellement difficile pour lui. Qu’est-ce qu’il fait là, au juste ? Il n’est pas de la famille, il n’a aucune raison valable de prendre part à ce qui se passe ici. De fait, il ne sait pas quoi faire pour Rafaël et quand le jeune homme s’écroule en posant les yeux sur sa mère, Zayan garde ses distances, ose à peine regarder dans sa direction. “Je suis désolé, Rafaël.” murmure-t-il seulement. “Je ne sais pas ce que tu dois faire. Je ne peux pas décider pour toi.” Et même s’il pouvait, même si le jeune homme le suppliait de le conseiller, de prendre cette décision, il s’y refuserait. Tout ce dont il a envie, c’est de prendre la fuite et attendre à l’abris dans la salle d’attente, que cette épreuve passe. Il fera ce qu’il faut pour réconforter le jeune homme ensuite, mais il ne peut pas se trouver là. C’est tellement gênant, tellement désagréable. “Je devrais vous laisser seuls. Tu dois lui dire au revoir, ou…” Ou quoi ? Il n’a même pas de réponse à ça, il n’a de réponse à rien. “Raf… Tu dois te reprendre, immédiatement. Tu m’entends ? Tu pourras t’effondrer plus tard, aucun soucis, mais là, maintenant, tu dois faire un effort. Lève-toi et décide de ce que tu veux faire, c’est ta mère, ta responsabilité. Je peux rien faire de plus pour toi que de te soutenir quand ce sera terminé.”

Est-ce qu’il est horrible ? Il se sent horrible, monstrueux. Pourtant, c’est la vérité. Il comprend le choc, il comprend l’état dans lequel se trouve Rafaël, mais que ferait le jeune homme s’il était dans cette situation sans personne à ses côtés ? Il doit prendre ses responsabilités, agir. “Prends le temps dont tu as besoin, mais fais quelque chose. T’as pas le choix. T’es le seul à pouvoir décider de ce qui va se passer, tu peux pas échapper à ça.” Tant pis, si Zayan est trop dur, s’il ne montre pas toute l’empathie qu’il faut. Certains moments dans la vie demandent autre chose que de l’empathie : des actes. Parfois, soutenir quelqu’un, c’est aussi lui dire ce qu’il n’a pas envie d’entendre, mais qu’il doit quand même comprendre.
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J’avouais que je ne l’avais pas vraiment vu venir et pourtant, j’aurais dû y penser non ? Zayan déclara qu’il ne pouvait pas décider pour moi, je ne lui avais pas demandé, mais je compris à la suite de ses mots qu’il n’aurait même pas dû être là. Il ne voulait pas être là, dans cette pièce. Je devais me reprendre, je ne pouvais pas céder maintenant et je devais surtout décider ce que je voulais faire maintenant, sans lui, car lui ne serait là qu’à la fin, quand tout serait terminé. « Tu peux sortir. » soufflais-je alors douloureusement, lui rendant sa liberté alors que je n’arrivais peut-être plus à faire la part des choses. C’était violent, blessant aussi. Il venait de dire quelque chose que je n’attendais pas, il avait repoussé peut-être son implication à tout ça, mais il m’avait surtout laissé seul. Une fois sortit de la pièce, hors de ces murs, je n’avais plus rien, plus qu’un sentiment de vide et cette réalité bien trop grosse à affronter.

C’était plus simple dans un sens de se suicider lentement pour sauver quelqu’un. On avait pas de sang sur les mains, on était responsable de rien. Pourtant je ne pourrais pas continuer. Ce soir, toutes ces machines la maintenait en vie, mais sans elle… Elle était partie non ? Il me fallut sans doute une trop grande partie de la nuit pour en prendre conscience, pour que la colère que j’avais contre Zayan s’efface pour un vide, celui de cette décision destructrice qui me noyait au plus profond de mes angoisses. Je ne voulais pas être un mauvais fils et pourtant, j’allais devoir dire au revoir à ma mère. Je ne voulais pas. Je ne voulais vraiment pas.

Aux premières lueurs du jours le médecin finit par revenir, par me parler de tout, de chiffre, de la réalité. Me tendant alors un formulaire, je mis une bonne heure avant de finalement signer, avant d’arrêter cet acharnement thérapeutique qui la maintenait en vie, qui me laissait une chance. Tenant sa mains glacé, j’avais attendu que chaque arrêt fasse son oeuvre, que lentement son corps arrête de se battre jusqu’à ce que finalement, ni son coeur, ni son cerveau ne réagissent. Aucun des deux n’avaient lutté lorsque l’oxygène avait cessé d’alimenter son corps. Il n’y avait eu aucune résistance, rien. Juste la mort. C’était pourtant la bonne chose à faire non ? Je ne pouvais plus assumer, je… Après un long moment ils finirent par la prendre, par l'emmener ailleurs, par vraiment me prendre ma mère que je venais de tuer, ou de soulager, je n’arrivais pas encore à me décider.

