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Falling || Raf & Zayan #5

Rainbow D.Ashe


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J’avais fait la plus belle des conneries, mais c’était la meilleure chose à faire. Zayan n’avait pas besoin de vivre cette vie, il avait pas besoin de moi. De toute façon je devais travailler, en fait je ne faisais que ça depuis des jours, travailler. Enchaîner les heures, enchaîner les demandes. J’étais de plus en plus épuisé, j’avais sans doute même perdu la notion du temps et après une nouvelle dose, j’atteins le point de non retour. L’angoisse était monté brutalement pendant que j’étais avec un client, mon coeur battant de plus en plus vite jusqu’à ce que les premiers frissons, les premières gouttes de transpiration n’arrivent. La suite ne fut qu’une succession de symptômes tous plus parlant les uns que les autres. J’avais merdé, j’allais mourir, j’avais besoin d’air, de partir. J’avais besoin de rentrer chez moi, j’avais besoin de… Abandonnant mon client, je quittais le bar où j’étais pour me traîner jusqu’à chez moi, je devais… Je devais me reposer, je devais… Je perdais le contrôle, je perdais le fil de tout ça, je ne savais plus où j’étais… J’avais besoin d’aide, mais j’avais personne, on était en plein milieu de la nuit, je connaissais personne, personne ne voulait de moi, personne ne pourrait vouloir de moi. Pourtant je trouvais rapidement un nom dans mon téléphone, un nom qui ne répondit pas la première fois, ni la deuxième.

Je ne savais plus vraiment combien de fois j’avais essayé, mais au bout d’un moment il répondit et c’est en entendant ma propre voix que je compris que je pleurais. Je paniquais, j’étouffais, je mourrais. « J’ai besoin d’aide... » suppliais-je dans un sanglot. J’avais besoin qu’il m’aide, qu’il vienne me trouver, me sortir de cet enfer. Avoir quelqu’un ça suffirait non ? Oui ça suffirait, ça passerait et je n’aurais pas à aller à l'hôpital et j’irais bien. « J’étouffe, j’arrive pas à… Je crois que je fais une… Mon coeur il bat trop vite, j’avais besoin de tenir… J’arrivais plus à tenir… Je vais mourir, s’il te plait viens m’aider… Pitié, je veux pas être seul, j’étouffe. », levant les yeux, j’essayais de retrouver mon chemin, j’étais pas vraiment loin des bidonvilles, pas vraiment loin de chez moi, j’y serais en sécurité, je voulais être en sécurité. Alors sans trop savoir pourquoi je lui dis où j’étais avant de m’écrouler contre un mur et d’agoniser, « M’abandonnes pas… Je suis désolé… M’abandonnes pas... » le reste ne fut qu’un profond délire, je n’avais aucune idée de ce qui était vrai ou non, en fait je ne savais plus si il était encore au téléphone. J’étais simplement en train de m’écrouler, de céder à cette facilité que j’avais prise durant tant d’années. La drogue c’était un moyen facile de tenir, certes ce n’était pas pour rien, mais c’était assez pour faire plus d’heures et rentabiliser.

Sauf que ça n’avait rien de sain et qu’un corps avait quand même besoin d’un certain nombre de chose. J’allais mourrir pour ma mère ? J’allais mourir et elle ? Elle elle mourrait, car je n’y arrivais pas, car c’était impossible pour quelqu’un comme moi d’y arriver. Je mourrais ici, tout seul, sans même avoir pu être un bon fils… J’avais mal, mal à ma tête, à mon coeur, je n’arrivais plus à bouger, je n’arrivais plus… C’était injuste, je n’avais jamais été méchant, c’était injuste.
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Dormir est récemment devenu l’activité préférée de Zayan. Lui qui a pourtant l’habitude de sortir et de s’activer jusqu’à tomber de sommeil, on l’a rarement autant vu à la colocation que depuis qu’un certain escort est sorti de sa vie par la grande porte. Tout le monde prétend que ça va, mais il a parfaitement remarqué les regards en coin qu’on lui jette sans cesse, toutes les petites attentions que ses colocs ont pour lui sans arrêt et le fait qu’Abel est presque greffé à lui sans arrêt depuis quelques temps. Il ne reproche pas à ses amis de s’en faire pour lui, bien sûr. C’est particulièrement adorable, à vrai dire et puis… Il croyait vraiment se remettre assez bien de cette rupture qui n’en est pas vraiment une, mais force est de constater qu’il se trompait lourdement. Si c’est possible, il se sent même de pire en pire chaque jour. C’en est au point qu’il doit souvent se forcer à enfermer son téléphone portable dans le tiroir de son bureau pour ne pas tomber si bas qu’il en viendrait à appeler Rafaël ou lui envoyer un message, juste histoire de voir si le jeune homme n’aurait pas brusquement changé d’avis. Mais si c’était le cas, il aurait fait le premier pas lui-même, n’est-ce pas ?

Zayan en est là, en tout cas et ce soir encore, il a rangé l’appareil loin de son lit pour ne pas être tenté de faire une chose aussi stupide. C’est pour cette raison qu’il met du temps à l’entendre sonner, le son étouffé peinant à le réveiller avant le troisième appel. Il sort pratiquement du coma quand il réalise que la chanson qu’il croyait entendre dans son rêve vient du monde réel et il lui faut de longues secondes pour comprendre ce qui se passe. Le temps qu’il se traîne douloureusement jusqu’au bureau, il est déjà trop tard pour répondre. Tout ce qu’il voit, ce sont trois appels manqués de Rafaël, de quoi affoler son coeur et son cerveau. Après des jours sans donner de nouvelles, c’est un peu surprenant de le voir insister autant pour passer un appel au milieu de la nuit… Hélas, ce n’est pas de la joie qui balance le coeur de Zayan d’un bout à l’autre de sa poitrine, mais bien la panique. Le quatrième appel consécutif, alors qu’il est encore en train de regarder fixement son écran, n’aide pas à le rassurer. Il répond après trois sonneries à se demander s’il veut ou non savoir ce qui se passe, décroche et colle l’appareil contre son oreille, mais ne trouve pas la force de prononcer le moindre mot. Ce n’est pas utile, de toute façon, Rafaël n’attend pas pour se mettre à parler tout seul et confirmer au passage qu’il y a bel et bien un problème. Zayan ne comprend pas tout ce qui se passe, mais son coeur se serre de plus en plus et il commence à avoir du mal à respirer, lui aussi. Une voix dans sa tête lui hurle de ne pas venir en aide au jeune homme, de rester aussi loin qu’il le peut pour leur bien à tous les deux, mais… “Ne bouge pas, j’arrive tout de suite.” s’entend-t-il dire, sa voix trop aigüe lui indiquant qu’il est proche de la vraie crise d’angoisse. “Respire calmement, d’accord ? Je serais bientôt là, tout ira bien.”

