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[SECRET] Declan Hawk

Rainbow D.Ashe


Rainbow D.Ashe

Head of the Institute


[SECRET] Declan Hawk B889995d3281568fc6e11e27627d4c167534b6d1
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Declan Hawk
ÂGE : 37 ans.
DATE DE NAISSANCE : 12 Octobre 1980.
LIEU DE NAISSANCE : Dublin (Irlande)
STATUT MARITAL : Officiellement marié, sa femme est cependant portée disparue depuis plusieurs années. S'il vit donc en célibataire, il continue tout de même de rester officiellement fidèle à son épouse.
FACTION : Non-aligné.
OCCUPATION : Professeur de Yoga.
ORIENTATION : Hétérosexuel.

DESCRIPTION PHYSIQUE
Décrivez votre personnage, en n’oubliant pas ce qui ne se voit pas directement sur l’avatar (corpulence, taille, tatouage, habitudes vestimentaires,…).
Ce qui frappe en premier lorsqu'on regarde Declan, c'est sa carrure hors du commun. Cet homme est un géant - qui ne mesure en réalité que un mètre quatre-vingt-quinze - à la musculature dessinée avec soin et imposante, pesant environ quatre-vingt-dix-sept kilos. Il se tient droit et se déplace avec une certaine grâce qui prouve bien qu'il se sent parfaitement bien dans son corps malgré tout. On ne peut pas ignorer non plus ses long cheveux bruns qui tombent sur ses épaules quand il ne les attache pas en un chignon lâche et totalement aléatoire sur sa nuque, et la barbe qu'il laisse souvent recouvrir le bas de son visage, taillée avec soin malgré son apparence assez négligée. De manière générale, on le comparerait sans mal à un ours. Sa peau a une teinte très légèrement halée qu'il doit à des origines polynésiennes mais qu'il n'entretient pas réellement. Ses yeux d'un vert très clair peuvent faire un drôle d'effet la première fois qu'on les croise, ils sont perçants, accentués par des sourcils qui donnent toujours un peu plus d'intensité à son regard. Le gauche est d'ailleurs barré d'une cicatrice verticale qu'il doit à un léger accident survenu durant la guerre civile. Une autre cicatrice, longue d'une dizaine de centimètres environ, s'étend sur l'intérieur de son avant-bras droit. Le gauche est couvert d'un tatouage formé de triangles noirs, autre vestige abstrait de ses origines, tout comme sa poitrine, de l'épaule gauche jusqu'aux pectoraux et sa hanche droite, eux aussi couverts de motifs polynésiens plus traditionnels. Il a pour habitude de porter des vêtements simples, t-shirts ou chemises de faible qualité, sur des pantalons résistants et ne se sépare de ses rangers noires que lorsqu'il fait du sport et qu'il a besoin d'une plus grande facilité de mouvements.  

POSITION IDÉOLOGIQUE
Comment le personnage se positionne-t-il vis-à-vis des différentes factions ? Comment vit-il la domination impériale, les actions humanistes, symbiontes ?
Au regard de ses positions idéologiques, il faut faire la part entre ce qu'il laisse percevoir officiellement et ce qu'il pense réellement. Aux yeux de tous, Declan ressemble à un homme parfaitement intégré dans le nouvel ordre social imposé par l'Empire. Il aime à dire que, tant qu'on lui fout la paix, il ne se préoccupe pas de ce qui se passe autour de lui et c'est plus ou moins ainsi qu'il agit au quotidien. Il s'occupe de ses affaires, respecte les règles et fuit à tout prix les conversations politiques. Cependant, il se reconnait plutôt comme un humaniste, en cela qu'il n'approuve pas la présence des aliens sur Terre et encore moins leur implication bien trop importante dans les affaires humaines. Qu'il s'agisse de symbiontes ou d'impériaux, il ne comprend même pas pourquoi les terriens les ont laissé s'installer parmi eux, dicter leurs lois et même impliquer la population terrestre dans leurs désaccords. Compte tenu des concessions et des pertes qu'il a subi depuis l'arrivée des symbiontes, il considère que les aliens sont pleinement responsables des frustrations qu'il rencontre au quotidien et, si l'occasion se présentait, il n'exclue pas la possibilité de prendre une part plus importante dans le combat mené par les humanistes. La seule chose qui le retient réellement, c'est probablement son manque d'informations et de connaissances sur le sujet. Comme tout le monde, il entend parler de ces mouvements et de leurs actions, mais il ne connait réellement personne qui soit impliqué sérieusement, n'a aucune idée de comment les approcher ou même s'il a le profil pour devenir un membre utile à la résistance. Peut-être craint-il aussi de se faire prendre et de laisser ses beaux-parents seuls, sans moyen de subvenir. Il a un peu de mal avec l'apparente violence des résistants, comme tout le monde, particulièrement quand il y a un risque que des innocents se cachent parmi leurs victimes, mais il comprend cependant leurs actions, pourquoi ils agissent par des moyens aussi définitif et, s'il le fallait, il aime à croire qu'il serait capable d'en faire de même.