Rejoignant l’acceuil, j’avais plus vraiment l’impression d’être là, j’étais simplement debout, livide, nauséeux, devant une femme en train de faire des papiers, en train de signer un peu tout les formulaires suite à son décés jusqu’à ce que la facture soit avancé. Je devais payer ses soins de la nuit, du mois et de décès ? On payait pour des morts ? Si je n’étais pas si abattu j’aurais sans doute rigolé, mais là… J’étais désorienté, perdu et finalement, comme un noyer chercherait à retrouver la surface pour respirer, je relevais les yeux, je cherchais autour de moi, je pouvais pas là. Je pouvais pas signer, ou faire quoique ce soit. Elle était morte, on pouvait pas… On pouvait pas me laisser du temps ? Juste un peu de temps avant de mettre définitivement fin à tout ? Je… J’avais besoin d’air, j’allais étouffer, me noyer, j’avais besoin d’air.
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La culpabilité et la colère se passe la balle alors que Rafaël laisse enfin Zayan sortir de la chambre. C’est en regardant le sol qu’il le fait, incapable d’affronter le regard de l’homme alors qu’il l’abandonne à son sort - ce n’est pas ce qu’il veut, mais ça n’a plus d’importance maintenant. Et il n’a aucune envie de l’admettre, mais il respire beaucoup mieux quand il se retrouve dans le couloir, puis dans la salle d’attente où il se laisse tomber sur une chaise. Il passe les heures suivantes assis là, pratiquement sans bouger, à essayer de se convaincre qu’il a pris la bonne décision. Il n’avait rien à faire dans cette chambre, rien à faire au chevet de cette femme mourante qu’il voyait pour la première fois ce soir. Et il a eu raison de secouer Rafaël. Quelqu’un devait le faire, quelqu’un devait s’occuper de le sortir de sa torpeur pour qu’il puisse dire au revoir à sa mère ou au moins décider en toute conscience de la maintenir en vie plus longtemps. Qui d’autre l’aurait fait à part Zayan ? Pourtant, l’homme a beau savoir au fond de lui qu’il a fait ce qu’il fallait, il continue de se sentir mal chaque seconde qui passe jusqu’au lever du jour, jusqu’au retour de Rafaël.

Le jeune homme passe devant lui sans le voir et un instant, Zayan reste paralysé sur sa chaise, à l’observer de loin tandis qu’il va jusqu’au comptoir de l’infirmière. Même de sa position, il ne fait aucun doute que la conversation ne se passe pas bien. À l’air de Rafaël, aucun besoin de poser la moindre question : ce qui est arrivé dans cette chambre est évident et même si Zayan n’a pas souhaité être témoin de cette atrocité, ça lui brise le coeur. Il reste pourtant à distance jusqu’à ce que ne soit tout simplement plus supportable, quand il se rend compte que la jeune femme à l’accueil attend quelque chose et que Rafaël ne lui donnera rien. Alors seulement, Zayan se lève et se précipite vers eux. Doucement, il arrache le stylo des mains de l’escort et signe lui-même la feuille posée devant eux sans même chercher à savoir de quoi il s’agit. “Je suis son mari.” ment-il, devant le regard réprobateur de l’infirmière. C’est un peu tard pour accepter de jouer la carte de cette excuse, mais ça lui est bien égal pour l’instant. Tellement égal qu’il sort même son propre téléphone de sa poche et lance un regard noir à la jeune femme. “Si vous ne voulez pas qu’on paye, c’est vous qui voyez.” Son banquier, en tout cas, préférerait certainement qu’il ne paye pas, mais alors que le transfert se fait, Zayan essaye de ne pas penser au trou énorme qui vient d’être fait dans son compte en banque déjà relativement vide. Il ne pouvait pas rester dans cette chambre, mais ça ne veut pas dire que toute cette situation lui est égal et il espère qu’à défaut de le comprendre, Raf finira par le croire en prenant connaissance de ses actes…