Il ne raccroche pas et s’efforce de s’habiller en vitesse en gardant le téléphone coincé contre son oreille. Il lui faut presque une vingtaine de minutes pour arriver jusqu’à l’adresse indiquée avec le peu de transports en commun à une heure pareille, vingt minutes qu’il passe à écouter l’escort délirer au téléphone en se demandant sérieusement ce qui a bien pu lui arriver. Quand il repère enfin sa silhouette recroquevillée contre un mur, assis à même le sol en pleine rue, son coeur manque un ou deux battements, mais il accepte enfin de raccrocher et s’approche en courant avant de s’agenouiller près du jeune homme. “Raf ?” appelle-t-il alors qu’il prend le visage de l’escort entre ses mains. “Tu m’entends ? Qu’est-ce qui se passe ? T’as pris quelque chose ? Quelqu’un t’a fait du mal ?” Il ne sait pas trop quoi faire, n’a aucune idée d’où ils sont exactement et se voit assez mal ramener le jeune homme jusque chez lui dans un tel état. L’hôpital est sûrement la meilleure solution, Rafaël lui semble vraiment très mal et il n’est pas super chaud à l’idée d’assister à sa mort sans bouger le petit doigt… “Il faut qu’on aille à l’hôpital. Tu dois te lever, d’accord ? S’il te plaît.”
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J’avais aucune idée du temps qui venait de passer quand je sentis des mains sur mon visage. Il m’en fallut tout autant pour comprendre que c’était Zayan qui essayait de m’arracher des informations. Qu’est-ce qu’il se passait ? Est-ce que j’avais prit quelque chose ou est-ce que quelqu’un m’avait fait du mal ? C’était trop de question d’un coup, trop de demande pour un cerveau en surchauffe, pour mon coeur qui allait s’effondrer sur lui-même. « Je dois travailler… Je dois travailler... », commençais-je à dire en tremblant de plus en plus. Je devais travailler, je ne devais pas m’écrouler, je ne pouvais pas dormir, je devais payer les frais de santé de ma mère. C’était juste la faute de ce monde, de ma position sociale qui ne me permettait pas autre chose. J’explosais, j’implosais, mon esprit était en feu, « J’en ai pris comme d’habitude, mais je sais plus quand… J’ai… Juste un rail… Juste pour tenir ce client, j’ai besoin de travailler... », je n’étais pas certain de réellement répondre à ses questions, en fait je ne me souvenais même plus de ces question à cet instant, j’avais mal à la tête, j’avais l’impression qu’on m’écrasait, j’avais chaud, j’avais froid, j’avais merdé. J’avais juste merdé.

Et puis il me demanda une chose, me lever pour aller à l'hôpital et la mes pleures redoublèrent, si j’y allais… « Non… Non… Je peux pas, je vais bien, je peux pas, je peux pas... », répétais-je en m’accorchant à lui, « Je peux pas payer, je dois payer les frais de ma mère, je peux pas payer, j’ai pas d’argent, je peux pas y aller, je vais bien, je vais bien, je me suis trompé, je vais bien. » pourtant c’était évident que je devais y aller qu’en cet instant rester ici était dangereux, que je risquais ma vie, mais je refusais de bouger, c’était trop difficile, je pouvais pas tout gâcher comme ça, je pouvais pas être nul à ce point. « Je suis un bon fils, je suis pas égoïste, je dois la soigner elle, moi je vais bien, je vais bien, je vais bien... » continuais-je à répéter toujours accroché à lui. Je tremblais, j’étais trempé, mais ça passerait, ça pouvait pas être ça… J’avais dormis avant hier, j’avais mangé hier et j’avais bu aujourd’hui, j’avais déjà fait pire, je m’étais trompé en croyant reconnaître des symptômes d’overdose, mais c’était pas ça… « J’ai pas pris trop de drogue… Je fais pas d’overdose, je vais pas mourir… Je vais bien, je dois pas aller à l'hôpital, je vais bien, je suis un bon fils, je vais bien, je vais bien. », mes pleures ne s’arrêtaient pas, pas plus que la douleur, j’allais tout sauf bien et mon corps me le rappela un peu plus.

Mes poumons se contractèrent brusquement, me coupant la respiration alors que mon coeur s’emballait, ma conscience vacillait un instant, j’allais mourir, j’avais beau refuser ça j’allais mourir, je ne contrôlais déjà plus mon corps, j’étais déjà aux portes de la mort. « Je… Je… Je... » essayais-je de parler en vain. J’allais tourner de l’oeil, j’allais m’écrouler, j’allais m'effondrer. J’étais pas un bon fils, j’étais tout sauf quelqu’un de bien et j’allais mourir… Sans trop m’en rendre compte mon esprit cessa de supporter tout ça et après de longues secondes d’agonie, je perdis réellement connaissance dans ses bras, le corps toujours secoué de spasme, comme si il était le dernier à vouloir se battre ici.
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S’il avait parié sur la réponse de Rafaël à sa proposition d’aller à l’hôpital au plus vite, Zayan serait désormais le citoyen le plus riche de cette foutue ville. Il doit se mordre les joues pour se retenir de hurler et de secouer le jeune homme dans l’espoir de faire entrer un peu de raison dans son crâne. Tout au mieux, il risque de le mettre dans un état encore pire qu’il ne l’est déjà, si c’est seulement possible et vu ce à quoi il ressemble en ce moment, Zayan a de bonnes raisons d’en douter. Au moins, il est en colère maintenant et il l’est de plus en plus à mesure que l’escort enchaîne les inepties, assure que tout va bien alors qu’il est clairement à deux doigts de crever… La colère, c’est bien, vraiment mieux que la panique, plus facile à gérer, plus facile pour s’activer aussi. “Tu ne vas pas bien, Rafaël. Même un aveugle le verrait !” Le petit problème ici, c’est que si Zayan ne disait rien, le résultat serait exactement le même. C’est vraiment frustrant.

Et si pendant trois secondes, le pakistanais s’imagine qu’il n’a plus du tout peur, il déchante en beauté quand le jeune homme perd définitivement connaissance. C’est un poids mort dans les bras de Zayan, la seule preuve tangible qu’il est encore vivant étant sa poitrine qui se soulève à un rythme vraiment effrayant. Zayan n’est sous l’emprise d’aucune substance, mais il a plus ou moins l’impression que c’est le cas. “Raf ?!” Il secoue le jeune homme, bien plus doucement qu’il n’en a réellement envie. “Rafaël, réveille-toi !” C’est inutile, de toute évidence, mais ça n’empêche pas l’homme de continuer d’essayer, tandis qu’il sort de nouveau son téléphone de sa poche et essaye d’appeler les secours. Ses doigts tremblent, l’écran est tellement flou qu’il ne voit rien et ses doigts glissent quand il essaye de taper le code pour déverrouiller le téléphone. Il lui faut un moment pour comprendre qu’il est en train de pleurer et c’est aussi le moment qu’il choisit pour abandonner l’idée d’appeler qui que ce soit. C’est une perte de temps qu’ils n’ont pas. Le bon côté, c’est que l’adrénaline est au rendez-vous et quand il se décide à bouger, soulever Rafaël n’est pas tout à fait aussi difficile qu’il ne l’imaginait. Ça n’a rien d’une partie de plaisir, mais il arrive à le tirer jusqu’au tram alors qu’il aurait juré cela impossible. Il arrive à le hisser jusqu’à un siège et se retrouve finalement à serrer le jeune homme dans ses bras jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin à l’hôpital, ce qui lui paraît prendre beaucoup plus de temps que ça ne devrait.