HISTOIRE
Écrivez ici le parcours de votre personnage. Pensez à inclure les événements des annales qui le concernent. Soyez aussi complet que nécessaire ! nous ne demandons que 300 mots minimum mais nous nous réservons le droit de réclamer un complément d’information si certains points ne sont pas clairs.

Chapter One - Jour du premier contact, Avril 2013
It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen [G. Orwell, 1984]

"Declan ? Tu peux m'aider un peu ?" Lancée d'une voix forte à travers l'appartement, cette demande resta sans réponse et la jeune femme, après un soupir agacé, se concentra de nouveau sur le petit garçon qui rechignait tant à se mettre au lit ce soir. Depuis le salon, l'homme avait pourtant parfaitement entendu la voix de sa femme s'élever pour l'appeler à l'aide. Enfin, entendu... Quelque part, comme un écho lointain, mais il n'avait pas réellement capté ses mots. Son attention restait toute portée vers la télévision et sur la présentatrice dans son tailleur qui annonçait les nouvelles du jour. Elle parlait trop vite et même si le barbu comprenait assez bien le français, ce qu'elle disait lui semblait profondément compliqué, complètement impossible, jusqu'à lui faire douter de parler vraiment cette langue étrangère.

"Oh my God ! Declan ! Are you deaf ?!" L'homme sursauta légèrement alors que Léa entrait dans la pièce, la mine colérique et qu'elle venait se planter entre lui et la télévision. "Ça fait une heure que je t'appelle !" Il ne sembla pas vraiment dérangé par ce fait et se contenta de lever un doigt pour le pointer vers l'écran qui dépassait derrière elle. "Look at that." l'invita-t-il en se déplaçant un peu pour essayer de voir sur le côté. "I don't understand a damn word." Levant les yeux au ciel, Léa accepta quand même de se tourner vers l'écran et, à son tour, elle écouta les mots de la journaliste, avec beaucoup moins d'intérêt que son mari. Pendant quelques minutes, il n'y eut rien pas un bruit dans le petit appartement et puis, la jeune femme se détourna. "Je vais me coucher, tu sais où me trouver quand t'en auras assez de ces bêtises."

Un sourire amusé étira les lèvres du barbu et il éteignit la télé presque aussitôt que l'ombre de sa femme eut disparu dans le couloir. Elle avait sûrement raison, il ne devait pas avoir compris le ton ironique de la présentatrice ou ignorer une coutume française qui consistait à se moquer des gens sur une grande chaîne de télévision... Il y avait bien eu cette histoire de 1er Avril au début du mois, alors pourquoi pas ? Declan avait encore parfois du mal à s'habituer à sa vie dans ce pays, heureusement que sa femme se montrait si prompte à lui remettre les idées en place dès qu'il tombait dans le panneau aussi naïvement. Au moins, il ne s'était pas trompé sur un point : il comprenait très bien la langue et ne souffrait d'aucune hallucination. Il verrait bien demain, mais il croyait sa femme et il s'attendait à un démenti ou à l'aveu d'une mauvaise plaisanterie.