Il remercie la jeune femme sans grand enthousiasme et se tourne vers l’ombre de Rafaël à ses côtés, passant un bras autour de ses épaules. “Allez viens, mon amour. On rentre à la maison.” souffle-t-il, sans trop savoir si l’homme l’entend ou s’il parle tout seul, ni même si ça change quelque chose au final. Et s’il les emmène bien jusqu’à l’extérieur de l’hôpital, il ne se précipite pas pour rentrer et s’arrête plutôt au premier banc qui se dresse sur sa route, manipule Rafaël pour le faire asseoir et vient s’installer près de lui. Il ne sait pas quoi faire avec ce Rafaël là, avec ce silence, cette coquille vide qui l’oblige à prendre les choses en mains alors que ce n’est pas de sa vie dont il est question. Il déteste ce moment, déteste chaque seconde depuis qu’ils sont réveillés et probablement jusqu’à ce que l’homme refasse surface, mais quel choix a-t-il ? “Tu as fait ce qu’il fallait.” assure-t-il en glissant sa main dans celle du jeune homme. “Elle ne souffre plus, elle peut enfin être en paix. C’était la seule décision.” Il ne sait pas vraiment si Rafaël est de cet avis. Il ne sait rien du tout, à part que ce silence le rend dingue et qu’il a envie de hurler jusqu’à ce que le jeune homme revienne à la vie. C’est probablement l’un des pires moments de la sienne et il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire et visiblement personne pour l’aider un peu.
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Je n’avais pas trop suivi ce qu’il venait de se passer. En fait j’étais encore bloqué sur cette information, celle qui voulait que je paie pour sa mort. On payait les soins, pas des frais pour avoir tué… Je… Je ne comprenais pas, je restais là, figée, un stylo à la main alors qu’il m’était impossible d’en faire plus. Je l’avais tué, j’avais déjà mis fin à sa vie… On ne pouvait pas m’en demander plus… Je… Je ne réalisais même pas qu’on venait de me prendre le stylo des mains, pas plus que je ne réalisais qu’il s’agissait de Zayan. Je fixais les documents sans les voir, j’entendais à peine ce qu’il se passait autour de moi. Je sus simplement que j’étais dehors, assis sur un banc, Zayan à côté de moi et… J’avais vraiment fait ce qu’il fallait ? J’avouais que je n’arrivais pas à y penser et pour le moment rien n’aiderait vraiment, alors je ne fis que me tourner pour cacher contre lui, pour glisser ma main contre lui et m’y accrocher alors que cette boule de culpabilité et de souffrance commençait à se fendre. Pleurer, c’était sans doute le pire chose à faire, surtout maintenant, surtout quand il n’y avait plus rien à faire. C’était ridicule, terriblement, mais depuis des années une tension était là et sa mort, la fin de tout ça ne fit qu’éclater ce que je contenais depuis trop longtemps.

Ne pas avoir pu l’entendre une dernière fois, ne pas avoir pu la voir sourire, l’écouter me dire que j’étais un bon fils malgré tout. Juste, ne plus avoir la moindre chance et en même temps, culpabiliser de se sentir peut-être soulager de ne plus avoir cette épée de damoclès au dessus de la tête. J’avais… J’avais besoin de temps d’évacuer et pas de la façon la plus digne possible. J’étais déchiré, je pleurais et pourtant aucun sanglots ne perturba réellement le silence. C’était comme si cette peine, je ne voulais la partager qu’avec lui et que personne ne devait vraiment en être témoin.