Leur entrée aux urgences est particulièrement remarquée et c’est tant mieux, du moins jusqu’à ce que Rafaël ne lui soit arraché des bras pour que les médecins puissent l’aider. En échange, Zayan a droit à un formulaire qu’il doit remplir et quand il réalise qu’il ne connaît pas la date de naissance de l’escort, il fond en larmes, tout simplement. Inutile de ne faire que jeter un oeil aux autres questions s’il bute dès la troisième, de toute façon. Personne ne vient pour le réconforter, et quand il n’a plus la force de pleurer non plus, il s’oblige à remplir ce qu’il reste du formulaire. Tant pis pour le groupe sanguin, mais en ce qui concerne la plupart des informations qui n’impliquent pas de risquer la vie du jeune homme, il écrit n’importe quoi : la date de leur première rencontre pour la naissance de Rafaël, son propre numéro de sécurité sociale, son adresse, … Il finit même par rajouter son propre nom après celui du jeune homme dans l’espoir que personne n’ira chercher plus loin et qu’on le laissera prétendre qu’ils sont mariés ou une stupidité du genre. C’est le même mensonge qu’il raconte quand un médecin revient pour lui donner des nouvelles et qu’on a l’audace de lui demander s’il est de la famille avant de l’autoriser à voir le patient.

Et après tout, peut-être qu’il aurait dû dire la vérité, car voir Rafaël endormi dans un lit d’hôpital, branché à des machines et tellement pâle, c’est… Difficile. Zayan se laisse tomber sur la seule chaise installée près du lit et c’est de nouveau les grandes eaux sur ses joues. Il prend la main de Rafaël dans la sienne et pose son front contre son bras, indifférent à ses larmes qui inondent autant la peau du jeune homme que les draps de son lit. “Si tu meurs, je te le ferais payer très cher, c’est compris ?” De toute évidence, c’est désormais son tour de délirer, mais ça lui est bien égal, il continue de souffler tout et n’importe quoi, en même temps qu’il embrasse régulièrement la main de Rafaël prisonnière de la sienne. “Je te déteste, que ce soit bien clair entre nous. Je t’aime toujours, mais ce que tu m’as fait ce soir, tu vas devoir te mettre à genoux pour que je te pardonne. Et t’as intérêt faire ça bien, parce que si tu te sers juste de moi comme ambulancier, je pourrais bien t’étriper.”
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L’avantage quand on perd connaissance c’est que l’on peut vous faire faire à peu près tout ce que l’on veut sans que cela ne soit réellement problématique, comme vous sauvez la vie en vous amenant à l’hôpital alors que vous ne vouliez pas. C’était pas plus mal dans un sens, mort je n’aurais vraiment rien pu faire alors qu’à cet instant il restait encore de l’espoir, du moins sur le papier et avec le recul, car lorsque la douleur finit par me tirer de mon inconscience pour me faire revenir sur terre, mes premières pensées furent négative. La lumière des néons m’agressaient les yeux, les bips irrégulier des machine m’ayant sans doute gardé en vie vrillaient mes oreilles et mes bras me faisaient mal, comme si l’on m’y avait planté des milliers de petit poignards. Je mis beaucoup trop de temps à réellement reprendre le dessus. Je sentais simplement une chaleur irradier une de mes mains tandis qu’une voix fantomatique semblait ramener mon esprit à elle. J’aurais du m’arrêter sur elle, mais cette pièce, l’odeur des lieux… J’étais à l’hôpital et si j’ignorais encore avoir dormi 6 heures, le fait de savoir que j’étais ici fit monter le désespoir et la colère en moi. M’agitant alors, je commençais à essayer de me redresser pour fuir les lieux, mais la douleur était forte, l’épuisement aussi et pire encore, le manque me gardaient faible. « Pourquoi je suis ici… ? » demandais-je dans un sanglot difficilement contenue. Je ne pouvais pas me permettre ce séjour, je n’avais rien pour le payer, enfin si, mais…

Tournant la tête vers Zayan je vis ses yeux rougis par les larmes et lentement le déroulé de cette soirée me revenait en mémoire. Je n’avais aucune idée précise de chaque élément, mais il était là, je l’avais appelé et il m’avait sans doute conduit ici. L’envie de l’accuser pour ça me traversa l’esprit, mais je devinais à sa tête que ce n’était pas la meilleure des idées, « Désolé… » murmurais-je les larmes aux yeux, la boule au ventre, « J’ai merdé… » assez pour l’appeler, assez pour prendre trop de drogue, assez pour être dans cet état… Mais je ne pouvais pas rester dans ce lit, je ne pouvais vraiment pas, alors j’essayais à nouveau de me lever, de quitter les lieux. « Je dois partir d’ici… », et j’espérais naïvement qu’il puisse m’y aider… L’épuisement de nouveau là, les mains tremblantes face au manque, j’ignorais sans doute combien il serait difficile de réellement partir d’ici, de ne pas l’affronter, de ne pas assumer mes conneries.

Et bien au de la de ça, j’essayais d’ignorer que j’étais arrivé à mes limites, au maximum de ce que mon corps pourrait réellement supporter. J’ignorais tout, je sacrifiais ma vie pour celle d’une autre et je sombrais… Pourtant dans tout ça, c’était son état qui me perturbait le plus. Il semblait si… Je devrais sans doute le remercier, mais mon esprit était trop embrumer pour ne serais-ce qu’y penser, tout comme je détestais suffisamment d’être là pour juger que c’était une bonne chose. « Depuis combien de temps je suis ici ? » demandais-je avant de baisser les yeux sur mes bras, sur les perfusions. Je ne pouvais pas les prendre, je devais consommer le moins de chose possible ici, je devais partir, je prendrais une demi journée, je dormirais et ça irait. Je fis alors la chose la plus stupide à faire, arracher mes perfusions avant de me défaire péniblement de la main de Zayan pour essayer de réellement sortir de cet enfer, « Je dois partir… » répètais-je encore, l’esprit encore assez sonner pour que je ne comprenne pas combien c’était con.
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Les heures qui suivent sont parmi les plus longues que Zayan ait jamais vécu. Il reste dans la même position jusqu’à ce qu’il n’ait plus aucune larme à verser, s’endort même un petit moment, mais la lumière du soleil finit par le réveiller et rien n’a changé : Rafaël est toujours immobile, le bip des machines appuie les battements enfin réguliers de son coeur. C’est à la fois pesant et un soulagement aussi, au moins comme ça Zayan est sûr qu’il est en vie, que tout devrait bien aller. Il est épuisé et désespéré, mais refuse de quitter le chevet du jeune homme malgré tout, pas tant qu’il n’aura pas vu Rafaël ouvrir enfin les yeux et qu’il aura la certitude qu’il se remettra comme il faut. Ça prend un temps fou, mais ça arrive enfin, un peu plus de six heures après leur arrivée en fanfare dans la salle des urgences. Aussitôt que Rafaël commence à remuer doucement, Zayan se redresse d’un coup et pose son regard anxieux sur lui, tout en serrant sa main un peu plus fort. Il essuie ses joues de sa main libre quand le jeune homme commence à reprendre assez conscience pour se mettre à parler. Sa voix est faible, ça fait mal de l’entendre. “Chuuut, tout va bien.” souffle Zayan alors qu’il caresse le dessus de sa main d’un geste du pouce. Il n’est pas sûr d’être très doué pour rassurer et pour preuve, il n’a pas dit plus que quatre mots que déjà, Rafaël s’agite de plus en plus, panique, s’inquiète pour des raisons idiotes.