C'était une déduction logique et, comme pour tant de choses dans le monde, la réponse la plus simple était souvent la bonne. Comment auraient-ils pu deviner ? Nombre de gens auraient voulu que ce soit différent, mais à la vérité, la vie n'était souvent rien de plus qu'un enchaînement de profondes banalités et la plupart des gens la passait sans que rien d'incroyable ou d'exceptionnel ne leur arrive jamais. Declan et Léa Hawk avaient déjà eu droit à plus d'événements incroyables que le commun des mortels.

Lui, irlandais né à Dublin, avait passé l'enfance la plus banale qui soit. Il ne s'était jamais  distingué dans quelque domaine que ce soit, élève peu brillant, garçon comme les autres, sa seule passion était le sport et il y consacra sa vie, devenant professeur de défense et coach sportif dans une salle dublinoise après des études à l'université du coin. C'est à sa spécialisation dans le krav-maga qu'il dut le premier grand moment de sa vie. Rencontrant un acteur venu à Dublin pour un tournage, l'homme fut mis face à la plus grande opportunité de sa vie lorsque son nouvel élève l'invita à quitter son travail pour devenir son coach personnel. La célébrité montante de l'acteur amena Declan a voyager partout en Europe et a rencontrer de nombreuses célébrités qu'il n'approcha jamais réellement. Ça lui était égal, il gagnait bien sa vie, il voyait le monde et, en 2006, sur un tournage en France, il rencontra une jeune maquilleuse dont il tomba fou amoureux.

Elle, parisienne de naissance, originaire d'une famille aisée, artiste dans l'âme, elle le dépassait en intelligence et certainement en beauté. Elle était douce et rêveuse et elle tomba immédiatement sous le charme de ce géant taciturne qu'elle adorait taquiner jusqu'à obtenir l'un de ses rares sourires. Tomber amoureux, voilà le deuxième événement exceptionnel qui marqua leur vie. Pendant quelques années, ils entretinrent une idylle intense par intermittence, jusqu'à ce que le jeune homme se décide à demander sa belle en mariage. Elle accepta immédiatement, folle de joie et ils se marièrent en 2008. Leur troisième grand moment vint un an plus tard, lorsque Léa mit au monde un adorable petit garçon qu'ils décidèrent d'appeler Adrian. Pour les années qui suivirent, la petite famille pris ses quartiers dans un appartement dans le 92, du moins lorsque Declan n'était pas en déplacement pour son travail et ils vivaient une existence simple et heureuse sans que rien ne laisse présager qu'elle pourrait un jour être bouleversée.

Alors, cette nuit d'Avril 2013, que cette annonce soit une blague ou une erreur ne changeait vraiment rien, pour aucun membre de la famille Hawk. Un instant, Declan lança un regard amusé à l'écran éteint, se demandant quand même ce que ça ferait, si quelque chose de vraiment exceptionnel était en train de se produire et puis, il retrouva Léa dans leur chambre et rien, aucun rêve, aucun pressentiment, ne lui donna le moindre indice sur ce qui allait arriver ensuite.

Chapter Two - Pandémie, Février 2014
In this place you could not feel anything, except pain and the foreknowledge of pain.. [G. Orwell, 1984]

Avec violence, un vase se fracassa contre le mur, à quelques centimètres à peine de la tête de Declan qui posait des yeux ronds sur sa femme en larmes. "Are you crazy ?!" La question était plus que malvenue et, à en voir le regard rempli de haine que Léa lui renvoya, il savait qu'il aurait mieux fait de s'abstenir. "Combien de fois j'vais devoir te demander de parler FRANÇAIS ?!" Cette fois, l'homme parvint à s'éloigner avant qu'un nouveau bibelot ne lui tombe dessus. La situation était en train de lui échapper complètement et, à vrai dire, il ne savait même plus tout à fait ce qui avait provoqué cette dispute en premier lieu. Rien qui ne méritait une réaction aussi violente, en tout cas. "Tu sais quoi ? Tires-toi, juste... dégage, j'en ai marre de te voir." Aucun autre objet ne vola à travers la pièce, le nouveau bruit qui vrilla ses oreilles fut la porte du salon qui claquait derrière la jeune femme quand elle quitta la pièce, toujours secouée de sanglots et de rage.