Je ne sus pas exactement combien de temps j’étais resté comme ça, mais après ce qui me sembla être une éternité et plus aucune larme à déverser, je finis par me redresser, par prendre aussi conscience qu’au travers du chaos, il m’avait fait sortir de l’enfer. J’avais affronté, seul, avant de le retrouver. « Pourquoi je me sens soulagé ? » demandais-je finalement en essuyant l’eau de mon visage du revers de la main. J’étais soulagé, détruit et soulagé… Comment on pouvait-être comme ça ? Comment on pouvait à ce point être… Mauvais ? Le seul bon choix que j’avais fait ici c’était lui et encore, j’avais failli le perdre et… « J’ai tué ma mère… Je devrais pas être soulagé... », continuais-je toujours un peu absent, loin de la réalité. J’avais du mal à suivre, à revenir, à accepter. J’étais en état de choc, je ne voyais que ça et je n’étais pas encore capable de m’en sortir. « Il fallait, mais… J’ai jamais pu lui dire que... », que je l’aimais, que j’étais fier d’elle, que je lui étais reconnaissant ou tout ce genre de chose qu’on disait pas à ses parents ado alors qu’il faudrait. J’avais pas parlé, j’avais pas dit au revoir..;
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Sans grande surprise, Zayan n’obtient rien, pas un mot, pas même une réaction de la part de Rafaël. Il s’efforce donc de ravaler sa frustration et d’être un bon petit-ami, silencieux et compatissant, alors qu’il enlace le jeune homme qui s’effondre dans ses bras sans se faire prier. Ils restent là tellement longtemps que le pakistanais craint un instant que Rafaël ait fini par s’endormir, épuisé par le manque de sommeil et les larmes qui ne cessent de couler depuis une éternité. Pourtant, le jeune homme finit bel et bien par se réveiller - pas littéralement, mais c’est un peu l’effet que ça fait - et même par laisser échapper quelques mots. Des mots auxquels, honnêtement, Zayan ne sait pas tellement répondre. Il n’a vraiment aucune idée de ce que peut ressentir l’escort en ce moment et aucune envie d’essayer réellement. Ça lui importe, évidemment, mais la simple idée d’imaginer devoir prendre une telle décision au sujet d’un membre de sa famille lui donne la nausée. Tout ce dont il est certain, c’est qu’il ne peut pas refuser d’en parler éternellement. Il doit être présent pour Rafaël, qu’importe ce qui se passe. C’est son rôle. “Tu n’as pas tué ta mère.” rétorque-t-il, le ton ferme, presque comme s’il disputait un petit garçon pris la main dans le sac en train de faire une grosse bêtise. “Elle était très malade, elle devait certainement souffrir depuis longtemps. La laisser branchée à cette machine, c’est ça qui aurait été vraiment cruel !”

Bien sûr, Zayan sait que dans un moment comme celui-là, la logique échappe facilement aux premiers concernés. Malheureusement, il n’a rien de mieux à offrir au jeune homme que ça. Une logique froide et implacable. La vérité, qu’il soit prêt à l’accepter ou non, car c’est tout ce qui peut l’aider à se sortir la tête de l’eau. “Si elle avait dû vivre, si elle avait encore une chance, elle n’aurait pas eu besoin de toutes ces machines pour le faire. Elle n’était plus là, Raf. C’était juste un respirateur qui lui permettait de faire semblant. Tu ne l’as pas tuée, elle était déjà morte.” Peut-être que ça lui semble aussi simple parce qu’il n’est pas directement touché par ce qui se passe, que ce qui le fait souffrir, lui, c’est de voir l’homme qui l’aime dans cet état. Il essaye quand même de se convaincre que son raisonnement est le bon, qu’il penserait la même chose si c’était l’une de ses soeurs à la place de la mère de Rafaël.

“Tu n’as pas à te sentir coupable, ni d’avoir pris cette décision, ni de rien d’autre.” reprend-t-il, avec un peu plus d’assurance et de douceur. “Si tu te sens soulagé, c’est parce qu’au fond de toi, tu sais que j’ai raison. Que c’est mieux comme ça, pour elle autant que pour toi.” Et ça semble assez évident. Même sans avoir connu cette femme, Zayan doute qu’elle aurait aimé savoir toutes les choses que son fils a dû faire pour la maintenir en vie, tout en sachant bien que l’issue serait celle-ci quoi qu’il fasse. Qu’importe le nombre de personnes à qui il a vendu son corps, le nombre d’horreurs et d’humiliations… Elle aurait fini par s’éteindre. C’est ce qui les attend tous. “Est-ce que tu crois en Dieu, Rafaël ?” demande-t-il à voix basse. C’est un sujet terriblement sensible pour lui et la première fois qu’il ose l’aborder devant quelqu’un. “Moi, oui. Je ne suis pas d’accord avec toutes les choses qu’on dit à Son sujet, ni avec celles qu’on fait en Son nom, mais je crois qu’Il existe et qu’Il veille sur nous, dans cette vie et après. Et je sais qu’Il accueillera ta mère dans Son royaume et qu’elle y sera heureuse.”
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Je n’avais pas tué ma mère, elle était malade, elle souffrait depuis trop longtemps, la laissait brancher à une machine serait malheureusement plus violent et cruel que ce que je venais de faire. Il pensait comme moi dans le fond, si il y avait eu une chance, elle n’aurait pas eu besoin de tout ça. Elle était partie bien avant que son électrocardiogramme ne soit un tracé plat. Je n’avais pas à me sentir coupable de cette décision. Le fait d’être soulagé était une preuve qu’il avait raison et que je le savais. Etait-ce ça ? Je savais qu’il avait raison ? Qu’elle n’était plus là ? Que je n’avais fait que soulager son corps ? C’était assez dur, bien trop encore pour vraiment accepter, pour vraiment affirmer que pour le moment, j’en étais convaincu.