Zayan est comme paralysé, il essaye sans grande conviction d’empêcher l’escort de se relever, mais n’arrive pas à le retenir d’arracher la perfusion à son bras. C’est malgré tout à ce moment-là que l’homme revient un peu sur Terre et se montre plus virulent quand il appuie une fois de plus sur l’épaule du jeune homme pour l’obliger à se rallonger. “Arrête toi, tu vas te faire mal !” gronde-t-il. C’est dingue, il n’aura fallu que quelques secondes de conscience pour que Rafaël arrive à raviver la colère dans son coeur. “Tu n’iras nul part, alors oublie. Tu as besoin de te reposer si tu comptes sortir d’ici un jour.” Hésitant, il ose pourtant passer une main dans les cheveux de l’escort, touche vaguement son front qui n’est plus couvert de sueur comme c’était le cas encore quelques heures plus tôt, quand Zayan a fait la même chose alors qu’ils étaient assis dans une rame du tramway. “Tu es là depuis plus ou moins six heures.” annonce-t-il en même temps qu’il éloigne sa main du visage de Rafaël. “Et arrête de t’en faire pour l’argent, tu n’auras rien à payer, je te le promets. J’ai eu du mal à expliquer comment mon tout nouveau mari avait fait une overdose pendant notre lune de miel, mais ils ont fini par me croire. Mon assurance maladie devrait couvrir l’ensemble des frais.” Il dit tout ça en prenant bien soin de ne surtout pas croiser le regard du jeune homme. Ça lui semblait la seule chose à faire sur le moment, mais maintenant… Il a surtout peur que ça se retourne contre lui de la pire des façons. Et dans l’espoir d’éviter une crise de colère, il s’empresse même de se justifier. “Je ne savais pas remplir le formulaire d’admission qu’ils m’ont donné à l’accueil… Je ne savais pas quoi faire alors j’ai juste… écrit des trucs qui semblaient plus ou moins crédibles. Je ne connais même pas ta date de naissance, tu te rends compte ? C’est complètement stupide.” Et, de toute évidence, ça le met vraiment en colère. Ce n’est pas tant qu’il ne sache pas quand est né l’homme qu’il prétend aimer, mais plutôt que ce crétin l’ait mis dans cette situation insoutenable.

Le moment n’est clairement pas bien choisi pour lui passer un savon et Zayan le sait bien. Seulement, Rafaël est réveillé maintenant, le danger semble écarté et inévitablement, la pression redescend, la peur de le voir mourir… C’est plus fort que lui, la colère prend le dessus, il n’arrive pas à le contrôler. “Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ?!” demande-t-il durement. “Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? C’est injuste, t’as pas le droit de me dire que tu ne veux plus me voir et m’appeler au milieu de la nuit quand t’es sur le point de mourir… T’as pas le droit de mourir dans mes bras, tu m’entends ?!” Il sent que des larmes coulent de nouveau sur ses joues et ça l’agace prodigieusement, comme il le prouve en essuyant sa joue assez violemment. “Et je t’interdis de te tirer d’ici pour retourner te défoncer dans un coin, je t’interdis de mourir. Si ça te pose un problème, t’avais qu’à y penser avant de m’appeler.” Ca fait un bien fou de vider son sac et il ne se sent vraiment pas coupable de s’en prendre au jeune homme dans un moment aussi désastreux.
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Je me fis repousser brutalement dans le lit avant qu’il ne pose une main sur moi dans un geste que je n’avais connu depuis longtemps. L’orage n’était pas passer, il allait seulement arriver, mais les premiers éclaires résonnèrent en moi lorsqu’il m’indiqua que cela faisait six heures que j’étais ici, mais surtout que je n’avais pas à m’inquiéter de quoi que ce soit car il avait payé en me faisant passer pour son mari. Comment il avait pu ? Et… J’avais fait payé quelqu’un pour moi, sans raison et en même temps il avait tout fait pour que je sois pris en charge, il… J’étais déstabilisé au point que lorsqu’il m’informa ne pas connaitre ma date de naissance je répondis d’une voix fantomatique, « 21 octobre 2056. », ca ne changerait pas grand chose à notre histoire, à ce qui venait de se passer, ni à mes tremblements que je n’arrivais plus à identifier entre l’épuisement, le manque ou le choc de ce qu’il venait de faire pour moi. Il n’avait pas à me connaitre dans le fond, connaitre la personne avec qui on couchait été toujours une mauvaise idée, mais là… C’était de toute évidence trop tard, comme c’était de toute évidence trop tard pour éviter sa colère.

Il se déchaina, me demandant ce qui m’avait prit, pourquoi je lui avais ça, pourquoi je l’avais appelé pour mourir dans ses bras, pourquoi ? Tête baissé, je serrais les poings, je contenais la vérité jusqu’à ce qu’il ne m’interdise de partir de l’hôpital pour aller me défoncer, ou pour mourir, car maintenant que je l’avais appelé je n’avais plus ma liberté ? « Je peux pas faire des journées de 24 heures et des semaines de 150 sans quelque chose pour me faire tenir… Si j’arrête de me défoncer j’arrêterais de pouvoir gagner assez ! Je peux pas abandonner moi ! J’ai pas le choix ! » répondis-je nerveux, le regard toujours bas. Pourquoi l’avoir appelé ? Ca n’aurait pas été plus simple ? Non, ca aurait été du suicide et mentir sur la place qu’il avait. Alors, après qu’une larme suivi de sa jumelle n’ait glissé sur mon visage, je répondis à la vrai question, « J’ai que toi. Dans cette ville, la seule personne pour qui j’ai de l’importance c’est toi… J’ai… J’ai que toi. », et ce constat était douloureux, « Et je sais pas pourquoi je t’ai appelé toi, pourquoi quand j’ai paniqué, quand j’ai perdu pied c’est toi que j’ai appelé, mais le fait est que j’ai que toi… » et je l’avais repoussé, j’avais rejeté ce qu’il représentait.

« Et t’aurais pas du mentir pour moi… Si quelqu’un l’apprends… C’est toi qui payera le prix fort. », les points coutaient cher dans cette ville, dans cette vie et mentir a des médecins pouvait couter cher… Enfin en soit non, mais dans ce monde corrompu plus rien n’avait de bon sens. « Je te rembourserais… Je sais pas quand, mais je te rembourserais. », je n’avais pas de dette, je payais en temps et en heure, je me débrouillais, je prenais sur moi, mais je ne dépendais pas des autres…

Refusant toujours de le regarder, je repris, « Et c’était injuste… Je suis désolé d’avoir appelé, désolé qu’on soit ici et désolé de pas avoir réussi, mais tu peux pas me forcer à rester ici. » relevant finalement les yeux, je ne cherchais pas à cacher mes larmes, « T’as mieux à faire que t’occuper qu’un mec comme moi et je peux pas me permettre de me reposer, pas dans un monde comme celui-là, pas quand tu vis dans un bidon ville. », faire appelle à sa raison serait sans doute une cause perdu, mais je ne pouvais pas assumer, je ne pouvais pas arrêter même si de toute évidence, je n’aurais plus le choix. Le point de non retour avait été atteint.
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Les explications de Rafaël sont pires que ce qu’il a fait pour se retrouver ici. Tout ça a de quoi rendre dingue n’importe qui et Zayan a dépassé depuis longtemps le stade de la simple colère. “Tu te rends à quel point ton raisonnement est stupide ?” demande-t-il, exaspéré. C’est tout ce qu’il trouve à dire après tout ça. Ça le démange depuis un moment, mais c’est ce qu’il pense sincèrement. “Tu crois que tu vas aider ta mère quand tu seras six pieds sous terre ?” Oh il comprend très bien la culpabilité et toutes les autres explications idiotes que Rafaël peut trouver pour justifier son comportement, mais ça n’a aucun sens. “Vous allez mourir tous les deux, c’est tout ce que tu vas gagner à continuer d’agir comme un crétin. T’auras foutu ta vie en l’air pour rien du tout. C’est ce que tu veux ?” Finalement, peut-être bien que oui. Sa vie est affreuse, ça, Zayan n’a aucun mal à y croire. Il connaît la Caste 3, ce n’est pas nouveau pour lui non plus. Mais en arriver là ? C’est un cercle vicieux et personne ne va gagner. Ça le surprend que Rafaël n’arrive pas à voir tout ça. C’est pourtant évident, non ?