Quelques minutes, Declan resta planté au milieu de la pièce sans rien faire et puis, il s'activa pour ramasser les morceaux de verre brisés sur le parquet. Quand tout fut réuni dans un petit sac poubelle, il obéit aux ordres de sa femme et quitta l'appartement sans un regard en arrière. Il réalisa qu'il n'avait pas pris sa veste quand il se retrouva à frissonner dehors, mais peu importe. Il était encore tôt, pourtant les rues autrefois fréquentées du 15eme arrondissement étaient désertées. Tant mieux. Declan commençait à sentir le mal du pays, Paris l'ennuyait, toute cette vie lui pesait. Depuis près de trois mois, tous les vols avaient été annulés, les aéroports fermés et un retour à Dublin rendu impossible. Léa avait insisté pour qu'ils aillent s'installer chez ses parents et ils l'avaient fait. Pendant un mois, tout s'était passé tranquillement pour eux, malgré le climat de plus en plus tendu à cause de l'épidémie. Et puis, Adrian était tombé malade à son tour et maintenant... Maintenant, tout allait de travers. Léa restait inconsolable, entre colère et profonde détresse, ses crises rythmaient leur vie et Declan se trouvait à cours d'idées pour l'aider. Perdre un enfant, que pouvait-il y avoir de pire au monde ? Sa propre souffrance l'empêchait sûrement de trouver les bons mots pour rassurer sa femme.

Une autre histoire banale à mourir, littéralement. Leur couple ne se relevait pas de la perte de leur seul enfant et un fossé plus profond se creusait entre eux chaque jour. Il aurait voulu fuir, comme Léa le voulait aussi certainement. Il sentait, quand elle lui hurlait de s'en aller, qu'elle ne voulait pas juste parler de l'appartement, mais bien de sa vie et il ne pouvait pas. Peut-être qu'il espérait qu'en arpentant les rues, la maladie finirait par le frapper à son tour et que tout ça prendrait fin. Ça n'arrivait jamais. Ils étaient coincés ici, coincés l'un avec l'autre à s'ignorer à défaut de pouvoir divorcer. Incapable de voyager, Declan ne travaillait plus, Léa non plus. Leurs journées tournaient désormais autour des disputes, des parents de la jeune femme dont il fallait s'occuper et du silence, profond, pesant, qui ranimait chaque fois le brasier douloureux se déchaînant dans leurs poitrines.

Et comme chaque fois, l'homme passa une heure entière à errer dans les rues et finalement, il rentra pour aller s'enfermer dans la chambre d'amis où il passait toutes ses nuits depuis deux mois, depuis que sa femme en était venue à ne plus supporter qu'il respire dans la même pièce que lui et encore moins qu'il partage son lit, comme si elle craignait qu'il la frôle par hasard.

Chapter Three - Occupation, Août 2015
Elles acceptent tout, les femmes de Paris,
Leur âtre éteint, leurs pieds par le verglas meurtris,
Au seuil noir des bouchers les attentes nocturnes,
La neige et l'ouragan vidant leurs froides urnes,
La famine, l'horreur, le combat, sans rien voir
Que la grande patrie et que le grand devoir.  [V. Hugo, Lettre à une femmel]


Le regard vide de Declan balaya la centaine de visages heureux qui recouvraient le panneau de bois. Des panneaux comme ça, il y en avait un peu partout dans la ville et tous étaient recouverts jusqu'au moindre millimètre carré de photos usées, vieillissantes, de visages autrefois heureux de gens dont on ne retrouvait plus la trace. Tout cela ne servait à rien et il le savait, mais malgré tout, il accrocha à son tour son affiche, recouvrant au passage le visage d'une femme âgée qu'on ne reconnaissait même plus tant le papier avait souffert du temps passé. Poussant un soupir, il observa une dernière fois le sourire de Léa sur le papier glacé et se détourna, remontant lentement la rue, les mains dans les poches, les yeux posés sur le sol.