Il me demanda alors si je croyais en dieu, car lui oui et si il n’était pas d’accord avec tout ce qu’on disait sur lui, ni avec ce qu’on faisait pour lui. Mais il croyait en lui, au fait qu’il existait, qu’il veillait sur nous, dans cette vie et celle d’après et il savait qu’il accueillerait mas mère et qu’elle y serait heureuse. « J’y ai jamais cru… », murmurais-je, la voix cassé. Relevant les yeux vers lui, me décrochant un peu de son cou je lui avouais une évidence, « Ou il a complètement abandonné ma famille… », ma mère, moi. Certes l’on ne pouvait pas remettre son destin à une puissance supérieur, mais n’aurait-il jamais tendu la moindre main vers nous ? « Si il existe… Si ce que tu crois est vrai alors j’espère vraiment qu’il lui offrira enfin une belle… » vie ? J’avouais que c’était assez compliqué, que je ne pouvais pas vraiment me faire à cette idée, c’était compliqué, difficile, c’était…

« J’aurais préféré ne jamais avoir eu à faire ce choix… » murmurais-je alors, le regard perdu dans le vide. J’aurais préféré qu’elle soit morte dans son sommeil sans doute, j’aurais préféré ne pas avoir eu à décider, même si il avait raison, même si il n’y avait aucune solution, aucune chance pour cela puisse changer. Elle avait trop souffert, mais quoi qu’il puisse dire, quoi que je puisse penser, j’étais tout de même était ce cavalier de la mort, celui qui lui avait prit la vie, même à raison. Re posant ma tête sur son épaule, je gardais sa main dans la mienne, le regard perdu dans le vide, « C’est lui qui t’as mit sur ma route..? » soufflais-je ou demandais-je, presque prêt à me laisser convaincre de l’existence d’une force supérieure si elle pouvait m’aider, si elle pouvait ne pas me laisser m’effondrer… Était-ce une bonne chose ? Je n’en savais rien, j’avais besoin de me retrouver, de sortir cette tête de l’eau.
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Il n’y a pas grand chose d’autre que Zayan peut dire. Ça commence à devenir vraiment pesant, de rester là sans savoir quoi faire pour aider Rafaël. Honnêtement, il est presque désespéré de trouver un moyen de changer de sujet et finalement, quand l’occasion se présente, ça lui demande un sérieux self-control de ne pas se précipiter pour la saisir. Ou du moins de ne pas montrer à quel point ça le soulage qu’ils puissent parler d’autre chose. “Non, ça, c’était Perfect Love !” Il déteste cette idée selon laquelle Dieu serait responsable de chaque fait et geste de l’humanité toute entière, mais il préfère largement débattre à ce sujet que de continuer à entendre Rafaël se flageller pour ce qui vient de se passer. “S’Il prenait un peu la peine de se mêler de ma vie amoureuse, toi et moi on serait les deux personnes les plus riches de cette ville ! On l’a largement mérité.” Au final, même parler d’autre chose s’avère difficile. Zayan se sent coupable, mal à l’aise et perdu. Il n’est pas fait pour ce genre de chose, pour être un soutien dans un moment comme celui-là. Il ne peut pas tout arranger d’un claquement de doigts et c’est tellement frustrant.

Alors, pour quelques minutes du moins, il retrouve le silence et arrête de chercher une solution miracle. Quand il arrive enfin à se convaincre que ce n’est pas grave, qu’il n’est pas obligé de tout régler et surtout pas un problème comme celui-là, il se redresse légèrement. “Allez viens, il est temps qu’on rentre.” Il doute de pouvoir convaincre Rafaël de dormir un peu quand ils seront chez lui, mais ce sera toujours mieux de broyer du noir dans un endroit confortable qu’ici. Il ne s’y attendait pas trop et ne sait pas vraiment comment le prendre, mais lui-même est impatient de s’éloigner de ce bâtiment maudit. Cet hôpital n’a jamais été très bon pour leur relation et ça n’a pas l’air d’être prêt de changer. “T’as faim ? J’ai envie de préparer le petit-déjeuner. Et après ça, je ne sais pas encore comment, mais va falloir que j’arrive à te convaincre de dormir… En fait, j’ai peut-être quelques idées pour ça.” souffle-t-il, avec autant de légèreté que possible, alors qu’il aide Rafaël à se relever et l’emmène vers le tram. Il a comme l’impression que les prochains jours vont être affreusement difficiles pour tous les deux.
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