Énervé et exaspéré, le pakistanais se lève et va se planter près de la fenêtre, tourne le dos au jeune homme qu’il n’arrive plus à regarder en face. Ce qui l’énerve le plus, c’est sans doute que ça lui importe sincèrement. Il devrait pouvoir sortir de cette chambre sans se soucier de ce mec au comportement autodestructeur qui ne veut rien avoir à faire avec lui, mais il en est tout bonnement incapable. Il n’a pas envie d’être le héros qui sauvera son petit prostitué de la misère, pas tout à fait… Il veut seulement que cet idiot soit heureux. Ce qui semble plutôt impossible si Rafaël refuse de coopérer.

Il lâche un soupir à fendre les pierres et se force à se retourner pour affronter le jeune homme. Ils n’en finiront jamais de se prendre la tête, ça aussi c’est assez évident, mais Zayan est bien décidé à essayer quand même. Il doit bien exister une façon de calmer les ardeurs suicidaires de Rafaël, non ? Un instant, il envisage de trouver comment pirater son compte pour lui faire don de milliers de dollars comme par miracle, mais c’est totalement impossible. Alors quoi ? La solution s’impose presque toute seule. Un instant, il croise le regard de Rafaël et celui d’après, il sait. Son coeur se brise presque aussitôt. C’est simple, évident et il sait qu’il ne va pas aimer ça. Pas du tout. “Epouse-moi.” lâche-t-il brusquement. Sa voix est dure, c’est presque une remontrance de plus. Il n’y a rien de romantique et pas une once de sentiment amoureux dans cette demande. Ce n’est pas une déclaration, juste une solution. Ça ressemble même davantage à un ordre qu’à une demande en mariage.

“Mon assurance maladie ne pourra couvrir tous les frais médicaux de ta mère, mais une bonne partie au moins.” explique-t-il, alors qu’il détourne précipitamment le regard. Il faut qu’il parle, parce qu’il n’a aucune envie d’entendre Rafaël le rejeter une fois de plus. Il ne fait pas ça parce que c’est ce qu’il veut, pas dans le sens où il est tellement amoureux de ce type que c’est la seule chose qui semble logique. Il n’en reste pas moins qu’il est convaincu qu’il prendra un non comme un autre rejet et il n’a pas très envie de vivre ça pour l’instant. “Tu pourras travailler un peu moins, arrêter de te tuer pour de l’argent. Et essayer de te désintoxiquer.” C’est simple, logique. Stupide, presque autant que de s’imaginer que vendre son corps vingt-quatre heures sur vingt-quatre est une bonne idée, mais… ça a du sens et ça fonctionnera mieux que la cocaïne ou Dieu sait quelle drogue Rafaël ingère pour rester éveillé. “Et ça m’évitera de finir en prison pour arnaque à l’assurance.” ajoute-t-il, juste au cas où il faudrait un argument de plus que la vie de sa mère pour convaincre Rafaël que c’est la seule chose à faire.
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Je m’en rendais bien plus compte, je le savais, mais je pouvais faire quoi ? Je ne voulais pas mourir, mais je n’avais pas d’autre solution, tout ce que j’avais essayé de faire jusqu’à présent avait échoué lamentablement et non je ne voulais pas mourir, mais je ne pouvais pas non plus la laisser mourir elle. Elle avait foutu sa vie en l’air pour moi, c’était à moi de lui rendre la pareil, mais ça il ne comprendrait pas, c’était pas faute d’avoir essayé, mais ça avait toujours fini par passer à côté, car lui il avait quitté sa famille, il avait su, mais pas moi. Alors je le regardais s’éloigner en silence, énervé, tout comme lui sans doute. On était dans une impasse, rien de ce qu’il pourrait proposer, faire, ou même dire ne pourrait changer ça, du moins c’était ce que je croyais car après un silence des plus douloureux il fit une demande qui l’était encore plus. L’épouser ? Le regardant avec les yeux ronds j’étais immobile, figé, tétanisé à cette annonce. Comment il pouvait me demander ça comme ça ? Comment il pouvait croire que j’allais dire oui ? Ça il dut d’ailleurs s’y attendre car il ne tarda pas à préciser qu’il avait une assurance maladie qui pourrait couvrir une partie des frais de ma mère, que grâce à ça je pourrais travailler moins, arrêter de me tuer pour de l’argent et même me sevrer. J’avais sincèrement du mal à croire qu’il n’y avait pas pensé avant, car tout semblait parfaitement réfléchit pour pas que je refuse.

L’argument suivi finit par me faire comprendre que non ce n’était pas anticipé, mais bien une décision spontanée beaucoup trop réfléchit. Il ne finirait pas en prison pour une arnaque à l’assurance si j’acceptais… C’était cruel, beaucoup trop même pour moi. « Tu… » commençais-je sans pour autant réussir à finir ma phrase. Je ne savais pas quoi lui dire, j’étais perdu, j’étais… Pourquoi il voudrait faire une telle chose pour moi, pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas et sa mère qu’il n’avait même jamais vu. Pourquoi ? Il rêvait du grand amour, pas de ça. « J’étais censé te dire que je t’aimais, que depuis le premier jour j’avais compris que tu étais spéciale, qu’on était spéciale… J’étais censé te considérer comme l’être le plus important à mes yeux avant d’entendre ça… » soufflais-je simplement, le regard perdu dans le vide. « Là tu veux épouser un toxico qui préfère te rejeter car il a peur de ses sentiments pour toi et de ce qu’ils pourraient lui faire faire… », ça n’avait aucun putain de sens, je ne comprenais rien à tout ça.

« Je devrais te dire non, te dire que c’est mes affaires si je veux mourir et pas abandonner ma mère à son sort. Je devrais pas accepter ça… » pourtant à entendre mon ton, c’était pas ce que j’allais faire et je me dégoutais, mais être désespéré ça faisait ça non ? Pourquoi cherchait-il autant à m’aider ? Pourquoi j’avais autant de valeur ? « Tu m’aimes vraiment ? Même après ça tu m’aimes ? Tu aimes ce mec ? » car je savais ce qu’il y avait vraiment derrière ça, je savais, je connaissais les sentiments, mais étaient-ils vraiment assez fort pour ça ? Pour supporter la situation ?