Un semblant de normalité avait fini par revenir sur Paris. La guerre terminée, les Impériaux au pouvoir, chacun tâchait de reprendre le cours de sa vie, en composant avec les pertes et les nouveautés. Declan aussi. Ses pas le menèrent avec automatisme jusqu'à son appartement. Il eut à peine passé la porte, que déjà, une voix perçante vrilla ses tympans. "Declan, is that you, my dear ? I waited for you !" Un nouveau soupir filtra par ses lèvres pincées, tandis qu'il retirait son manteau et refermait la porte derrière lui. "Yes, Elise ! I'm coming." L'accent de sa belle-mère, qui s'efforçait pourtant de lui parler anglais pour lui faire plaisir, avait le don de le mettre sur les nerfs. Mais un sourire poli fendait son visage lorsqu'il retrouva la vieille femme assise dans son salon autrefois richement décoré et qui n'était aujourd'hui plus qu'une pièce dépouillée. Partage des richesses, égalité, mérite, ... Autant de beaux principes en apparence, qui plongeaient pourtant un couple de riches bourgeois parisiens dans une précarité insupportable, forçant leur gendre à prendre en charge tout un foyer à lui tout seul. Sous prétexte de leur âge avancé, on leur avait retiré toute pension et le seul salaire de Declan leur permettait encore de subvenir à leurs besoins. Peu désireux de subir les contrôles nécessaires à poursuivre dans les cours de self-défense, l'homme avait accepté un poste de professeur de yoga dans un centre sportif installé par l'envahisseur. C'était un métier respecté, sans aucun doute, mais dont il ne tirait pas autant de plaisir qu'il l'aurait voulu et qui ne faisait qu'amplifier son sentiment de ne pas être à sa place et sa rage sourde contre ce monde.

"Where were you, son ?" Approchant de sa belle-mère, le barbu lui tendit un verre d'eau qu'il venait de récupérer sur la table basse et il la jaugea un instant du coin de l'oeil. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle veuille tout savoir de ses moindres faits et gestes ? "Downstrairs. At the board." grogna-t-il malgré lui. Le regard d'Elise abandonna son gendre pour se poser sur ses genoux calleux, alors qu'un silence pesant s'installait. Ils n'en parlaient plus, jamais. Depuis des mois, Léa était introuvable, mais personne ne disait rien. Ses parents savaient-ils où elle avait disparu ? Declan n'éloignait pas cette possibilité, mais il évitait de le demander très clairement. Après tout, ils étaient là lorsque les disputes du couple fendaient sans arrêt le silence tranquille de l'appartement. Ils savaient dans quel état se trouvait leur mariage et personne n'aurait du regretter qu'ils soient finalement séparés. Ce que regrettait le géant, cependant, c'était de se retrouver bloqué ici quand il aurait pu rejoindre sa propre famille à Dublin, enfin. Mais qui se serait occupé d'Elise et Pierre, alors ?

Pas leur fille, en tout cas, évanouie dans la nature peu de temps avant la fin de la guerre civile. Était-elle morte, prisonnière ou juste échappée, son mari ne le saurait sans doute jamais. Alors, tant pis. Comme tous les autres ayant survécu à ces années de terreurs plongées tour à tour dans la maladie et la guerre, il tâchait de reprendre sa vie en main et de retrouver un semblant de stabilité. Un jour ou l'autre, il se le répétait chaque matin, ce serait plus facile de se faire à tout ça, aux règles imposées par un envahisseur dont il ne comprenait pas bien la légitimité à régner sur la Terre, aux changements, à sa vie autrefois banale devenue douloureuse. Le quotidien reviendrait, l'ennui aussi. Un jour, il cesserait pour de bon de descendre jusqu'au panneau chaque semaine pour vérifier que l'avis de recherche concernant Léa y était toujours épinglé et il avancerait pour de vrai. Quel autre choix avait-il ?