Remontant les genoux contre mon torse, je finis par y poser ma tête avant de reprendre douloureusement, « Je voulais dessiner des Comics quand j’étais petit, je voulais pas faire ça, je voulais même pas toucher à la drogue… Ma mère se prostituait pour me payer des crayons, ou une BD… C’est facile de dire que je vais foutre ma vie en l’air pour elle, mais elle a toujours tout fait pour moi et je sais qu’elle m’en voudrait si elle savait, mais… Quand ta mère accepte de coucher avec des inconnus pour te permettre de dessiner Spiderman sous toute les coutures, tu dois au moins essayer de prendre soin d’elle… », mais elle serait entrain de m’engueulé pour ce que je faisais, mais une engueulade était toujours mieux que le silence. « Comme tu crois que j’aime être déjà en manque six heures après une overdose ? Ou tu crois que j’aime qu’on me demande en mariage juste car je suis tellement au fond du gouffre que c’est la seule solution ? » relevant les yeux vers lui, je demandais désespérément, « Alors dis moi qu’avec toutes ces raisons tellement réfléchit y’a aussi autre chose, que tu pourrais réellement m’épouser par amour et pas simplement pour me sauver ? » c’était pas un peu injuste de lui demander ça alors qu’il venait de faire tout ça pour moi ? Si, mais avouer plus revenait à le poignarder non ? Non. Je n’en savais rien, j’étais perdu, prit de court par la demande.

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Plus il y pense, plus ça semble évident que c’est la meilleure solution. C’est aussi l’idée la plus stupide qu’il ait jamais eu, aucun doute à ce sujet, mais une très bonne façon de faire s’envoler d’un revers de la main toutes les excuses pitoyables que Rafaël trouve pour justifier qu’il est finalement plus qu’à moitié suicidaire. Pour Zayan, l’éternel romantique, c’est aussi un moment assez terrible qui lui fait un mal de chien. Ce n’est clairement pas de cette façon qu’il imaginait son avenir, le moment où il trouverait enfin quelqu’un avec qui passer le reste de sa vie. Ça n’a pas tellement d’importance puisqu’il ne s’agit que d’un arrangement administratif, mais ça compte quand même un peu pour lui. Si Rafaël accepte alors, pour le reste de ses jours, quoi qu’il arrive entre eux, la première fois que Zayan aura été marié ce sera ça. Un mensonge, un accord commercial de plus. Ça fait mal. Et c’est encore pire quand l’escort se met à parler. Une fois de plus, il ne sait pas ce qu’il veut et ça n’aide pas vraiment Zayan, alors qu’il fallait pourtant s’y attendre.

“J’aimerais que ce soit différent, mais malheureusement oui.” souffle-t-il quand le jeune homme en a terminé avec une autre longue tirade douloureuse. Ça l’agace, c’est l’une des choses qu’il déteste le plus au monde en ce moment, mais c’est vrai, il aime ce mec un peu pitoyable qui vient tout juste de survivre à une overdose. “Je t’aime, même maintenant. Assez pour me précipiter à ton chevet au milieu de la nuit après que tu m’aies brisé le coeur. Et assez pour te proposer cette solution stupide juste pour que tu t’en sortes.” Il n’y aura pas de belle déclaration d’amour, probablement pas de grande fête pour célébrer une histoire qui n’a rien de très romantique. Ce n’est pas l’instant magique dont il a toujours rêvé… C’est le monde réel et il est toujours aussi affreux.

De nouveau, Zayan se détourne, pour cacher la peine évidente sur son visage. Il n’arrive toujours pas à soutenir le regard de Rafaël, mais surtout il ne veut pas lui donner la moindre chance de refuser par un semblant de bonté d’âme. “Ne crois pas que je fais ça parce que je suis pathétique au point de tomber plus bas que terre pour t’avoir.” lâche-t-il en mettant tout ce qu’il peut d’indifférence dans sa voix. “Ça me rend malade de te voir dans cet état et franchement ça m’est égal que tu veuilles de moi ou pas. Tu peux continuer de vivre ta vie de ton côté sans jamais me rendre de comptes, je m’en fous. Tout ce que je te demande, c’est de faire ce qu’il faut pour te sortir de cette situation.” C’est peut-être un peu trop inconcevable pour une personne lambda de croire qu’on puisse agir de manière aussi désintéressée, mais Zayan a beau retourner le problème dans tous les sens, il n’attend vraiment rien de plus. Est-ce qu’il espère un peu que Rafaël pourrait finir par l’aimer aussi ? Bien sûr, mais c’était déjà le cas avant qu’il ne trouve cette idée idiote. Qu’est-ce que ça change, après tout ? Il s’agit de signer un papier à l’hôtel de ville, quand on y pense ce n’est rien d’autre que ça. “Fais-le pour ta mère, pour toi, pour qui tu veux, peu importe. Mais fais-le, s’il te plaît.”
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Je voulais savoir, je voulais une réponse, je voulais comprendre et elle faisait suffisamment mal. Il m’aimait, il aimait ce mec que j’étais à cet instant et la preuve étant qu’il s’était précipité à mon chevet pour me sauver et qu’il en venait à me proposer ça. Il ajouta rapidement qu’il ne faisait pas ça par pathétisme pour m’avoir, mais uniquement car il en devenait malade à me voir ainsi. Il voulait juste m’aider, sans grand besoin de réciprocité. Il voulait juste me sortir de cette situation. Sa dernière phrase m’arracha un frisson douloureux tant elle paraissait être la dernière solution. Mais je ne pouvais pas, je ne pouvais définitivement pas, pas comme ça, pas sans raison. Alors oui il y avait des raisons, des bonnes raisons, mais c’était beaucoup trop cruel pour lui, il fallait qu’on trouve un juste milieu. « Ok, mais à quelques conditions. » soufflais-je donc en m’en voulant pour tous ça. J’acceptais pour le bon sens et pourtant, il n’était pas celui que j’aurais le plus de facilité à aimer ? Si, car c’était déjà le cas. « On va se donner un mois, un mois ensemble, un mois pour apprendre à se connaitre réellement et si à la fin de ce mois tu m’aimes toujours… Si à la fin du mois tu te sens heureux d’être avec moi, je t’épouserais. » aussi difficile cela puisse paraitre, je refusais de le condamner avec moi, je refusais de le faire souffrir et pour une bonne raison. Il ne le méritait pas.

Me tournant pour essayer de sortir du lit, je m’arrêtais quand la douleur me scia les jambes, « Et si on se marie, je ne continuerais pas cette vie, je… Je refuse de t’épouser si c’est pas pour le faire réellement. », et par réellement, ça voulait bien dire ce que ça serait avec des sentiments, « Mais je ne t’épouserais pas uniquement pour ma mère, ni pour moi. Ce que tu proposes me sauvera clairement la vie, mais il est hors de question que ça te condamne à vivre malheureux… M’aimer ça devrait pas te faire souffrir. », pas plus que ça devrait me faire souffrir moi, mais c’était déjà le cas, car on était là. C’était peut-être la pire proposition au monde, peut-être la chose la moins cohérente, la moins honnête, mais il était réellement prêt à tous pour moi et c’était… C’était définitivement troublant d’avoir cette attention et d’autant plus quand on devait y résister. Je n’avais jamais été du genre à profiter des autres, j’étais même le bon pigeon pour ça, ça ne commencerait pas ici, pas avec lui.