Chapter Four - Résistance, Juillet 2017
Je suis né pour te connaître, pour te nommer, Liberté [P. Eluard, Poésie et Vérité]

Du coin de l’œil, Declan voyait ses beaux-parents serrés l'un contre l'autre près de l'autre fenêtre de la pièce. Personne ne disait rien, mais c'était presque toujours comme ça dans cet appartement : le silence, profond, fébrile. On ne parlait de rien, on admettait rien. Et ce soir encore, on observait, plongés dans un silence douloureux, le spectacle se jouant dans la rue. Tout cela avait un goût de déjà vu pour l'irlandais : la foule réunie sur les trottoirs, chuchotant par groupes de deux ou trois, mais beaucoup moins d’effervescence cette fois. Ni Declan, ni Elise, ni Pierre n'avait eu envie de descendre. Cachés en sécurité dans le grand appartement vide, ils préféraient voir ça à l'abri derrière les fenêtres doublés.

En bas, au milieu de la foule des plus curieux et des sans gênes, les policiers armés faisaient entrer des gens de force à l'arrière de leurs voitures dont les gyrophares éclairaient comme en plein jour. Un frisson traversa le barbu lorsque, malgré le double-vitrage, un cri déchant s'éleva. Il baissa les yeux sur une jeune femme emmitouflée à la va-vite dans un gros gilet en mailles, responsable de ce son à vous tordre les entrailles. Depuis la porte de son immeuble, elle observait l'un des agents lui arracher quelqu'un. Son mari ? Son frère ? Declan n'avait aucun moyen de le savoir vraiment, mais son imagination se débrouillait très bien toute seule pour leur inventer une histoire.

Un soupir traversa ses lèvres, brisant une seconde le silence pesant du salon et il se détourna pour disparaître rapidement. Elise sursauta lorsqu'il referma la porte de sa chambre dans un claquement sonore, mais elle n'ajouta rien, ne fit rien d'autre que lancer un regard plein de tristesse à son mari. Avec la même violence inutile, Declan se laissa tomber sur son lit, son corps rebondissant légèrement avant de s'enfoncer dans le matelas. Son regard orageux se posa sur le plafond légèrement grisonnant qu'éclairaient les lampadaires, les gyrophares et le ciel à l'extérieur.

Tout ça commençait à faire trop. Il n'était peut-être pas l'homme le plus intelligent de ce monde, mais il comprenait quand même certaine chose, à commencer pourquoi ces gens venaient de se faire arracher de chez eux en pleine nuit. Mais entre comprendre et accepter, le fossé semblait finalement très large. Pourquoi ? Pourquoi des citoyens, des êtres humains, devraient finir en prison, pourquoi des familles devraient être déchirées pour le bon plaisir de ces choses ? Depuis plusieurs années maintenant, la race humaine se pliait gentiment à leur bon plaisir et Declan autant que les autres. Mais ce soir, le géant venait d'atteindre un point de non-retour insoupçonné. En cinq ans, il avait perdu tellement, de sa famille jusqu'à son boulot. Il n'avait jamais rien attendu de la vie, vraiment et il s'était toujours montré tellement reconnaissant de ce qu'elle lui avait offert quand même. Mais de quoi devait-on se montrer reconnaissant, maintenant ? D'être traités comme du bétail, au service de parasites ? Pas pour lui. Il ne voulait plus de ça. Alors, peu importe ce que ça coûterait, il comptait bien se débrouiller pour que les choses changent et de la façon dont il le voulait, cette fois.


DERRIÈRE L’ÉCRAN
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