« Si ça te vas pas alors ça sera non. Je me débrouillerais. », comme je le faisais maintenant, à la différence près que je ne pourrais plus jamais le revoir après ça… « Et… Est-ce que tu peux me regarder Zayan ? C’est déjà assez difficile d’entendre tout ça, de comprendre ce que tu es capable de faire pour mon bien à moi, alors regardes moi s’il te plait… Que j’ai pas l’impression qu’en me proposant ça tu te condamnes à la mort… », descendant du lit, j’essayais de marché sans grande réussite, mais je voulais vraiment qu’il me regarde, qu’il m’aide à savoir ce que je voulais, ce que j’avais le droit de vouloir. « Tu viens de faire le truc le plus romantique qu’on puisse faire pour quelqu’un et… », je n’arriverais pas à l’atteindre, j’étais encore trop faible, alors je reculais d’un pas pour m’asseoir à nouveau et lui demander quelque chose, « T’as compris que si je te repoussais autant c’est parce que j’avais des sentiments pour toi et que je pouvais pas me les permettre ? » car encore maintenant il ne semblait pas l’avoir comprit. Dans un sens c’était une bonne chose, mais il faisait quelque chose de tellement désintéressé alors qu’il avait plus à y gagner. Je n’avais pas souvent été en couple, ni était amoureux, mais tromper, travailler comme je travaille en même temps n’avait jamais été compatible… Je ne pouvais pas me le permettre, et je ne me le permettrais pas non plus si il ne pourrait pas être heureux, si il ne le faisait pas un peu pour lui aussi.
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Rafaël est vraiment, vraiment insupportable. Et il ne comprend rien. L’offre que Zayan vient de lui faire est déjà assez difficile comme ça, mais le jeune homme ne peut pas s’empêcher de rendre le tout encore pire. Pourquoi est-ce qu’il s’entête ? Ses conditions vont à l’encontre de tout ce qui fait le fondement de cette conversation et finalement, il n’y a plus tellement de douleur pour venir embrouiller la tête du pakistanais. Il est seulement en colère, déçu. Blessé, aussi, mais ça ne paraît rien à côté de tout le reste. Il n’a pas trop de mal à obéir alors, quand Rafaël lui demande de le regarder. Il se tourne pour lui faire face, mais n’approche pas pour autant et il l’observe, en secouant vaguement la tête, dépité. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, sa posture défensive. “Je crois que tu ne comprends pas très bien ce que je te propose.” fait-il remarquer, sans méchanceté, sans rien du tout en fait, si ce n’est le vide qu’il ressent et qui transparaît jusque dans sa voix. “Ça n’a rien de romantique, Rafaël, ce n’est pas…” Il n’a aucune idée de comment dire ce qu’il ressent réellement, ce qu’il veut réellement. Il sait juste que s’il s’y essaye, il y a peu de chance que ça se passe bien. Le moment lui semble plutôt mal choisi pour se disputer avec Rafaël, qui devrait plutôt s’occuper de sa convalescence. Il ne tient même pas debout, a l’air faible, fatigué et il s’obstine pourtant à tout gâcher au lieu de rester allongé jusqu’à pouvoir sortir d’ici sans risquer sa vie. Il ne comprend rien du tout et Zayan n’est pas persuadé d’avoir la force de lui expliquer.

“C’est vrai que je suis amoureux de toi, Rafaël.” souffle pourtant le pakistanais, parce qu’il ne peut pas faire semblant. Il ne peut pas accepter les conditions du jeune homme alors que ce n’est pas ce qu’il veut. “Mais je… Je n’ai pas envie qu’on soit ensemble.” Il l’a dit. Ça fait tout aussi mal que de s’imaginer marié à Rafaël, pour quelques mois, quelques années, pour toujours. Ça n’a sûrement aucun sens pour la plupart des gens : l’homme qui l’aime accepte de leur donner une chance et il refuse ? C’est insensé, sauf si on y réfléchit réellement. “Tu m’as vraiment fait beaucoup de mal, tu le sais, n’est-ce pas ?” Peut-être qu’il ne s’en rend pas tout à fait compte. Peut-être qu’il pense que Zayan l’aime tellement qu’il n’hésiterait pas une seconde à sauter sur la moindre occasion de le récupérer. Peut-être qu’il s’imagine vraiment que ses problèmes suffisent à justifier son comportement, à l’excuser. Mais il ne s’est jamais excusé, est-ce qu’il s’en rend compte ? “Je ne suis pas encore prêt à te pardonner pour le moment.”

Il ne sait même pas s’il le sera un jour ou non, suppose que ça dépend surtout de ce que Rafaël fera à l’avenir pour que ça se produise ou pas. Tout ce dont il est certain, c’est qu’il ne veut pas se rendre totalement misérable pour un homme. Il n’a pas une énorme estime de lui-même, mais il ne veut pas se contenter de peu quand il s’agit d’amour. Il ne veut pas que l’homme avec qui il partage sa vie s’imagine qu’il peut lui faire subir tout et n’importe quoi sans conséquences. “Je suis prêt à t’aider à te remettre sur la bonne voie, mais c’est tout ce que je veux bien faire pour l’instant. Tu peux refuser mon aide si ça ne te convient pas, mais ce sera tout ce que tu auras de moi aujourd’hui.” Il ne ferme pas la porte, même s’il devrait. Il n’y arrive pas. Bien sûr qu’il a envie que tout se termine bien, qui ne le voudrait pas ? Mais il mérite un peu mieux, non ? Il peut presque entendre la voix d’Anna dans un coin de son crâne qui lui affirme que oui. Et il compte bien tenir, autant que possible. Il aidera Rafaël, mais il ne rampera pas à ses pieds pour un peu d’attention.
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Je ne comprenais pas ? Non c’était lui qui ne comprenait pas. Il était amoureux de moi, mais il ne voulait pas qu’on soit ensemble. Tout était déjà faux dans ma vie, je ne faisais que jouais des rôles et il voulait que ce le soit encore ? Il voulait que je sois marié à lui juste pour le principe de me rendre service, juste pour que moi j’aille mieux sans que ça lui apporte quoi que ce soit ? Les poings de nouveau serré sur mes genoux, j’avais détourné les yeux? Je lui avais faire mal, mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Je lui avais fait mal pour éviter qu’il ne se mette des choses en tête, pour éviter de le faire souffrir sur la longueur et je ne comprenais pas qu’en ne m’ayant pas pardonné, il était prêt à faire ça sans rien attendre derrière. Alors quelque soit son aide, elle était beaucoup trop douloureuse pour moi, beaucoup trop difficile à supporter. J’avais eu autant mal que lui, sauf que moi je savais pourquoi je l’avais fait. Je savais que c’était le bon choix. Alors d’une voix tremblante, je soufflais, « Je suis désolé de t’avoir blessé, mais c’était le seul moyen de te donner aucun espoirs me concernant… T’as payé car j’ai merdé et que j’ai pas définit des limites direct, mais c’était hors de question de te faire payer en sachant ce que tu éprouvais. » et cette histoire de mariage… Non, si c’était pour jouer quelque chose de faux en attendant que ça revienne… C’était l’exploiter et il était hors de question que je fasse ça.

« Alors c’est non. Je refuse de t’épouser, ni que tu me serves d’assurance. », j’avais sans doute trop de principe pour ça, « Tu me remercieras le jour ou tu rencontreras l’homme de ta vie. », soufflais-je visage baissé avant de me remettre sur pied, aussi douloureux cela soit-il, chaque minutes était de nouveau compté et je n’allais pas m’éterniser ici. Me trainant presque jusqu’à la table au bout de mon lit, j’y attrapais le sac dans lequel se trouvait mes affaires, m’asseyant de nouveau sur le lit, j’eus du mal à retirer cette blouse de mon dos, mais une fois chose faite, je recommençais à m’habiller du mieux que je pus. Seulement après avoir passer mon jean, j’étais déjà essoufflé, tremblant, incertain de mes mouvements, alors je dus m’arrêter, juste le temps de retrouver assez de force. « Ne me pardonnes jamais, ça t’évitera de venir à mon secours la prochaine fois… J’en ai clairement déjà assez fait. », pourquoi je m’étais mis en tête que ça irait bien un jour, pourquoi j’avais cru ne serais-ce qu’un instant que tout se passerait bien ?

« Merci de m’avoir sauver et d’avoir été prêt à faire ça pour moi, mais sacrifies toi pour quelqu’un qui en vaudra vraiment la peine et qui t’aura pas fait autant de mal. » concluais-je simplement, incapable de le regarder, les yeux chargés de larmes et l’incapacité à croire en ce que je disais. Oui, je rêverais d’avoir assez d’égoïsme pour accepter, pour m’en sortir et tout faire pour le conquérir, mais j’étais incapable d’oublier que si j’échouais encore, une personne de plus souffrirait et dans tout les cas, il en avait déjà bien assez fait. Remettant alors mon t-shirt, je fixais mes chaussures en me demandant bien comment j’allais y arriver pour partir d’ici sans m’écrouler… Après je devais bien avoir quelque chose dans mes poches pour m’aider au pire, mais ça serait vraiment stupide de recommencer juste après une overdose non ?
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C’est donc un non et quand bien même Zayan s’y attendait un peu, il ne peut empêcher la douleur qui envahit sa poitrine. Quelques minutes plus tôt, Rafaël laissait entendre qu’il avait lui aussi des sentiments pour Zayan, semblait même prêt à se faire à l’idée qu’ils se retrouvent mariés, mais il ne doit pas être si mordu que ça, après tout. Car son refus est… Assez rageant, à vrai dire. Pas parce qu’il ne veut pas se marier avec lui, ça au fond, Zayan le prend un peu moins mal qu’il ne s’y attendait. En toute honnêteté, il peut comprendre que ce ne soit pas au goût de tout le monde de se marier par convenance, ce n’est pas tellement son rêve non plus. Mais une fois encore, le jeune homme réagit comme s’il rendait un immense service au pakistanais en se refusant à lui. Zayan vient de lui dire plusieurs fois qu’il l’aime, il considère même s’être montré plutôt positif malgré son refus de se lancer dans une relation sérieuse avec lui. Il a laissé la porte ouverte à ce qu’ils puissent se réconcilier, avancer. Mais c’est un effort visiblement trop grand pour Rafaël que de seulement essayer. Son discours est complètement incohérent, jusqu’au point que Zayan réalise qu’il est à deux doigts de faire un caprice : il veut que Zayan l’aime et lui donne absolument tout, il veut que les choses se passent exactement comme il l’a décidé, mais refuse de faire le moindre compromis, le moindre effort pour montrer sa bonne foi aussi. À part en abandonnant “pour le bien” de Zayan. Qu’est-ce qu’il y a de bien à voir l’homme qu’il aime le repousser, encore et encore, tout en exigeant à côté de conserver l’attention et les sentiments qu’il refuse ? “Je peux déjà te remercier aujourd’hui, je crois.” C’est tout ce que Zayan accepte de répondre, alors qu’il secoue la tête exaspéré et blessé. Il n’a plus envie de se battre, attend seulement le jour béni où il oubliera ce garçon et pourra reprendre le cours de sa vie, tomber amoureux de quelqu’un qui voudra enfin l’aimer en retour.

Il essaye vraiment très fort de se souvenir que ce n’est pas lui le problème ici, mais c’est difficile, pour ne pas dire impossible. La faible estime qu’il s’efforce d’avoir de lui-même tombe un peu plus en ruines. Il doit bien y a voir un truc qui cloche chez lui pour qu’aucun homme n’arrive à l’aimer. Il a trente-trois ans et il est seul, sans l’ombre d’un espoir de s’épanouir à l’horizon. Toute sa vie, on l’a rejeté et repoussé au prétexte de le protéger, mais il continue d’avoir mal et, même s’il essaye de se souvenir que c’est faux, il commence à penser sérieusement que ce sera bientôt fini pour lui. Que les occasions de trouver l’amour, de fonder une famille, s’amenuise avec chaque année qu’il prend. Bientôt, il sera un vieil homme seul et malheureux. “Ne t’en va pas d’ici.” ajoute-t-il en ignorant superbement les remerciements de Rafaël qui n’ont pas grande valeur tant il ne comprend rien. “Tu n’es pas en état de sortir pour le moment et si c’est pour que tu retournes te prendre un rail dans la seconde, tout ce que tu vas gagner c’est de revenir aussi vite que tu seras parti. Tu peux pas juste arrêter de faire n’importe quoi pendant trois secondes ?” Il n’arrive même pas à tenir debout alors qu’est-ce qu’il fait à s’habiller, exactement ? S’il parvient à passer les portes de cet hôpital, ce sera sur un brancard pour le conduire droit à la fosse commune la plus proche. “Si t’as envie de foutre ta vie en l’air, j’imagine que ça te regarde, mais est-ce que tu pourrais avoir assez de respect pour moi et attendre que je sois parti avant de t’enfuir comme un voleur, que je passe pas les prochains jours à me demander si t’es toujours en vie ?” Mais finalement, pourquoi Rafaël aurait un minimum d’estime pour lui ? “Personne ne semble encore s’être rendu compte que j’ai menti concernant mon lien avec toi,” fait-il remarquer, “est-ce que tu veux que j’aille voir un médecin pour lui demander de retenir ici contre ton gré ?”

Bien sûr, il sait que cette idée n’est pas viable du tout. Il suffira à Rafaël de dire qu’ils ne sont pas vraiment mariés pour qu’on le laisse partir même contre avis médical et que Zayan se retrouve avec de sérieux problèmes sur le dos. C’est une menace qu’il ne mettra jamais à exécution, mais il a un bref espoir que Rafaël ne s’en rende pas compte tout de suite. “Je te demande seulement d’attendre ce soir, que tu puisses au moins marcher tout seul. Fais ça pour moi s’il te plaît.” Il doute que le jeune homme soit enclin à faire quoi que ce soit pour lui faire plaisir, cela dit. Et il n’a pas vraiment envie de débattre à ce sujet et d’être encore un peu plus blessé et déçu de voir qu’il n’a vraiment pas la moindre importance à ses yeux. Il ne s’était pas senti aussi mal et pitoyable depuis un moment et ça commence à être vraiment trop. “Je m’en vais, mais j’espère que tu accepteras de faire juste ça pour moi.” Il faut qu’il parte et vite, tant pis que ce soit une vraie torture et qu’il n’ait aucune confiance en Rafaël pour accéder à sa demande. Il préfère être loin d’ici, ne pas le voir prendre la fuite et s’imaginer le pire. C’est stupide, mais il a espoir de réussir à passer une journée à peu près vivable s’il arrive à se plonger totalement dans le déni qu’il peut faire semblant de croire que Rafaël est encore en sécurité dans ce lit d’hôpital jusqu’à ce soir. Il lui jette un long regard, mais lutte pour ne rien ajouter, ni mot ni geste déplacé, et après quelques secondes, se force à sortir de la chambre.
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